Le Top 14 commence avec quatre journées rocambolesques et des équipes amputées de nombreux joueurs à cause de la Coupe du monde, avant une coupure de cinq semaines. On vous explique pourquoi Clermont, qui accueille Grenoble ce vendredi (21h00) en ouverture de la 2e journée, est le mieux armé pour se retrouver en pole.

Moins démuni que Toulon

Pas du genre à faire dans la demi-mesure, Mourad Boudjellal a carrément affirmé dans L’Equipe que Toulon allait perdre ses quatre premiers matches de la saison. Info ou intox, le RCT semble effectivement plus affecté par le Mondial que Clermont. A Toulon, ce sont notamment les maîtres à jouer qui sont absents (Michalak, Giteau, Tillous-Borde). Même si Seuteni montre de belles choses, il ne fait pas encore oublier les absents. Bobo, toujours vert, ne sera jamais que le joker d’Habana. Et devant, il faut faire face aux départs de Botha, Williams et Hayman. Prometteur, Lassalle n’est pas encore au niveau de ses ainés. Bref, il manque du monde dans toutes les lignes et c’est trop pour vouloir jouer les premiers rôles.

A Clermont, les absents sont également nombreux (11) mais la situation est différente. Au niveau des trois quarts, certes Wesley Fofana et Morgan Parra sont des absents de poids. Mais la présence d’Abendanon, Lopez, Rougerie et Stanley assure un suivi cohérent avec la saison dernière. De plus, les recrues Strettle et Gear ont pu travailler avec le groupe et se montrent déjà intéressantes. Devant, le vieillissant Cudmore parti au Mondial est naturellement remplacé par Jédrasiak. Bref, Clermont profite d’une transition en douceur et peut voir venir sereinement les quatre premiers matches.

Un calendrier favorable

Clermont va recevoir Grenoble (21h00, ce vendredi) et l’UBB. Entre les deux, les Auvergnats iront découvrir la pelouse synthétique d’Oyonnax. Sans vouloir faire offense aux adversaires, ils sont largement à la portée de Clermontois qui semblent déjà en pleine possession de leurs moyens.

En comparaison, les Toulonnais vont avoir fort à faire avec deux déplacements périlleux (Castres et le Stade Français) et la réception de La Rochelle. Si d’aventure les Varois devaient être plongés dans la sinistrose, les Rochelais pourraient frapper un grand coup. Sur le terrain du calendrier, le Racing pourrait également tirer son épingle du jeu avec deux réceptions (La Rochelle et Grenoble) et un déplacement à Agen. Mais l’avantage reste encore à Clermont.

Une stabilité assumée

Si les absences pèsent aussi à Clermont, le club a surtout misé sur la continuité. Pas de changement au niveau de son staff et pas de changements majeurs dans son effectif. Il y a des recrues, mais à dose homéopathiques et l’équilibre de l’équipe n’est pas chamboulé. De fait, les jeunes déjà présents au club prennent naturellement leurs responsabilités et, mis à part Scott Spedding, les grosses recrues sont déjà à pied d’œuvre avec l’équipe. Même devant, là où les absents sont le plus nombreux, Clermont ne semble pas en manque. En tout cas, l’intérim sera assuré sans que les Mondialistes ne se sentent coupables.

Si on prend l’exemple du Racing 92, c’est différent. Le club ne pourra montrer son vrai visage que lorsque la Coupe du monde sera terminée. Alors que Jonathan Sexton avait la charge du jeu francilien, celle-ci va revenir à Dan Carter. Mais le All Black n’est pas encore là et ne devrait pas arriver avant novembre. Il faudra encore intégrer Nyanga, Tales et attendre un peu pour profiter du travail de Le Roux avec les Bleus. Bref, même si le staff est resté le même, il va y avoir du changement dans l’effectif à des postes clés et ce n’est jamais évident à intégrer en peu de temps. Les Franciliens devront capitaliser sur un premier succès à l’extérieur face à Toulon (27-22).

Toulon, où la situation est encore pire puisqu’il faudra remplacer des départs mais aussi intégrer des joueurs clés tels que Nonu, O’Connell, Manoa ou Vermeulen. Sans compter le mi-temps de Bernard Laporte, qui doit aussi assurer sa campagne pour l’élection à la tête de la FFR et son contrat de consultant durant la Coupe du monde. Il semble évident que le RCT va commencer sa vraie saison bien après tout le monde. Ce club a beau être capable de se relever de tout, ça risque quand même de faire beaucoup. Surtout quand on sait que depuis la saison 2010-2011 aucun club ayant perdu à domicile la première journée n’a réussi à se qualifier pour la phase finale.

Source: lequipe.fr