L’affaire n’est pas récente puisqu’elle date de 2011, mais tout le monde s’en souvient encore.

A l’issue d’un match de Top 14 entre Montpellier et le Rugby Club Toulonnais, le troisième ligne Varois Olivier Missoup avait frappé son adversaire Rémy Martin à la réception d’après-match.

Cette histoire avait fait grand bruit dans les médias et le Toulonnais Olivier Missoup avait finalement été suspendu quatre mois par la Fédération Française de Rugby pour ce geste.

Lors d’un entretien accordé à SFR SPORT, l’ancien troisième ligne du XV de la Rade, Olivier Missoup a raconté comment s’est déroulée cette altercation.

Tout a commencé sur la pelouse, pendant le match. Puis l’histoire s’est terminée en fin de soirée en réception d’après-match. Extrait:

« Avec Rémy Martin, on avait joué ensemble au Stade-Français quand on était plus jeunes. On passait du temps ensemble et on déconnait. Mais ce jour-là, on jouait l’un contre l’autre et on n’avait pas forcément gardé contact. Lui jouait à Montpellier et moi à Toulon. A un moment donné, quelqu’un m’arrache le casque, je regarde en face et je le vois. Donc je l’attrape. Il faut dire que j’étais agressif aussi. On se chiffonne mais il n’y a pas d’échange de coup de poing. Rien ! Le match passe et moi, je zappe. Cela faisait partie de mon caractère: je pouvais te mettre un tampon et après j’oubliais tout, il n’y avait pas de souci. Je vais le voir à la fin du match et il me dit « dégage ! ». Moi, j’ai mon orgueil et je me suis dit qu’il ne me respectait pas car le match était terminé. Pourquoi il me dit dégage ? Alors tous les mecs arrivent autour et nous séparent. Je rentre au vestiaire, je prends mon temps dans la douche puis je sors en dernier du vestiaire pour aller à la réception d’après-match. Je passe à côté de lui et je ne le calcule pas. Deux heures après, en sortant je le croise. Il était à une table et il parlait avec Mathieu Bastareaud justement puisqu’au Stade-Français on se connaissait tous. Je vais le voir et je le taquine un peu car j’ai mon orgueil et il ne m’a pas respecté. Je vais le voir et je lui dis: « Qu’est ce qu’il t’arrive ? Il t’es poussée une paire de couilles ? » J’ai été maladroit, je le sais maintenant avec du recul. Il commence à m’insulter et là j’étais devant lui. Il s’est mis devant moi, face à moi. Qu’est-ce que je fais ? BOOM. Je lui mets une droite. Je l’ai tapé à la réception et ça a fait un grand buzz. C’est passé sur BFM et j’avais l’impression d’avoir tué quelqu’un. »

Avec du recul, Olivier Missoup reconnaît être allé trop loin. C’est d’ailleurs au tribunal que l’affaire s’est poursuivie. Extrait:

« C’est quelque chose qui ne se fait pas après les matches. Au rugby, il y a ces valeurs qu’il faut garder, il faut garder une image positive et malheureusement au sport, quand tu fais une erreur on se rappelle uniquement de l’erreur et on ne se rappelle pas de tout le côté positif. Il a porté plainte, on est parti au tribunal. Il avait une image de guerrier et il est tombé… On est passé au tribunal. Au départ, il voulait que je sois suspendu et que je ne puisse plus jouer au rugby. La Fédération Française de Rugby a ensuite pris le relais car c’était à une réception d’après-match. Ils m’ont sanctionné et m’ont donné quatre mois de suspension. Quatre mois sans jouer, c’est beaucoup. C’est cher payé mais en même temps, certains me voyaient déjà arrêter ma carrière. »

Pour conclure, il estime que cette affaire lui a sûrement coûté un avenir avec le XV de France. Extrait:

« Je pense que cette affaire m’a un peu fermé les portes du XV de France. Je faisais l’un des meilleurs débuts de saison de ma carrière à Toulon. Je jouais autour de toutes ces stars et j’étais titulaire. C’est maintenant avec du recul que je m’en rends compte. Olivier Magne avait parlé avec les coaches de Toulon dont notamment Aubin Hueber et Philippe Saint-André. Ils m’avaient dit que les coaches de l’équipe de France me regardaient. Après cette affaire, je savais que c’était terminé pour moi. Certains journalistes ont joué sur cette affaire et m’ont qualifié de banlieusard. »