Dans un entretien accordé à L’équipe, le trois-quarts centre Maxime Mermoz revient sur ses états d’âme avant la dernière ligne droite. Il explique notamment avoir perdu sa place de titulaire mais il ne doute en aucun cas de ses capacités à revenir. Extrait:

Comment avez-vous vécu ce match ?

C’était très brouillon. J’avais l’impression que tout le monde voulait le ballon. C’était un peu une cour de récréation. On a même été un peu suffisants par moments. Une fois l’écart creusé, on n’a pas été assez précis, avec pas mal de fautes. On a aussi été un peu attentistes. Je ne suis pas sûr que ce match soit utile pour travailler la finale de Coupe d’Europe.

Cette finale européenne, vous allez peut-être la suivre du banc de touche. Vous étiez pourtant titulaire au centre de l’attaque il y a peu…

J’essaye d’abord de prendre du plaisir et de profiter du temps de jeu qu’on me donne. Et puis rien n’est jamais figé. On ne sait jamais, il peut y avoir un blessé à l’entraînement. En tout cas, moi, je continue de m’entraîner pour être titulaire.

Mais, avec Mathieu Bastareaud et Matt Giteau, la concurrence est rude !

Entre nous, on s’entend bien. À l’automne, c’est Mathieu qui avait des problèmes. On s’est soutenus. Après, c’est moi qui ai été évincé de l’équipe. Je n’ai plus eu la chance de pouvoir enchaîner les matches.

Au même moment, vous avez perdu votre place en équipe de France après avoir joué les deux premiers matches du Tournoi en Italie (23-18) et le pays de Galles (6-16). Est-ce difficile à vivre ?

Contre l’Italie, je pense avoir fait le boulot, même si on peut me reprocher des choses. Contre le pays de Galles, je n’ai fait que défendre. Pourtant, à aucun moment je ne me suis posé des questions. Je savais que je n’avais pas perdu mon rugby. Il faut juste savoir où on en est avec soi-même. Oui, je suis devenu remplaçant, mais il n’y a rien d’alarmant. Oui, j’ai perdu ma place, il faut en tenir compte et savoir l’accepter.

Le président Boudjellal est un homme qui réfléchit en permanence »

Donc, tout va bien pour vous ?

Au bout d’un moment, il faut être fataliste. Je peux même dire que je me sens bien dans mes pompes. Mais je sais aussi que la roue tourne tout le temps. C’est comme ça dans un club de rugby. Et puis ce n’est pas comme si je ne savais plus jouer. Là, je me taperais la tête contre les murs.

Vous allez tout de même tout faire pour redevenir titulaire ou est-ce un combat perdu d’avance ?

Mais je ne me bats pas contre quelqu’un. Il n’y a pas de combat. Ou alors seulement avec moi-même. Je n’ai jamais eu un signe qui me permettait de m’inquiéter, au contraire. À Toulon, tout le groupe est de qualité. Il n’y a pas de mauvais joueur dans cette équipe.

Il n’y a donc pas de place pour le doute ?

Non, je n’ai jamais douté de mes qualités. Depuis le temps, si j’avais dû douter, je ne serais pas là aujourd’hui.

Les semaines à venir peuvent être belles pour le club. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Il va forcément y avoir un peu de stress et de l’excitation. Toulon est un grand club avec un grand coach (Bernard Laporte). Tout est réuni ici. Et puis le président Mourad Boudjellal est un homme qui réfléchit en permanence. Il fait avancer les choses. Ça me plaît. Moi, j’ai signé pour deux ans ici la saison dernière et je n’ai qu’une envie, y rester le plus longtemps possible. »