Le trois titres européens de Toulon, il les a vécus comme tous les supporters, dans les tribunes et dans les rues de la ville lors des festivités. Mais dimanche, pour l’entrée en lice du RCT en Champions Cup, Bastien Soury sera à Coventry, dans le groupe qui va défier les Wasps. Pur produit de la formation toulonnaise, le talonneur va connaître sa première feuille de match sur la scène européenne. Pas de quoi inquiéter ce garçon de vingt ans, déjà très à l’aise face aux micros. « Dimanche, j’aurai un short, un maillot et je serai sur le terrain comme tous les autres. Je prends ce que j’ai à prendre. Je ne me prends pas la tête. Mais jouer la Champions Cup à vingt ans, c’est exceptionnel » , assène-t-il derrière sa grosse barbe noire.

Au RCT dès l’âge de 11 ans

Né à Paris, Soury est arrivé à Toulon à l’âge de trois ans. S’il pousse d’abord le ballon avec les pieds, il tombe dans le rugby à l’âge de 11 ans. Et dès le départ, c’est sous le maillot Rouge et Noir qu’il fait ses gammes, jusqu’à tutoyer les étoiles cette saison. A sa grande surprise :« Tout ça n’était pas prévu. L’an passé j »ai vécu une saison difficile, à la suite de problèmes au genou. Puis cet été, je me suis retrouvé à faire le stage à Tignes, m’entraîner avec le groupe, faire une feuille de match en Top 14… C’est que du plus pour moi ».

Son ascension est également liée à des concours de circonstances. En début de saison, Toulon devait composer sans Guirado, retenu en équipe de France, et dans le même temps Etrillard a été tenu écarté des terrains en raison d’un accident de scooter. Ces dernières semaines, c’est Jean-Charles Orioli (orteil) qui a rejoint l’infirmerie avant d’y voir arriver Guirado (côtes).

« Tout va beaucoup plus vite »

Si le RCT a toujours la stratégie d’attirer les plus grandes stars, il se tourne aussi de plus en plus vers son centre de formation. « Toulon a besoin de stars, mais il y a aussi beaucoup de jeunes, regardez notre première ligne, on est beaucoup à être issus de la formation. Ça nous motive et nous force à faire encore plus pour montrer qu’il n’y a pas que les stars » , plaide Soury. Au talonnage, Toulon a pris un joker médical (le géorgien Natriashvili), pour faire face aux blessures, mais la confiance est maintenue au jeune Soury pour aller affronter les Wasps. Et si pour l’heure il n’a joué que 5 minutes en match officiel, il a conscience d’avoir déjà beaucoup progressé. « En pro, tout va beaucoup plus vite. Travailler, prendre les conseils de tout le monde, côtoyer des joueurs d’expérience : on progresse deux à trois fois plus vite«  , explique-t-il.

Le staff semble en tout cas satisfait du garçon : « C’est un jeune qui monte avec des qualités et du potentiel. Il a intégré l’équipe durant la Coupe du monde et suite aux blessures. Il est là, c’est bien pour lui, il faut qu’il bosse et prenne conscience de ce qu’est le haut niveau » , analyse Bernard Laporte. Avec les retours de Guirado et plus tard Orioli, Soury devrait retrouver les Espoirs pour le reste de la saison. Mais cette parenthèse lui aura déjà ouvert l’appétit.

Source: rugbyrama.fr