Carl Hayman pousse un coup de gueule envers la lutte contre le dopage

Carl Hayman pousse un coup de gueule envers la lutte contre le dopage

23 décembre 2014 - 16:26

15 Commentaires

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haymanCarl Hayman est arrivé en France, à Toulon très exactement, en 2010. Et pour lui, le répit a été de courte durée. Dès la saison 2011/2012, le pilier international néo-zélandais a appris qu’il était joueur cible de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage. Depuis 2011, le droitier doit donc se géo localiser chaque jour pendant une heure. Une heure durant laquelle le joueur doit pouvoir être contrôlé, même pendant ses congés ou sur les jours fériés.

Un an d’inscription sur cette liste, c’est déjà  très long. Mais quatre ans, c’est carrément une aberration… Cette reconduction depuis quatre saisons est contraire aux engagements moraux pris par l’Agence Française de Lutte contre le Dopage. Mais Carl Hayman n’a pas le choix…

Rencontre avec le Toulonnais…

Mathilde Lacrouts : Tu es joueur-cible AFLD depuis la saison 2011/2012, soit depuis déjà trois ans, et tu viens d’apprendre ta reconduction sur cette liste. Comment vis-tu cette situation ?

Carl Hayman : Pour être honnête, je ne la vis pas très bien. Je suis d’accord sur le fait qu’il faut lutter contre le dopage. Mais passer trois ans sur cette liste, c’est carrément fatiguant.

Mathilde Lacrouts : En 2011, lorsque tu as appris ta nomination dans le groupe-cible, pensais-tu que cette géo localisation serait aussi pénible au quotidien?

Carl Hayman : À l’époque, je n’imaginais pas vraiment ce que cela impliquait. Mais je l’ai vite compris. Au début, j’ai eu beaucoup de mal à comprendre le système pour se géo localiser. Mais avec le temps, c’est devenu un peu plus simple. De toute façon, je n’ai pas le choix. Je dois me plier à cette règle et faire ce qu’il faut. C’est la vie.

« Dans la vie, on n’est jamais à l’abri d’un changement d’emploi du temps à la dernière minute. »

Mathilde Lacrouts : La géo localisation est très contraignante. Tu as d’ailleurs déjà reçu deux « no show ». Comment t’organises-tu pour éviter autant que possible de subir un troisième « no show » ?

Carl Hayman : Mes deux « no show » ont eu lieu durant des congés. Le premier s’est passé l’an dernier. Je suis parti en vacances en Nouvelle-Zélande et j’ai oublié de me localiser le temps su voyage. Je n’étais pas chez moi et le contrôleur s’est présenté à mon domicile. Il a vu ma voiture et a pensé que j’étais dans la maison. En fait, j’avais pris un taxi pour me rendre à l’aéroport. La deuxième fois, c’était en novembre dernier, encore une fois pendant mes vacances en Nouvelle-Zélande. Ce jour là, j’ai dû me rendre chez un ami au dernier moment. Le souci est qu’en Nouvelle-Zélande l’accès à Internet n’est pas possible partout. Je n’ai donc pas pu me géo localiser. J’ai pris un risque et, malheureusement, j’ai été contrôlé. Habituellement, durant la saison, j’essaie autant que possible, de me géo localiser à mon domicile entre 6 heures 30 et 7 heures. Sinon, je me localise au centre d’entraînement. Mais dans la vie, on n’est jamais à l’abri d’un changement d’emploi du temps à la dernière minute.

Mathilde Lacrouts : En trois ans, à quelle fréquence as-tu été contrôlé ?

Carl Hayman : En tout, j’ai été contrôlé une quinzaine de fois dont trois à mon domicile. Quinze fois c’est quand même beaucoup. En dix-sept années de rugby, je ne me suis jamais dopé et je n’ai jamais été contrôlé positif. Je pense qu’il serait plus efficace de contrôler une ou deux fois un joueur chaque saison que quinze fois le même en trois ans. Même si, je le redis, je suis pour la lutte contre le dopage.

Mathilde Lacrouts : Considères-tu cette inscription dans la liste des joueurs suivis par l’AFLD comme un acharnement ?

Carl Hayman : Oui, je trouve que cela n’est pas juste. Si j’avais déjà eu des contrôles positifs, je le comprendrais davantage. Mais là, ce n’est pas le cas. Il faut lutter contre le dopage, mais pas n’importe comment !

« Il faut lutter contre le dopage, mais pas n’importe comment ! »

Mathilde Lacrouts : Selon toi, ce protocole de contrôle porte-t-il atteinte à la vie privée ?

Carl Hayman : Forcément un peu, oui. Comme je le dis plus haut, je me géo localise souvent à mon domicile entre 6 heures 30 et 7 heures le matin. De cette manière, je m’assure au maximum de ne pas être sanctionné. Malgré tout, j’ai une famille et des enfants. Ce n’est pas agréable pour eux de voir débarquer un inconnu à la maison si tôt le matin et d’être réveillés par la sonnette. Heureusement, j’ai toujours eu affaire à des contrôleurs très professionnels et aimables. Cela atténue un peu ce sentiment d’injustice.

Mathilde Lacrouts : Beaucoup de sportifs qui pratiquent un sport collectif souhaiteraient que les contrôles aient lieu dans le club lors des entraînements ou des matchs. Penses-tu que cela serait plus judicieux ?

