Bryan Habana évoque sa décision de quitter son pays et les tensions qui règnent en Afrique du Sud

Bryan Habana évoque sa décision de quitter son pays et les tensions qui règnent en Afrique du Sud

12 mai 2017 - 9:34

4 Commentaires

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Comme récemment révélé, World Rugby a décidé de durcir la règle d’éligibilité à une sélection. Désormais, les joueurs étrangers devront non plus évoluer pendant trois ans mais pendant cinq ans dans la nation en question pour prétendre à revêtir le maillot de l’équipe nationale.

Dans la presse étrangère, l’ailier du Rugby Club Toulonnais, Bryan Habana a approuvé cette décision. Il estime que celle-ci aura un effet positif sur des pays tels que les Tonga ou les Fidji, qui voient leur meilleurs joueurs quitter rapidement le pays pour rejoindre l’Australie ou la Nouvelle-Zélande.

Concernant le départ de certains Springboks vers l’Europe, Bryan Habana rappelle que la situation est actuellement compliquée du côté de l’Afrique du Sud. Il explique notamment la raison de son départ vers l’Europe. Extrait:

« Pour les Sud-Africains, ce n’est pas seulement un problème d’éligibilité, mais plutôt de considérer un ensemble de choses, que ce soit en matière politique, criminelle ou de vie personnelle. C’est un autre point de vue que le rugby qui est à prendre en compte. Beaucoup de gens en-dehors de l’Afrique du Sud ne comprennent pas qu’il y a certaines choses très spéciales qui se passent actuellement dans le pays. Non seulement d’un point de vue rugby, mais également politique, économique et sur le plan de la sécurité. Beaucoup de gens pensent que les joueurs de rugby vont à l’étranger pour gagner beaucoup d’argent, avoir une belle résidence dans un autre pays. Mais il existe tellement de facteurs différents à prendre en considération. Ce n’est pas seulement l’argent, ce n’est pas seulement le rugby. Il y a un ensemble de facteurs à prendre en considération. Aucune autre nation rugbystique n’a l’histoire de l’apartheid Sud-Africaine. La situation est si complexe en Afrique du Sud, que beaucoup ne la comprendront jamais. Beaucoup de joueurs veulent une équipe des Springboks sélectionnée sur le mérite. Mais compte tenu de l’histoire de notre pays, cela ne peut pas se passer ainsi. C’est malheureusement une réalité dans notre pays. Nous avons connu des violences politiques dans les écoles l’année dernière. Pour moi, en tant que jeune père, je regarde l’avenir. Je regarde mon fils qui a perdu cinq semaines d’école à cause des émeutes. Et compte tenu de la situation politique, c’est quelque chose à prendre en compte pour notre avenir. »

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4 Commentaires

  1. Seb 83200 12 mai 2017 à 10h- Répondre

    En effet, malgré la fin de l apartheid, la discrimination est encore bien présente et les populations ne se mélangent pas

  2. jj83 12 mai 2017 à 14h- Répondre

    Malgré la très forte présence de Joueurs Sud Africains en France , toute la sympathie que nous avons eu pour Nelson Mandela , les médias Français et Européens ne semblent pas beaucoup avoir d’intérêts pour ce pays . De temps à autre une ligne , un témoignage devraient pourtant nous interpeler sur ce qui se passe là bas , l’avenir semble ne plus exister alors que d’énormes promesses étaient née …….il y a 20 ans .

  3. cLa Mecque 1959 13 mai 2017 à 07h- Répondre

    Le pouvoir économique et financier appartiennent à une minorité…..de blancs dans un pays á majorité noire.

    • lecuréduXV 13 mai 2017 à 09h- Répondre

      il parle de violence politique et de la parité dans l’équipe boks cad favoriser une personne qui n’est pas la meilleure et de l’instabilité du pouvoir de l’ANC
      L’autorité du président J. Zuma, reconduit au pouvoir après la victoire confortable de l’ANC en 2014, est plus contestée que jamais, après sa décision d’opérer un remaniement ministériel pour se défaire de son respecté Ministre des Finances, Pravin Gordhan. Principal garant de l’orthodoxie budgétaire aux yeux des investisseurs et des institutions internationales, ce dernier était en désaccord avec J. Zuma, depuis sa nomination rocambolesque en décembre 2015, notamment sur la question de la probité, alors que les accusations de détournement de fonds publics et de collusion avec les milieux d’affaires à l’encontre du Président s’accumulent. Néanmoins, J. Zuma a, pour l’instant, survécu aux motions de défiance du Parlement et devrait rester en place, au moins, jusqu’à la Convention de l’ANC en décembre 2017, lors de laquelle son successeur à la tête du parti sera désigné. Les divisions internes du parti se sont, en effet, aggravées suite à sa décision de se séparer de P. Gordhan et pourraient, en cette occasion, avoir raison de son autorité sur l’ANC, qui gouverne l’Afrique du Sud depuis la fin du régime de l’apartheid. Dans le même temps, l’absence persistante de réponse aux attentes de la population sur le chômage, la pauvreté et la corruption demeure une source d’instabilité sociale. Les manifestations organisées pour réclamer le départ de J. Zuma, réunissant des dizaines de milliers de sud-africains, témoignent de cette tension politique et sociale croissante.
      La criminalité et la corruption handicapent également l’environnement des affaires.