Michalak ne veut pas être mis en avant

Michalak ne veut pas être mis en avant

14 novembre 2012 - 13:07

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Frédéric Michalak ne tient pas spécialement à être mis en avant. Première star tricolore du rugby professionnel, il a déjà donné. C’était dans une autre vie, bien avant la « Chabalmania ». Interrogé hier sur sa régénérante prestation face à l’Australie (33-6), l’ancien surdoué de Toulouse a, à chaque fois, recentré le débat sur la performance collective. C’est moins glamour, mais il s’agit d’une preuve d’intelligence. Si la personnalisation à outrance n’a pas que des mauvais côtés, la versatilité de la vox populi, qui a scandé son nom samedi soir, six ans après l’avoir copieusement sifflé dans ce même Stade de France, l’incite probablement à la méfiance. Si le néo-Toulonnais a délocalisé deux fois sa carrière en Afrique du Sud, ce n’est pas pour tomber dans ce piège.

« Sud Ouest ». À titre personnel, vous avez fréquemment battu les Australiens et souvent perdu contre les Argentins. Avez-vous mis en garde vos jeunes coéquipiers ?

Frédéric Michalak. Les Pumas, c’est avant tout un gros combat devant. Mais leur jeu a évolué. Ils possèdent désormais des joueurs dangereux sur les un contre un, ainsi qu’une très bonne défense. On a vu les Gallois essayer de les déborder samedi. Ils n’y arrivaient pas. Cette victoire des Argentins au Pays de Galles, ce n’est pas rien quand même (12-26). Mais ça ne me surprend pas.

Se confronter au rugby du sud, comme vous l’avez fait vous, il n’y a rien de tel pour progresser ?

Je pense que l’Argentine est l’équipe qui va le plus évoluer dans les années à venir. Elle dispute le Four-Nations et j’imagine que ses joueurs vont aller jouer dans l’hémisphère sud, car ils ne pourront être partout. C’est le pays qui s’organise le mieux pour le plus haut niveau. Ça va devenir une des meilleures nations au monde. Elle s’est frottée aux All Blacks pendant plusieurs mois, aux Sud-Africains et aux Australiens. Elle a failli gagner quelquefois. Les Argentins sont assez blindés maintenant par rapport à l’approche des matches de haut niveau. C’est une grande équipe.

À Villeneuve-d’Ascq, ce ne sera pas l’équipe B que vous aviez battue en juin…

Exactement. Ils faisaient alors des essais. Beaucoup jouaient aux Pampas, qui n’est pas forcément une des meilleures formations. Samedi, ce sera une très grosse sélection argentine, un très gros challenge.

Comment avez-vous jugé votre propre prestation face aux Wallabies ?

On a fait un bon match. Si nous nous sommes procuré des occasions, c’est d’abord grâce à notre paquet d’avants, qui a fait un super boulot. Certains mecs, on ne les voit pas beaucoup, mais ils nous ouvrent des portes.

Que vous manque-t-il pour être pleinement satisfait ?

Il y a encore pas mal de phases où on est un peu perdus sur le terrain. Dans les regroupements par exemple, où l’on se retrouve tous trop près, où l’on n’exploite pas forcément tout le terrain.

Votre méthodologie sur les tirs au but a-t-elle beaucoup évolué ?

Il y a une routine pour conserver la même technique, que ce soit dans le jeu au pied de déplacement, dans les tirs au but ou dans les coups d’envoi. Répéter, répéter. C’est mon boulot. J’y prends plaisir, beaucoup. Mais les deux touches loupées contre l’Australie me contrarient, car ce sont des phases où les joueurs peuvent se reposer. C’était pour voir si on était tous prêts physiquement (rires). Non, en fait, je pense que c’est une faute par rapport à mon rôle. Quant aux drops, ça vient avec le temps. Avec les Sharks aussi, on s’était qualifiés sur plusieurs drops.

Vos anciens collègues de Durban suivent-ils vos matches en bleu ?

Tout le club m’avait déjà félicité pour la sélection. Les Sharks étaient tous contents pour moi. C’est grâce à eux aussi.

Contre l’Australie, on vous a vu souvent replacer vos partenaires. Est-ce important ?

Surtout en défense. C’est un truc de 9, notamment en bord de regroupement. À ce niveau, il faut communiquer énormément.

Yannick Bru, l’entraîneur des avants, explique que les rugbymen échangeaient moins auparavant avec leurs coachs, de crainte d’être mal vus…

Dans l’hémisphère sud, celui qui ne parle pas peut donner l’impression qu’il ne s’intéresse pas. Participer positivement, ce n’est pas être fayot. Aujourd’hui, c’est ancré. C’est bien.

Source: sudouest.fr

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  1. Afkbebe 14 novembre 2012 à 14h

    Oui devant en premiere ligne avec mas et forestier 🙂

    C'est bon je rigole

  2. fan des Bleus 14 novembre 2012 à 14h

    Bis repetita

    Allez les Bleus avec Michalak !

    Ce qui ne met pas Michalak en avant mais qui souligne l'apport à l'EQUIPE de France de compétences complémentaires d'un joueur Toulonnais.

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