Amlin : suspense et maîtrise

Amlin : suspense et maîtrise

29 avril 2012 - 10:17

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Un début de match parfait grâce à un essai d’entrée, une fin signée de main de maître par l’inévitable Wilko et un drop de 40 mètres, une victoire toulonnaise maîtrisée en somme… et bien non. Car entre ces deux démonstrations de force, le RCT s’est fait peur, très peur, dans son antre de Mayol. Si Armitage marquait en coin dès la 2ème minute de jeu, cet essai, plus que galvaniser encore un peu plus les Méditerranéens, éteignait les Rouge et Noir, ou plutôt réveillait les Parisiens… et surtout la jeunesse de la Capitale, lancée dans le grand bain à cette occasion.

Si les toulonnais parvenaient à se montrer dangereux très régulièrement, leurs trop nombreuses fautes permettaient aux Stadistes de se donner systématiquement de l’air, mieux de faire le trou grâce à un essai de leur arrière Bonneval (21 ans) et à un impeccable Julien Plisson (20 ans), pour mener à deux reprises de 11 points (16-5, puis 19-8) et virer en tête à la pause (19-12). Une situation inadmissible pour Toulon, qui, durant les 10 premières minutes de la seconde période, parvenait à faire son retard et prendre les devants 20-19, avant de creuser l’écart à la 53ème, grâce à une nouvelle pénalité de leur artificier en chef.

Mais il était dit que Paris titillerait leurs hôtes jusqu’au bout, et sur une nouvelle inspiration de Bonneval, Turinui, bien servi par Arias filait en coin pour redonner l’avantage aux siens… un avantage encore accentué par la réussite au pied de Plisson sur la transformation (26-23). Débutait alors un terrible jeu du chat et de la souris où les deux ouvreurs, malgré la différence d’âge et d’expérience se rendaient coup pour coup, pour mener les deux formations vers la prolongation, Toulon et Paris étant toujours dos à dos à la 79ème minute, 29-29.

Sous le signe de la jeunesse parisienne

Mayol pouvait gronder, voyant sa formation, encore incapable de s’imposer après trois matches consécutifs sans victoire, et surtout un nul concédé une semaine auparavant, sur cette même pelouse face à Castres (25-25). Il pouvait surtout gronder sur son chouchou, Jonny Wilkinson, maître artilleur s’il en est, intarissable marqueur de points, mais présentant pourtant six échecs au pied, manquant quatre pénalités et deux drops. Mais il est souvent dit que c’est dans la difficulté que l’on reconnait les grandes équipes et les grands joueurs.

Au pied du mur et à quelques secondes de devoir batailler en prolongations, le RCT enchainait les départs au ras pour mettre son ouvreur anglais en bonne position et saisir la bonne occasion. La 79ème fut la bonne. La balle fusait des mains de Tillous-Borde puis du pied de Wilko pour passer entre les perches et offrir une deuxième finale de Challenge aux Toulonnais en trois ans. Avec 27 points au pied, et malgré un manque de réussite rare pour lui, le britannique à de nouveau été l’un des grands artisans du succès toulonnais… une finale en Angleterre, pour l’un des enfants chéris des Sujets de Sa Majesté, ça motive !

Wilko, évidemment…

Les regrets d’avoir laissé filer une rencontre qu’ils avaient su parfaitement maîtriser en première période, seront sûrement de taille côté parisien, mais ce match doit servir de déclic et leur permettre de finir la saison en trombe, la qualification dans le viseur. Pour Toulon, c’est la fin d’une série sans victoire trop longue, et la confirmation que la coupe d’Europe reste une bouffée d’aire pure pour les Rouge et Noir… on l’espère sur la rade, avec une issue plus heureuse qu’en 2010. Et du bonheur, on en veut aussi côté Biarrot. Après deux défaites en finale de HCup (en 2006 face au Munster, 19-23, puis en 2010 face à Toulouse, 19-21), les Basques espèrent bien ne pas connaitre pareille mésaventure en Amlin Challenge Cup.

Jusqu’ici, ils sont parvenus à leurs fins. Reversés de HCup à l’issue de la phase de poule, les biarrots avaient la chance de pouvoir disputer les phases finales de l’autre Coupe d’Europe, une occasion rêvée de retrouver le sourire dans une saison noire en championnat. Et force est de constater qu’après un match où ils jouèrent à se faire peur (comme souvent en 2011-2012 !) à Londres face aux Wasps (26-23), en quarts, puis à domicile en demie contre Brive, ils l’ont retrouvé !

La force basque !

Si la première demie envoyait le premier finaliste à Twickenham au bout du suspens, à Aguilera, ce fut au bout de la maîtrise. Au regard de la météo, il était dit que les envolées seraient rares et que les avants auraient un rôle primordial à jouer. Ceux du BO furent impériaux ! La densité basque, l’inévitable Yachvili, une inspiration de Bosch et la dextérité de Traille firent le reste, et surtout la différence pour plier la rencontre à la pause (13-0) et permettre aux locaux de voire la deuxième période s’ouvrir sous les meilleurs auspices.

Le CAB n’eut que très peu l’occasion de faire douter son adversaire, et quand il le put, il le payait chèrement. A l’image de cette mêlée perdue à l’heure de jeu, fin de tous les espoirs corréziens. Après avoir mis la pression sur la ligne biarrote pendant 10 bonnes minutes, les Cabistes obtenaient une pénalité, mais au lieu de tenter de réduire le score, ils prenaient la mêlée pour revenir plus vite dans le match. Erreur ! Sur un effort énorme du pack biarrot, le BO récupérait la balle et assurait, même à 20 minutes de la fin, la victoire.

La suite de la rencontre permit aux Rouge et Blanc de faire gonfler le score pour s’imposer 19-0, remporter sa première demi-finale dans cette compétition et obtenir le droit d’y disputer sa première finale. Mais c’est bien au-delà de cette prestigieuse rencontre, qui se déroulera au Stoop de Twickenham, que l’intérêt basque se placera. Si la victoire et le fait d’ajouter une ligne de plus au palmarès sera évidemment une récompense formidable, un succès permettrait surtout à Biarritz de valider son ticket pour la prochaine HCup, chose inespérée il y a peu pour une formation qui lutte toujours pour son maintien en championnat.

Ce Toulon – Biarritz s’annonce donc explosif, mais inévitablement indécis en raison de l’incertitude qui plane sur l’avenir des deux clubs en championnat. Elle pourrait offrir un spectacle très différent si Toulon était qualifié en demi-finale du TOP 14 Orange ou éliminé… si Biarritz se maintenait ou était relégué… réponse fin mai pour savoir ce qu’il est advenu de ces deux formations à l’échelle nationale, et qui par leur mental respectif, offriront, quoiqu’il arrive, un combat énorme.

LNR

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  1. farci83 29 avril 2012 à 11h

    Toujours aussi nul les commentaires de la lnr " Elle pourrait offrir un spectacle très différent si Toulon était qualifié en demi-finale du TOP 14 Orange ou éliminé… si Biarritz se maintenait ou était relégué" alors que les barrages commencent apres la finale de londres !!!!!!!!!!

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