Les titularisations de Sébastien Tillous-Borde avec les Bleus font parler

Les titularisations de Sébastien Tillous-Borde avec les Bleus font parler

7 octobre 2015 - 10:00

7 Commentaires

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tillousDiscrets depuis le début de la Coupe du monde, Sébastien Tillous-Borde et Damien Chouly gardent pourtant la confiance de Philippe Saint-André. Le sélectionneur a-t-il raison ?

Et enfin, après trois ans de recherche, de tâtonnements et de tests en tous genres, Philippe Saint-André va dévoiler ce vendredi (11 h 30, heure française) SON équipe de France, la synthèse de toutes les précédentes, la mieux armée à ses yeux pour vaincre l’Irlande dans le match le plus attendu pour les Bleus de ce début de Mondial. Une forme d’impatience aurait pu planer avant l’annonce, mais les choix têtus du sélectionneur et la série en cours de cinq victoires enlèvent une bonne part de mystère et de polémique.

Le quinze de départ face aux Irlandais devrait ressembler à celui aligné face à l’Italie en ouverture, avec Brice Dulin à la place du blessé Yoann Huget. Dans le lot des titulaires, il y a ceux qu’on ne conteste plus, ceux que l’on conteste encore mais qui entrent dans le cadre voulu par PSA, et ceux qui continuent d’interroger. Au moins deux joueurs, par leur prestation en demi-teinte et le niveau de leur concurrent, sont concernés : Sébastien Tillous-Borde, demi de mêlée plus discret depuis quelques matchs que Morgan Parra, et Damien Chouly, 3e ligne aile au rayonnement et à l’impact physique beaucoup moins évident que Bernard Le Roux. Pourquoi Saint-André leur maintient-il sa confiance ? Quelle est leur utilité dans le système tricolore ? Faut-il les déboulonner ? Décryptage et analyses.

LES  » EX  » ATTENDENT PLUS DE TILLOUS-BORDE

Nous avons sollicité trois anciens demis de mêlée, qui ont disputé la Coupe du monde avec les Bleus, pour juger le début de compétition du Toulonnais.

Vendredi, lors de son débriefing de France-Canada (41-18), on a entendu Philippe Saint-André, répondant à une question, dire : « Morgan (Parra, entré à la 59e) a été très bon, il a fait ce qu’on attendait, mis de la vitesse, bien animé. » Il fallait aussi écouter la suite, sans relance d’un journaliste : « Sébastien Tillous-Borde a été bon aussi, il est rentré dans la défense, il s’est bien trouvé avec ­Michalak. » Sans doute pas spectaculaire mais fidèle à la feuille de route fixée par PSA, qui a mis sa confiance en Tillous-Borde depuis presque un an.

« J’espère que la hiérarchie est établie à l’intérieur car ce n’est plus l’heure des questions, surtout à un poste stratégique comme demi de mêlée », note Pierre Berbizier (57 ans, 56 sélections entre 1981 et 1991), demi de mêlée des Bleus finaliste de la Coupe du monde en 1987 et sélectionneur huit ans plus tard. « Tillous-Borde est en phase avec ce qu’on lui demande, poursuit-il. Des priorités ont été définies, une hiérarchie établie. Le jeu de Tillous-Borde est très solide, pas uniquement physiquement. »

Pour Aubin Hueber (48 ans, 22 sélections entre 1990 et 2000, Coupe du monde 1995) qui, en compagnie de PSA, avait attiré Tillous à Toulon en 2011 : « Sébastien convient au jeu que veut mettre en place Saint-André, que l’on peut comparer à celui de l’Afrique du Sud plutôt qu’à celui de l’Australie ou du Japon. » « Avec son physique, il rentre bien dans le jeu voulu par le staff », acquiesce Dimitri Yachvili (35 ans, 61 sélections entre 2002 et 2012), qui a vécu les Coupes du monde 2003 et 2007. « Est-ce le meilleur registre ? C’est un autre débat, interroge Berbizier. Tillous-Borde peut proposer autre chose, à l’image de cette équipe. ­J’espère une évolution par rapport au niveau des adversaires et de la compétition car elle en a les moyens. Cette équipe doit monter en régime. »

YACHVILI : « PLUS UN NEUVIÈME AVANT QU’UN PREMIER ATTAQUANT »

