Après la défaite de l’équipe de France face à l’Argentine la semaine dernière (13-18), seul match de la tournée d’automne auquel il a participé, Maxime Mermoz a fait part de sa frustration au micro de Sport365. Le centre international tricolore se projette désormais vers les échéances qui l’attendent avec le RC Toulon, à commencer par le choc face à Clermont, samedi à l’Allianz Riviera de Nice (14h45).

Maxime Mermoz, comment allez-vous après votre tournée en équipe de France ? Avez-vous pu faire un bilan ?
Plutôt bien. J’ai un peu de frustration mais dans l’ensemble ça va. Il n’y a pas vraiment de bilan. J’ai passé beaucoup de temps à attendre et j’ai joué le dernier match où l’équipe n’est jamais vraiment rentré dedans (ndlr, défaite contre l’Argentine 13-18). C’était un peu compliqué donc je n’ai pas eu à faire un bilan particulier.

Avez-vous réussi à vous exprimer comme vous le souhaitiez contre l’Argentine ?
Non, je pense que personne ne s’est régalé. On craignait un peu un relâchement collectif pour ce dernier match. J’avais vraiment à cœur de faire de bonnes choses mais je n’ai pas pu m’exprimer comme je peux le faire tous les week-ends. C’est à ce niveau là que j’ai un peu de frustration.

Pourtant, tout semble bien se passer pour vous depuis le début de la saison…
Oui, ça se passe très bien et ça va continuer à se passer très bien. Il y a des physionomies de matchs et même en club c’est un peu plus compliqué de briller. Après je n’ai pas joué les deux premiers matchs pour x raisons. C’est comme ça mais je prends tout ce qu’il y a à prendre.

Vous misiez beaucoup d’espoirs sur cette rencontre ?
J’en avais énormément…

Et au final ?
C’est de la frustration…

« J’ai le gâteau, mais la cerise je la goûte sans pouvoir la savourer »

Vous gardez tout de même de l’espoir pour la suite ?
Toujours ! Après il y a la satisfaction personnelle, l’envie, et c’est quelque chose que j’ai dans le sang. J’ai cette image où l’équipe de France, c’est un peu la cerise sur le gâteau. Pour l’instant, on peut dire que j’ai le gâteau mais la cerise, je la goûte sans pouvoir la savourer. Je vais faire en sorte d’être le plus gourmand possible.

Il n’y a pas si longtemps, Philippe Saint-André disait que vous étiez un joueur incontournable. Pourquoi n’arrivez-vous pas à vous imposer en équipe de France ?
Ce n’est pas quelque chose sur lequel j’ai envie de m’exprimer publiquement. Il y a évidemment des choses auxquelles je pense mais je dois avant tout me concentrer sur moi.

Cela vous fait du bien de revenir en club ?
Oui, je retrouve ma famille, mes copains de club et le soleil (ndlr, une réponse pleine d’ironie au regard des intempéries qui s’abattent actuellement sur le sud de la France).

Vous êtes impatient de rejouer contre Clermont, samedi à Nice ?
Oui, déjà je dois bien soigner ma blessure au front et je serais impatient de rejouer ensuite. Que ce soit Clermont, Leicester ou n’importe quelle équipe, j’ai envie de jouer chaque match comme si c’était le dernier de ma carrière. C’est comme cela que je prends du plaisir. J’espère jouer samedi.

Est-ce que cet épisode en équipe de France, vous donne plus de hargne ?
Non, après on se nourrit toujours de certaines choses mais je ne me nourris pas de choses comme ça. J’ai d’autres choses pour me motiver. Au delà de la famille, j’ai ce besoin de performances personnelles. C’est déjà énorme.

« Je ne vais pas en équipe de France pour me reposer »

C’est compliqué de rebasculer sur le Top 14, et ce choc contre Clermont ?
Non, surtout un match comme celui-ci. C’est le même niveau que l’on peut retrouver lors des matchs internationaux. Même, tous les week-ends, j’ai l’impression que c’est compliqué. Je n’ai pas l’impression que l’on prépare les matchs comme si c’était un match standard de Top 14 mais comme des gros chocs. Qu’on joue Oyonnax, Brive, Toulouse ou Clermont, c’est toujours un petit peu pareil.

Début 2015, il y aura de nouveau un rassemblement de l’équipe de France. Vous-y pensez déjà ?
C’est une chose proche et loin à la fois, je vais avoir encore le temps d’y penser. J’ai surtout hâte d’enchainer les matchs. J’ai passé deux semaines sans jouer. Quand j’ai appris que je ne jouerais pas contre les Fidji, c’était une grosse déception parce que je ne vais pas en équipe de France pour me reposer. C’est toujours compliqué à gérer mais si je me sens fatigué, je le dis au coach mais pour le moment ce n’est pas le cas.

En ce moment vous êtes plus fatigué moralement ou physiquement ?
Moralement…

Il y a un malaise avec l’équipe de France ?
Non, il n’y a pas un malaise non plus. Il y a des choix qui sont justes ou injustes. Pour l’instant, chacun son rôle. On m’a laissé jouer contre l’Argentine. J’ai convaincu ou je n’ai pas convaincu, il faut voir le match mais ce n’est pas à moi de juger. Je sais ce que j’ai bien fait ou mal fait et ce week-end c’est un autre match qui arrive donc je ne vais pas perdre du temps à penser à certaines choses qui ne me feront pas avancer.

Source: rugby365.fr