Le docteur Christian Bagate évoque l’affaire de cocaïne touchant O’Connor et Williams

Le docteur Christian Bagate évoque l’affaire de cocaïne touchant O’Connor et Williams

28 février 2017 - 11:30

5 Commentaires

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Lors d’un entretien accordé au Parisien, le docteur Christian Bagate chargé de la lutte antidopage à la Fédération Française de Rugby a accepté d’évoquer l’affaire qui touche Ali Williams et James O’Connor, arrêtés ce week-end à Paris et placés en garde à vue jusqu’à dimanche soir pour achat de cocaïne.

Ainsi, ce-dernier avoue être inquiet pour le rugby français en général. Selon lui, la cocaïne est bien plus présente dans le rugby que ce que l’on peut croire.

Interview à lire ci-dessous:

La cocaïne associée au rugby : êtes-vous surpris ?
Surpris ? Non. Dans le passé nous avons mené une guerre contre l’utilisation de ce produit au cours des préparations. Nous n’avions pas pu condamner ces personnes car les prélèvements avaient été réalisés hors compétition. Je m’étais insurgé contre cette utilisation. On pouvait prendre de la cortisone et de la cocaïne pendant deux, trois jours, c’est ce que j’appelais le «dopage du lundi-mardi-mercredi». J’évoque des généralités. Je ne parle pas des deux personnes concernées. Pour ces deux-là, il est possible que ce soit à titre récréatif, encore que ces récréations-là ne recréent par grand-chose…

Ces joueurs ne risquent-ils pas de subir un contrôle antidopage positif ?
Dans la semaine suivante, c’est trop tard… C’est la grande difficulté avec ces produits. Mais je crois que ces joueurs sont dans un risque de trafic. Ce sera aux enquêteurs de déterminer si c’est à leur usage ou à l’usage de dopage. Le vrai sujet se situe là.

Avez-vous constaté, comme on peut l’entendre, que la cocaïne est un produit répandu dans le rugby ?
Il y en a beaucoup plus que l’on pense, oui. Le produit est un dopant et on le sait. Mais ce n’est pas d’aujourd’hui et ça ne concerne pas que le rugby.

Ce genre d’affaire vous inquiète-t-il ?
Ah mais moi, je suis très inquiet pour le rugby en général. Je ne voudrais pas qu’on cumule tous les défauts des autres sports. Que ce soit pour la santé et pour le reste.

Mais les joueurs ne sont-ils pas tentés de recourir à des dérivatifs pour oublier les douleurs ?
Ça, c’est clair. C’est peut-être là que le rythme des matchs est important. Mais est-ce compatible avec un championnat professionnel, avec un championnat domestique ? Ce sont des questions auxquelles personne ne veut répondre parce qu’il y a des intérêts en jeu complètement différents. Ceux d’un président de club professionnel ne sont pas les mêmes que ceux d’un président de fédération.

Comment expliquez-vous qu’autant d’affaires touchent le Racing ?
Ça tombe sur eux parce qu’ils sont champions de France, parce qu’ils sont à Paris, donc tout est amplifié. Et puis les joueurs ont beaucoup plus de chances d’avoir une vie sociale parisienne, on va dire. C’est la faute à pas de chance et c’est la loi des séries. Mais il y a des choses beaucoup plus graves qui se sont passées et qu’on ne sait pas…

Dans d’autres clubs ?
Je n’ai rien dit…

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5 Commentaires

  1. ALBERT83 28 février 2017 à 11h- Répondre

    Il en dit trop où pas assez. S il faut éradiquer cette merde il faut aller au bout et dire ce qu’ on sait!

  2. chrismo83 28 février 2017 à 12h- Répondre

    Encore un qui a le boulard « MOI, Expert, JE sais tout mais JE dirai rien »

  3. JIL 28 février 2017 à 15h- Répondre

    Mais les Présidents de clubs sont au parfum et connaissent les « cas » qui sont dans leur club et qu’ils payent .Pourquoi ne pas faire ( comme la Fédé à XIII australienne à autorisé les clubs à faire procéder à ses contrôles et c’est comme çà que Barbapapa s’est fait choper) la police chez eux.

  4. alainc 28 février 2017 à 18h- Répondre

    Moi je trouve les propos du Doc suffisamment explicites et inquiétants; il n’y a pas lieu d’y rajouter autre chose.
    On a compris que cette forme de dopage (car ils’agit d’un véritable dopage) est assez répandu dans le monde du sport et du rugby. Maintenant il appartient aux Présidents et coachs de faire le ménage en interne en attendant que le fédé ou la ligue mettent en place des contrôles inopinés qq soit le jour de la semaine.
    Désolé mais des gamins (livrés a eux mêmes, pour certains dans un pays étranger) et qui émargent a plusieurs dizaines de millier d’€ / mois ne peuvent être que la cible de gens mal intentionnés et en particulier de dealers.
    Il convient de prendre en comte rapidement ce véritable problème

  5. Maxxou83 28 février 2017 à 19h- Répondre

    Il resume trés bien la chose malheuresement…