Et son demi de mêlée avec, selon Hueber : « J’attends qu’il hausse son niveau de jeu. Il a fait deux matches très propres, appliqués, mais on attend plus de lui. » Un constat partagé par Yachvili : ­« Sébastien est dans son registre, très propre. Il n’a rien fait d’extraordinaire, c’est vrai, mais il suit le jeu de l’équipe de France. J’ai vu un demi de mêlée qui fait bien son boulot, mais en phase finale, il faudra aller plus loin. »

« Yach » a fréquenté le jeune Tillous-Borde – qui évoluait parfois à l’aile – à Biarritz entre 2005 et 2007. « Ce n’était pas du tout le même ­garçon. Il a commencé à prendre de la masse à Biarritz et s’est trouvé un registre qui correspond à son caractère, à son physique. C’est plus un ­neuvième avant qu’un premier ­attaquant. Ce n’est pas un jugement de valeur, juste un constat. »

À Toulon, dans un style pareillement sobre – pour schématiser, on le voit plus sprinter en défense pour sauver un essai que cavaler en arabesques vers la ligne adverse –, il est devenu inamovible. Si on évoque une certaine timidité en cette première partie de Coupe du monde, Hueber rétorque : « Il a beau avoir été trois fois champion d’Europe, jouer avec les meilleurs à Toulon, une Coupe du monde c’est autre chose. Il faut trouver le bon tempo, et pas que sur le terrain, dans la vie autour, la gestion du temps libre… »

Berbizier souligne simplement : « L’organisation est différente en équipe de France, donc, forcément, son attitude est différente. Il a plus de prises d’initiative à Toulon. Ce qui se dégage, c’est que Tillous-Borde commande les huit qu’il a devant lui pour permettre à Frédéric Michalak d’avoir les responsabilités offensives. Dans ce rôle, Sébastien organise la force collective devant, l’anime parfaitement puisqu’on domine avec notre paquet ».

Source: lequipe.fr

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7 Commentaires

  1. Aurélien 7 octobre 2015 à 10h- Répondre

    Je trouve ça incroyable qu’en pleine Coupe du Monde la presse fasse autant de bordel pour faire passer Morgan Parra devant Tilous Borde alors que le Clermontois n’a pas été convaincant non plus ces derniers mois en Bleu. ça rime à quoi cette campagne qui dure depuis plusieurs mois ? A part fragiliser STB mentalement je ne vois pas ce qu’on va y gagner.

  2. Cristo83 7 octobre 2015 à 10h- Répondre

    Il me semble que Parra a eu plusieurs fois sa chance en équipe de France, et a chaque fois, n’a pas totalement convaincu. ..

  3. jak84 7 octobre 2015 à 11h- Répondre

    On a le droit de ne pas aimer PSA, et je le comprends parfaitement, mais franchement, on peut pas avoir passé 4 ans à lui reprocher de ne pas savoir où il allait avec sa charnière pour se plaindre maintenant d’avoir établit une hiérarchie claire à ce poste.
    On connait maintenant l’équipe type de l’EDF, on est d’accord ou pas, mais ce sera notre équipe de France jusqu’au bout si possible.
    Je trouve que les journalistes de l’Equipe seraient bien inspirés d’attendre la fin de la compétition avant de s’exciter à nouveau sur les choix du sélectionneur

  4. laronde 7 octobre 2015 à 11h- Répondre

    Effectivement Tillous-Borde n’a pas un jeu aussi efficace en équipe de France qu’à Toulon, mais on peut se poser des questions sur ce qu’on lui demande.
    D’autre part Parra a un jeu lent qui n’est pas très efficace. Donc pour l’instant TB est vraiment le meilleur en équipe de France à son poste, il n’y a pas de discussion possible!

    • jak84 7 octobre 2015 à 11h- Répondre

      Je sais pas si Parra a un jeu lent, mais ce qui est sûr c’est que quand il rentre c’est soudain beaucoup plus rapide que cela l’était avec TB.

      • Juju 7 octobre 2015 à 12h- Répondre

        Quand tu rentres face à une équipe adversaire fatiguée, le jeu n’est pas le même, je pense que c’est ce que veux PSA : TB face à un adversaire en pleine forme et Parra quand l’adversaire est fatigué.

  5. Hayman Melville 7 octobre 2015 à 11h- Répondre

    D’accord avec Jak84. Sans rien enlever aux qualités de TB, la question pourrait se poser lors de son retour à Toulon, au vu des performances de Pélissié, qui dynamise davantage.