Le manager Toulonnais Fabien Galthié dévoile une grosse faiblesse du Top 14

Le manager Toulonnais Fabien Galthié dévoile une grosse faiblesse du Top 14

13 septembre 2017 - 14:09

7 Commentaires

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Le manager du Rugby Club Toulonnais, Fabien Galthié s’est confié à l’occasion d’un long entretien accordé au quotidien L’équipe de ce mercredi.

Ainsi, le coach du RCT l’affirme sans hésiter: le Top 14 est le championnat le plus lent qui existe, bien plus lent que le Pro 12, le Super Rugby ou encore le Premiership. Il pointe du doigt le temps perdu dans le secteur de la mêlée. Extrait:

« Ce qui m’a frappé, c’est que le Top 14, c’est le Championnat professionnel le plus lent. Ça se joue à 54 mètres-minute. Qu’est-ce que ça veut dire ? A partir du moment où le ballon est en jeu, c’est la distance parcourue en moyenne par les 15 joueurs de l’équipe. Le Pro 12, c’est 80, 90. Dès que tu vas en Super Rugby, t’es à 90. Au niveau international, t’es au-dessus. On est 33% plus lent que le plus lent des Championnats. En Top 14, tu as à peu près 120-140 rucks par match. Sur les autres Championnats, c’est 170-200. Ça veut dire que ceux du Top 14 sont très longs ! Prenons la mêlée aussi : mais ce n’est même plus un sujet dans les autres Championnats ! C’est un lancement de jeu, qui va vite. Nous, on est encore en train de batailler là-dessus. Une mêlée qui va tomber trois fois, qui va finir par une pénalité, ça fait quatre à cinq minutes d’arrêt de jeu. Ailleurs, ce n’est pas un souci ! Les mecs vont faire en sorte de l’évacuer, la mêlée. Malheureusement, c’est une des explications de nos problèmes : la mêlée occupe presque 33% du temps de jeu ! Alors que dans d’autres Championnats, c’est 10%… Tu prends l’exemple des Blacks face aux Lions. Tu as une mêlée aux 30m des Lions, les Blacks les prennent sur la mêlée, l’arbitre lève le bras, mais Read va se battre comme un chien pour remettre le ballon en jeu et ça fait essai ! On passe trop de temps sur des choses qui n’ont plus de sens ailleurs. Autre chose : si tu prends le poids des joueurs dans les grands Championnats, tu n’en as pratiquement plus qui dépasse les 120 kg. Sauf chez nous… Tu te dis que, là aussi, il y a quelque chose. Quand tu passes 40% du temps arrêté, parce qu’il y a des mêlées à refaire ou autre, tu peux te permettre de faire 130-140 kg… Mais dans les autres Championnats, ce n’est plus possible. »

Fabien Galthié précise ensuite sa ferme volonté d’avoir un pack d’avants qui soit mobile et qui puisse plaquer et se replacer rapidement. Extrait:

« Les Argentins ont des problèmes dans le Super Rugby, et ils disent qu’ils perdent les matches parce qu’ils ont un cinq de devant qui les handicape sur la capacité à se déplacer, plaquer, se relever, passer le ballon… Aujourd’hui, c’est la clé, un cinq de devant mobile, adroit, qui participe au jeu comme un trois-quarts centre ou troisième ligne. On a pris de mauvaises directions et on s’est trompés sur des choix stratégiques. On a oublié qu’il fallait être des joueurs de rugby avant tout, en passant plus de temps dans la salle de musculation que sur le terrain… »

Le manager du RCT explique vouloir analyser et utiliser les données technologiques pour améliorer les performances de ses joueurs et de son équipe. Extrait:

