Le premier barrage de l’histoire du Top 14 a débouché sur des rencontres intenses et des demi-finales conformes au verdict de la phase régulière. Mais l’expérience, qui connaîtra une suite la saison prochaine, n’a pas séduit tous ses acteurs. Pourfendeur en chef des cadences infernales, l’entraîneur toulousain Guy Novès a dénoncé samedi ce match supplémentaire contre Castres (victoire 35-12), fruit d’un « règlement loufoque et malhonnête » pour les équipes « qui jouent sur les deux tableaux ». Et prévient : « Contre Perpignan, on va continuer à faire tourner l’effectif et mettre des cadres au repos pour préparer la finale (de la Coupe d’Europe, le 22 mai contre Biarritz, ndlr). Cette demi-finale n’a, à mes yeux, pas grande importance, si ce n’est se mesurer à une équipe qui n’a pas joué pendant trois semaines et qui nous attend pour nous « crever » ».

 A voir ses joueurs mettre toute leur énergie pour anéantir rapidement les chances de Castres, on jurerait du contraire. « Ceux qui seront sur le terrain vendredi voudront évidemment bien faire Mais cet enchaînement est aberrant ! On a joué contre Castres qui avait eu deux semaines de repos, Perpignan qui en aura trois, puis Biarritz qui en aura eu deux. Où est l’équité ? », interroge l’ailier Rouge et Noir, Vincent Clerc.

 Chez les Catalans, on n’attend pas pour autant de cadeaux d’un adversaire qui vivra à Montpellier sa dix-septième (!) demi-finale d’affilée. « Perpignan favori ? Je ne pense pas », affirme l’entraîneur des champions de France, Jacques Brunel, soulagé de pouvoir enfin mettre un nom sur son prochain objectif.

Cotter craint Toulon

Egalement au repos forcé grâce à sa deuxième place, Toulon a été fixé vingt-quatre heures plus tôt. A Saint-Etienne, les Varois disputeront, contre Clermont, leur première demi-finale depuis 1995. De leurs canapés, ils ont sûrement regardé avec délectation les Auvergnats puiser dans leurs ressources pour venir à bout du Racing Metro 92. « En plus de leur semaine de récupération supplémentaire, ils ont pu nous observer, analysait l’entraîneur clermontois Vern Cotter après la rencontre. Ils nous connaissent parfaitement et vont nous proposer quelque chose d’assez pointu. »

Ce double avantage n’est pas négligeable pour le RCT, qui se prépare également trois semaines bien remplies avec la demie de samedi, la finale de Challenge européen contre Cardiff la semaine suivante, avant une éventuelle finale du Top 14, le 29 mai. Pour les deux élus du Stade de France, la route aura rarement été aussi sinueuse.