Lors d’un entretien exclusif accordé au quotidien L’équipe, l’arrière du Stade-Français Paris, Hugo Bonneval a évoqué sa décision de quitter la capitale à la fin de la saison pour rejoindre le Rugby Club Toulonnais.

Le joueur Parisien explique précisément pourquoi il a pris cette décision. Extrait:

« J’ai toujours dit et promis que j’attendrais la fin de mon contrat avec Paris pour renégocier. Je savais que cette année allait être une année difficile pour moi, où j’allais devoir prendre une décision humainement très importante. J’ai eu vingt-six ans dimanche dernier, je suis plus au milieu qu’au début de ma carrière. J’ai joué mon premier match avec les pros du Stade Français en 2009, j’ai l’impression que c’était hier. Le temps passe super vite. Je savais que mon prochain contrat allait m’emmener doucement vers la trentaine, alors je devais faire un choix en fonction de ça. Je voulais voir tout ce qui s’offrait à moi. Quand tu grandis, tu ne cherches plus les mêmes choses. Aujourd’hui, j’ai une vie de famille, il y a des choix et des envies qui changent. Je sens aussi que je suis à un moment où je suis le plus mature physiquement. Et puis, je veux jouer des phases finales. En 2015, le Stade Français a été champion de France sans moi. J’aimerais être champion sur le terrain. J’ai joué la Coupe d’Europe une seule fois, j’aimerais la rejouer tous les ans. J’aimerais aussi beaucoup retrouver l’équipe de France, disputer une Coupe du monde. »

Ce-dernier rappelle que le Stade-Français restera son club de cœur quoi qu’il arrive. Extrait:

« Jusqu’à très récemment, je n’envisageais pas quitter Paris, ou très peu. J’ai tout connu grâce au Stade Français. Sur ma licence de rugby, je n’ai qu’un club depuis que j’ai treize ans. La première fois que j’ai touché un ballon de rugby, c’était au Stade Français. Ça restera toute ma vie en moi. C’est grâce à eux que j’ai ma première sélection avec les Bleus et que je réalise mon rêve. C’est grâce à eux que j’ai une bande d’amis avec qui je joue depuis dix ans. Eux, c’est vraiment ma famille. Jules Plisson, Djibril Camara, Rabah Slimani, Alexandre Flanquart, Rémi Bonfils, Jonathan Danty… C’est ce qui était beau aussi, cette génération de l’école de rugby. C’était fantastique. »

Hugo Bonneval ne cache pas que l’annonce du départ de Rabah Slimani vers Clermont a énormément joué dans sa décision. Extrait:

« Ce que je ressens, et je me trompe peut-être, c’est qu’en laissant partir à Clermont un gars comme Rabah… Une fissure s’est créée. Quelque chose s’est cassé. Un mec comme lui, aussi attaché à ce club, qui, comme moi, est devenu un homme grâce à ce club, qui a fait toutes ses gammes au Stade Français… »

Par ailleurs, l’arrière du Stade-Français affirme avoir annoncé son départ en premier lieu à son manager Gonzalo Quesada. Extrait:

« Je le lui ai dit le 15 novembre. Personne d’autre n’était au courant, j’avais demandé à Toulon de ne rien dire avant la pause d’une semaine. Rien n’a fuité. Je ne voulais pas perturber une équipe qui n’a pas besoin de ce genre de choses. Il était un peu triste. Ça fait quatre ans qu’il essaye de construire un groupe et, petit à petit, il voit des éléments partir. Ce n’est pas simple pour lui. Les autres, mes amis, je le leur ai confirmé le dimanche soir après le match contre Montpellier. Franchement il n’y a pas eu de surprise, ils sentaient les choses venir, il y avait eu des rumeurs. Ils étaient contents pour moi. »

Pour conclure, Hugo Bonneval précise que le président Varois Mourad Boudjellal a su se montrer très convaincant pour le recruter. Extrait:

« Mourad Boudjellal est venu me voir. C’est un mec, il arrive, il s’est renseigné sur toi, il sait te parler, il est très prenant, très convaincant, plein de passion. C’est un président qui veut gagner et qui le montre. Et puis j’ai discuté avec Mathieu Bastareaud, je suis super content de le retrouver. Mais je ne veux pas qu’on pense que je crache dans la soupe. Paris est et restera le club qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. »