 « Ce qui s’est passé depuis quelques temps, c’est l’arrivée de l’IT, c’est-à-dire de la technologie. Nous, on l’a, mais comme c’est tout en anglais, on a mis du temps à l’utiliser, et je ne pense pas qu’il y ait l’investissement nécessaire autour de ça, sur la capacité à compiler les données, à les mettre dans un nuage et de travailler autour. Ce que j’ai pu voir dans le tour du monde que j’ai fait pendant les deux années où je n’entraînais plus, c’est que dans les nouvelles compétitions, ils ont avancé dans la recherche. Nous, on en est encore au descriptif. Eux en sont au prédictif. Ils ont compilé, ils ont mis des algorithmes. Et donc tout a changé, en terme d’approche globalisée : la préparation physique, les formes de jeu. Est-ce que c’est le joueur qui va vers le ballon ou le ballon qui va vers le joueur ? Après, ils se sont mis à travailler sur tout ce qui est accélération, la capacité à les multiplier à haute intensité. »

Pour conclure, Fabien Galthié estime que le pôle espoirs de chaque club doit se rapproche du groupe professionnel afin d’aider les jeunes à évoluer. Extrait:

« Pendant mes deux ans sans entraîner, j’ai fait des trucs que je n’avais jamais faits avant. Je suis allé par exemple au pôle espoirs de Béziers. J’ai mené un entraînement. Et le responsable du pôle espoirs m’a dit :  »Mais je n’ai jamais entraîné comme ça ! » Il m’a montré ce qu’il faisait… Je lui ai demandé s’il n’y avait pas des réunions entre les dix pôles espoirs, des bilans. Il m’a dit qu’ils ne se voyaient jamais, qu’il y avait juste une compétition annuelle où ils se mesuraient… Ils pourraient travailler ensemble ! »

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7 Commentaires

  1. jojowilkobest 13 septembre 2017 à 14h- Répondre

    « On a oublié qu’il fallait être des joueurs de rugby avant tout, en passant plus de temps dans la salle de musculation que sur le terrain »

    Quand c’est un ancien black qui dit ça c’est un aigri qui n’a pas digéré d’être dans le meilleur championnat du monde. Mais là, vu que c’est notre entraineur, tout le monde va probablement chanter ses louanges.

    • Le corre 13 septembre 2017 à 15h- Répondre

      Ça sent une volonté de changer les choses une analyse nouvelle, se positionner pour être entraîneur de l’équipe de France dans deux ans !

    • porthos 16 septembre 2017 à 01h- Répondre

      completement con, ton commentaire…..

  2. iter411 13 septembre 2017 à 15h- Répondre

    jouer vite ok. mais il faut que l’arbitre l’autorise. sinon on se fait destroncher par les gros avec un rythme qui leur convient…
    Donc il faut que l’arbitrage français autorise à jouer vite!
    c’est pas si simple.

    • Superman83 13 septembre 2017 à 15h- Répondre

      L’arbitre n’a pas grand pouvoir sur le jeu en réalité.
      Si les équipes jouent vite, l’arbitre suit le rythme, comment peut-il faire autrement ? S
      Si les équipes jouent un jeu à la con, et font trop de fautes, alors l’arbitre est obligé de siffler et ça hache le jeu.
      Il influence un peu le jeu, mais pas sur le style de jeu des équipes.
      Si personne ne fait jamais de fautes, l’arbitre peut rentrer à la maison !!

  3. jj83 13 septembre 2017 à 17h- Répondre

    Je suis désolé mais l’arbitre et dans son ensemble les instances arbitrales en Top14 sont les premiers à incriminer . Je le dis depuis longtemps , un ruck c’est un joueur au sol et le ballon qui doit gicler . Galtier , statistiques à l’appui montre que les rucks sont trop long , la raison est simple , le plaqueur ne se lève pas , d’autres joueurs ont alors le temps de se coucher dessus en arrivant de tous les côtés . Sanctions et cartons jaunes puis rouges , pourquoi les arbitres ne disent rien . Ce sont les premiers à tuer le rugby .

  4. Eric 13 septembre 2017 à 21h- Répondre

    Et bien moi ce discours me plait énormément.
    Belle analyse du rugby et sur ce qui devra être en France son orientation.
    Eric
    Pilou Pilou

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