Mourad Boudjellal, que pensez-vous du tirage de la H Cup ?
C’est un peu la poule de la mort. Il en fallait une, on est tombé dessus. Mais en même temps, c’est un honneur parce qu’on voulait la H Cup et la poule ressemble à de la H Cup. J’avais un peu peur que ça fasse “Canada Dry“ (sic). Mais j’étais persuadé qu’on aurait une grosse poule en sachant qu’on était dans le quatrième chapeau. C’est un honneur de recevoir le Munster, les Ospreys ou les London Irish. Ça fait partie des meilleures équipes d’Europe. Mais je ne suis pas certain qu’ils soient contents d’affronter Toulon.

Avez-vous le sentiment d’avoir une carte à jouer ?
On est le petit poucet de cette poule. On va jouer notre carte à fond. En Challenge, on avait une poule avec le premier du Top 14, Castres, et le premier du championnat d’Angleterre, les Saracens. C’était une poule de niveau H Cup et on est sorti premier. On y va pour découvrir la H Cup et avoir de l’appétit en mangeant.

Vous possédez plusieurs joueurs de haut-niveau dans votre effectif. Cela peut-il vous permettre d’y croire ?
L’effectif a été renforcé et il a une année de vécu en plus. Des joueurs comme Felipe Contepomi ont déjà gagné la H Cup avec le Leinster. On a des joueurs de très haut niveau. On manquait d’expérience commune, on s’en est un peu procuré l’année dernière. Ça sera très difficile. Si on arrive à sortir de cette poule, ça n’en sera que plus beau. On ne rentrera jamais sur le terrain en étant battu. Et puis, quel bonheur de faire découvrir Mayol à l’Europe du rugby.

Avez-vous de nouveau prévu de délocaliser des matchs au stade Vélodrome ?
On va essayer de faire deux matchs, trois ce serait idéal pour nous et puis les trois matchs de H Cup au stade Mayol. On a donné des dates en fonction de la disponibilité du Vélodrome mais c’est compliqué. J’espère que les dates seront acceptées par la Ligue. On veut présenter Mayol à l’Europe du rugby. Voir le Munster à Mayol, ça va être quelque chose de grandiose.

« Le gratin mondial dans le Top 14 en 2011 »

Le recrutement de Toulon est-il terminé ?
Il n’est pas terminé, il est compliqué. On cherche dans notre logique sur des critères de puissance et de vitesse.

Êtes-vous déjà satisfait des recrues ?
Quand on recrute Carl Haymaan, George Smith, Genevois qui est en France A entre autres, on est content parce qu’on sait qu’on a recruté du très haut-niveau. Il y a des joueurs qu’on a loupés. Des joueurs avec qui on a pris rendez-vous pour la saison prochaine.

Des joueurs comme Bakkies Botha ?
Il y a des joueurs avec qui on a pris rendez-vous, voilà. Parce que la saison prochaine après la Coupe du monde, ce sera une saison exceptionnelle pour le recrutement. Le gratin du rugby mondial risque d’arriver dans le Top 14.

Avez-vous évacué la déception de la fin de saison avec la défaite en finale de Challenge et l’élimination en demi-finale de Top 14 par Clermont ?
On ne va pas changer les erreurs d’arbitrage ou les scénarios. Aujourd’hui, je reconnais le titre de Clermont qui a fait une saison magnifique et qui sur ces quatre dernières années a plus souffert de frustration en finale que nous. C’est évacué, on ne va pas passer l’année sur ça. On reconnait bien volontiers la victoire de Clermont et on les félicite pour leur titre de champion de France. On passe à autre chose. Ce n’est pas en ressassant le passé qu’on va avancer. Je ne suis pas un aigri, je digère les choses. On a goûté à quelque chose. Au haut-niveau, il y a une accoutumance immédiate qui se crée. Sur ce qu’on a vécu cette année, on est devenu accro. On est même des junkies du haut-niveau. On a envie d’y regoûter.