Avec du recul, le festival toulonnais face à Biarritz (30-5) aura finalement été anecdotique. Car malgré l’affrontement entre ces cadors du Top 14, les deux stars du jour se nommaient bien Philippe Saint-André et Patrice Lagisquet. Le premier va devenir le prochain sélectionneur du XV de France. Le second est pressenti pour être son fidèle bras droit. Mais motus et bouche cousue, le sujet est hautement sensible : « Moi, je suis engagé avec le BO et c’est la seule chose qui m’importe, avertit le coach basque. Franchement, le reste, ça ne m’intéresse pas ». Et quand on insiste, rien qu’un peu, la menace devient plus sérieuse : « Arrêtez de me casser les pieds ou à la prochaine question, je quitte la salle ! Comprenez que je n’ai pas envie de parler maintenant. Il y a la Coupe du monde qui approche et ça, c’est plus important que ce qui pourrait se passer pour moi dans quelques mois ». Question de temps pour lui, et question suivante pour nous…

A l’inverse, Philippe Saint-André s’est montré plus prolixe. Alors que la FFR a officialisé, mercredi, son arrivée à la tête des Bleus à compter du 1er décembre, le « Goret » assume : « Oui, c’était une semaine particulière, lâche-t-il. Mais après cette victoire, il me reste quand même un petit goût amer ». Perfectionniste, l’ancien ailier des Bleus veut mener sa mission à bien jusqu’au bout : « Je n’ai pas l’habitude de laisser un club en difficulté. Je vais donc tout faire pour passer le témoin dans les meilleures des conditions. Mes joueurs le savent, le président le sait, mais je veux également que le public le sache. Je mouillerai le maillot jusqu’à la dernière seconde ».

Mais ce vœu pieu ne contente pas le nabab varois. Remonté comme une pendule, Mourad Boudjellal a prévenu. Il ne laissera pas partir son « cerveau » sans avoir déniché la perle rare : « Je continue à chercher, mais tant que je n’ai pas trouvé, tant que j’ai pas signé, tant que je n’ai pas été payé, c’est moi qui parle ! Donc je suis d’accord, Philippe partira, mais seulement une fois que j’aurais trouvé son remplaçant… Le RCT est un club qui vise le titre et ce n’est donc pas pour travailler avec des seconds couteaux ». Pour autant, le récital varois de ce samedi va calmer les ardeurs des fadas de Mayol. Et devant la ferveur et l’impatience de ces bouillant supporters, c’est toujours ça de pris…

Source RMC