Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, le trois-quarts centre du Rugby Club Toulonnais, Maxime Mermoz a évoqué son retour en équipe de France.

Outre le fait d’être heureux de retrouver une place de titulaires avec les Bleus, il avoue prendre beaucoup de plaisir au sein du Rugby Club Toulonnais. Extrait:

On a l’impression que vous attendiez impatiemment ce retour en équipe de France ?
Impatiemment, c’est le mot. Je voulais retrouver les Bleus, j’étais comme en manque. Quand je travaille au quotidien au RCT, je pense constamment au niveau international. C’est la référence. À Toulon, c’est facile car à tes côtés, il n’y a que des stars. Mais, oui, j’ai toujours eu en tête l’idée de faire mon retour avec les Bleus.

Comment expliquez-vous votre début de saison tonitruant avec le RCT ?
Pour la première fois depuis sept ans, j’ai eu une vraie intersaison. Forcée car ne pas être pris avec les Bleus pour la tournée de juin fut une déception mais j’ai pu couper et me préparer convenablement pour cette nouvelle saison. Personnellement, j’avais augmenté le curseur de mes ambitions personnelles. J’ai vécu, à partir des demi-finales, l’aventure du doublé sur le banc. Pour la première fois depuis 2008, je n’étais pas de la tournée du XV de France en hémisphère Sud. Je me suis servi de cette petite frustration comme d’un moteur. J’ai aussi repris plein de fraîcheur.

Reste que vous êtes très utilisé à Toulon. Un peu trop ?
Je ne vais surtout pas me plaindre de jouer. J’ai fait les efforts qu’il fallait pour pouvoir jouer davantage.

C’est-à-dire ?
Je fais plus attention à ma récupération, aux étirements, aux soins. Le nouveau préparateur physique de Toulon, Paul Stridgeon, a mis en place un nouveau protocole, une nouvelle manière de travailler. Nous n’en faisons pas plus mais nous le faisons de manière différente. Personnellement, je passe plus de temps sur les séances de stretching, notamment, j’essaye de faire de la prévention pour éviter les petits pépins musculaires et j’ai l’impression de récupérer plus facilement. Tout ça fait que j’ai plus confiance en mes moyens.

Vous sentez-vous désormais comme un cadre du RCT?
Cadre, je ne sais pas, mais je prends énormément de plaisir cette saison. J’ai peut-être plus de liberté sur le terrain qu’auparavant. J’ai aussi bénéficié d’un concours de circonstance pour accumuler tout ce temps de jeu. Plusieurs de mes partenaires ont eu des pépins physiques. Avec la blessure de Fred Michalak, et le glissement à l’ouverture de Matt Giteau, il y avait moins d’options au centre. Pour autant, je sens dans son discours que j’ai la confiance de Bernard (Laporte, N.D.L.R.) et pour un joueur, savoir que ton entraîneur compte sur toi,
c’est important.

Comment avez-vous vécu l’avènement d’Alexandre Dumoulin, qui vous a « chipé » la place sur les deux premiers tests ?
En équipe de France, tu sais que le niveau d’exigence est très élevé. Comme je vous l’ai dit, être de retour dans cette équipe était un de mes objectifs à court terme. J’attendais simplement mon heure. Depuis deux ans, si je suis régulièrement des listes des groupes de trente joueurs convoqués, je suis plus rarement des feuilles de match. Je n’avais rien à revendiquer. Il me fallait démontrer en club, puis aux entraînements, que l’on pouvait faire appel à moi. J’ai essayé de le faire.

La nouvelle philosophie de jeu du XV de France, plus axée vers le grand large, devrait vous plaire ?
Je cherche surtout à jouer le plus juste possible. J’aime déstabiliser une défense par une passe au cordeau qui décale un de mes partenaires mais dans le rugby de très haut niveau, il n’y a pas cinq cents occasions de le faire dans un match. La différence est de savoir marquer sur tes occasions, tes temps forts. C’est à ce moment-là que tu dois avoir le geste juste.

Que peut-on vous souhaiter pour votre retour ?
De reprendre un cheminement plus linéaire avec les Bleus. Il y a deux ans, j’avais réussi à enchaîner six rencontres avec le XV de France.
J’ai envie d’appartenir de nouveau à cette équipe, de prendre du plaisir collectivement. De me régaler avec ce maillot. Je ne l’ai pas beaucoup porté ces derniers mois et il me manquait terriblement.

Source: Midi Olympique