Carl Hayman : Bien sûr que ce serait la meilleure solution. Pour les sports collectifs, les contrôles devraient toujours avoir lieu lors des entraînements ou des regroupements collectifs. Ce serait beaucoup plus simple pour tout le monde. Nous passons le plus clair de notre temps au club. Les opportunités de nous contrôler sont donc nombreuses. À mon avis, cela serait vraiment plus judicieux.

Mathilde Lacrouts : Malgré toutes ces contraintes, tu sembles bien gérer la situation. Peux-tu comprendre que certains joueurs vivent très mal ce contrôle permanent au point de vouloir arrêter leur carrière ?

Carl Hayman : Disons que je gère la situation du mieux possible. Je n’ai pas le choix de faire autrement. J’ai la chance d’avoir une famille. Je comprends que cela soit encore plus contraignant pour un joueur qui n’a pas de famille, pas d’enfants. Je comprends également que certains puissent très mal le vivre. Je ne me suis jamais posé la question d’arrêter mon sport à cause de ces contrôles mais quand même, j’avoue que devoir rendre compte de son emploi du temps au quotidien est très contraignant.

Source: site.provale.fr

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15 Commentaires

  1. tevtoulon 23 décembre 2014 à 16h- Répondre

    C’est une mascarade?
    je comprends mieux pourquoi il veut arrêter. 4 ans de traquage, pitoyable, le système est vraiment à revoir.

  2. seb-83200 23 décembre 2014 à 16h- Répondre

    C’est aberrant ! De l’atteinte pure et simple à la vie privée, du n’importe quoi…

  3. figatellijean 23 décembre 2014 à 17h- Répondre

    C est ce qui se passe ds le cyclisme et l athle attention qu il ne soit pas defaillant pr un controle cä il risquerait une lourde sanction avec le bol que l on a mefie

  4. Straslonnais 23 décembre 2014 à 17h- Répondre

    Et pendant ce temps-là, dans le football: http://www.leparisien.fr/sports/psg-feminin-laure-boulleau-blanchie-par-la-federation-17-12-2014-4381853.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F

    Tant mieux pour Laure Boulleau, qui payerait à cause d’un système et non pour doping, mais il y a vraiment deux poids deux mesures entre les fédérations et un abus avéré. Surtout que cela n’empêche pas les tricheurs de passer entre les gouttes!

  5. mad83 23 décembre 2014 à 18h- Répondre

    Faut faire gaffe car il ne lui reste plus qu un no show et si il le fait c est suspension le dernier en date c est un lutteur français qui a pris un an de suspension par sa fédération et comme en pilier droit il est indispensable il faudrait pas qu il soit suspendu pour cette connerie

  6. T-max 23 décembre 2014 à 19h- Répondre

    :-/ Je pense que s’il jouait ailleurs qu’au RCT, il serait beaucoup, mais alors vraiment beaucoup moins contrôlé. A sa place j’aurais déjà péter une durite!!!!!

  7. Tomprice83 23 décembre 2014 à 20h- Répondre

    Mais c’est un règlement carcéral. On a qu’à lui puisqu’on y ait,mettre un bracelet électronique , la on serait ou il est à n’importe quel heure du jour et de la nuit . Le syndicat des joueurs devraient s’élever contre cette pratique d’un autre siècle.

  8. Toulon 15 23 décembre 2014 à 21h- Répondre

    Ce système de prévision et de géo-localisation des joueurs cibles me parait tout à fait aberrant. Je ne suis pas sûr que les prisonniers qui ont un bracelet soient plus contrôlés. Comment peut on vivre pendant 4 ans avec cette épée de Damoclès sur la tête!

  9. alainc 23 décembre 2014 à 21h- Répondre

    Il sert a quoi le syndicat provale ?, a part de vérifier si le stock de glaçons est en adéquation avec le nombre de bouteilles de 51 de la réserve?.
    4 ans de contrôles, sans aucun cas avéré, c’est de l’harcèlement et le fait que cette procédure se prolonge hors cadre professionnel est simplement inacceptable, surtout après 4 ans (j’insiste)
    Question: Cette mesure est-elle française ou internationale?, les joueurs de l’hémisphère Sud sont ils eux aussi soumis a ce régime dans les mêmes conditions? si quelqu’un peut me répondre?

  10. lionel 23 décembre 2014 à 22h- Répondre

    La question que je le pose c’est est-ce que Yohan Huget y est soumis aussi à ces tests. Car lui s’est souvent défilé aux contrôles et a même été suspendu. Il y a t-il la liste des joueurs suivis quelque part sur le net?

  11. darkbistoufly 23 décembre 2014 à 22h- Répondre

    faut croire qu’il n’y a pas assez de joueur du top 14 pour être contrôler vu que carl hayman le fait depuis 4 ans sans que personne n’y trouve à redire!!!!j’imagine de me faire pointer comme ca par pôle emploi ou mon employeur…..

  12. yvesdj 24 décembre 2014 à 21h- Répondre

    Encore un grand n’importe quoi et toujours a Toulon merde maintenant…
    Tiens bon Carl

  13. yvesdj 24 décembre 2014 à 21h- Répondre

    Encore un grand n’importe quoi et toujours a Toulon merde maintenant…
    Tiens bon Carl :pissedoff: