Lors d’un long entretien accordé au quotidien L’équipe, le capitaine du XV de France, Guilhem Guirado est largement revenu sur la victoire des Bleus contre l’Argentine, samedi soir à Lille (28-13).

Interrogé au sujet de l’essai encaissé dès la deuxième minute de jeu, il avoue avoir dérangé par cette entame de match. Extrait:

« J’avais insisté, en plus, sur le début de match, même s’il y a toujours des imprévus. Même si ça m’a vraiment dérangé, je n’étais pas trop inquiet, je voulais juste savoir comment on allait réagir. On s’est ressaisi sur la mêlée suivante, après un renvoi trop court. J’ai senti les joueurs mobilisés. On a montré une force de caractère et, entre la 10e et la 30e, on les a vraiment mis à mal. »

Après chaque essai, les joueurs ont l’habitude de se regrouper. Il en explique la raison. Extrait:

« On le fait très souvent. Il y a quelques joueurs qui témoignent, donnent leur avis : Mathieu Bastareaud, Yoann Maestri, moi, Camille Lopez… La base, c’est de bien se ressaisir sur le coup d’envoi, car ça nous a fait défaut plusieurs fois. »

Lorsqu’il marque son essai dans les dernières minutes de jeu, Guilhem Guirado est ovationné par le Stade Pierre-Mauroy. Mais le principal intéressé ne l’a pas entendu. Extrait:

« Ça fait chaud au cœur, même si je ne l’ai pas entendu sur l’instant et que je ne recherche pas ça. Je pense qu’on provoque plus de soutien et d’encouragements que de la peine aux supporters. Je reçois beaucoup de messages pour qu’on ne lâche pas, car les gens voient notre investissement pour essayer de remporter ces matches. »

Lorsqu’il a quitté la pelouse sur coaching, il a savouré le moment présent. Extrait:

« J’essaie de savourer, je félicite tous les joueurs sortis avant moi. Mais, surtout, je regarde l’entrée des quatre joueurs, leur envie, même s’il ne reste que cinq minutes. Je suis passé par là… »

Guilhem Guirado a ensuite expliqué avoir énormément ruminé la défaite contre l’Afrique du Sud, le week-end dernier. Extrait:

« Je suis resté à Marcoussis. J’avais prévu de revoir des amis, mais j’ai tout annulé. J’ai fait beaucoup de récupération, échangé avec ma famille. Voir les enfants, même si ce n’est qu’en vidéo, ça évite de broyer du noir… mais j’en ai quand même broyé ! J’ai revu le match plusieurs fois, je n’ai pas fait grand-chose. J’étais très énervé. Quand tu arrives à faire mal à l’Afrique du Sud, que tu as fait le taf, perdre comme ça, c’est horrible. »

Pour conclure, le talonneur Varois affirme avoir une relation très forte avec son coéquipier Mathieu Bastareaud. Extraiit:

« On a traversé beaucoup de choses ensemble, on a une relation forte. Mathieu est un peu mon confident. C’est un affectif, encore plus que moi, on ne dirait pas comme ça. Il fait son lascar mais c’est un gros nounours. On échange beaucoup, comme en club. Il me donne son avis sur les trois-quarts, car on s’entraîne souvent séparément. On est un peu pareil, on aime bien râler. Mais c’est lui qui râle le plus. Il est loin devant (rires). »