Bonnot compare Mathieu Bastareaud à un « panda furibard »

Bonnot compare Mathieu Bastareaud à un « panda furibard »

10 octobre 2015 - 11:45

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mathieu-bastareaud-03-12-2011-toulouse---toulon-12e-journee-top-14-20111204140359-6457Vous avez adoré les « Boni », Jo Maso vous a fait rêver, Didier Codorniou vous a ébloui ? Alors, vous devez aimer Mathieu Bastareaud. Ne souriez pas. Il est le dernier lien avec le rugby d’autrefois, celui où l’on pouvait encore se prendre les pieds dans son pantalon – ou dans n’importe quel corps étranger noctambule – pour manger sa table de chevet sans que la chose ne déclenche un incident diplomatique planétaire. Entré dans la lumière une nuit plus noire que les autres à Wellington en 2009, il est le dernier international à « s’être fait prendre par la patrouille », comme on disait alors et, au train hygiéno-frileux où va le quinze de France, il risque de couler beaucoup d’eau- de-vie dans les caniveaux de la rue de la Soif avant qu’un autre innocent se risque à mettre ainsi à mal une image forcément bankable. On n’ira pas jusqu’à avancer que Bastareaud est l’ultime personnage vraiment « rugby » d’une ligne d’attaque où Wesley Fofana emprunte à une communication d’une platitude définitivement footballistique, mais, enfin, il a l’habitude d’appeler un zombie un zombie quand l’épuisement le rattrape au sortir d’un terrain, et c’est désormais une qualité suffisamment rare pour qu’on l’aime encore un peu plus.

Bougon, solitaire, hypersensible, ronfleur subsonique et affublé d’un corps qui l’encombre autant qu’il le définit, Mathieu Bastareaud a pourtant visiblement su se faire apprécier du groupe tricolore. Mieux, le « gratte-cuir » des rucks est désormais le plus passeur de nos deux centres, et, s’il n’aura jamais la fluidité, buste droit et col relevé, de la guirlande de grands anciens cités plus haut, c’est davantage parce que sa tâche est ailleurs que parce que la mode des maillots à col est passée. Mais alors pourquoi cette réticence face à ce panda furibard qui a tant lutté pour s’améliorer sur le terrain et en dehors ? Sans doute parce qu’il représente aux yeux des romantiques pâmés l’antithèse absolue du souvenir éthéré de putatives vapeurs de French flair. Plus sûrement parce qu’il offre de telles garanties d’avancée à peu de passes que le staff tricolore s’est commodément réfugié derrière son physique plutôt que de chercher à bâtir une paire de combinaisons autour de cet appât de poids. Mais justement, leurre, c’est leurre, l’équipe de France doit montrer qu’elle n’a pas fait que pédaler sur place pendant trois mois et qu’elle est désormais capable d’utiliser Bastareaud à d’autres tâches que de rentrer dans le buffet du malheureux Sexton.

Source: lequipe.fr – Pierre Michel Bonnot

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1 Commentaire

  1. reivax 11 octobre 2015 à 15h- Répondre

    J’ai toujours bien aimé la « plume » de Bonnot mais n’ai pas toujours été d’accord avec le contenu. Là, chapeau, bel article sur Mathieu tout à fait en adéquation avec ce que j’en pende. Plus ça va plus je trouve ce mec bonnard.