Mardi soir, le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal a participé à une réunion avec les supporters du club. Le patron du RCT a été questionné au sujet des installations du club qui peuvent paraître un peu moins clinquantes que certains clubs comme le Racing 92 et Clermont.

Mourad Boudjellal a répondu en expliquant que sa priorité était de construire de l’engouement en composant une équipe de rêve. Il affirme que personne ne va au stade pour la qualité des fauteuils. Extrait:

« Ma conception du projet RCT est au départ assez différente de celle du Racing ou de Clermont. Je suis un homme qui vient de l’édition. Je suis entré dans un projet émotionnel. Dans un projet émotionnel, c’est le contenu qui est important, pas le contenant. Jacky Lorenzetti est un homme qui vient de la pierre et il a donc construit son projet autour du solide avec un grand stade et un camp d’entraînement. Ce sont deux modes différents. Moi j’ai construit du rêve et de l’engouement. Pour l’instant j’ai raison et Jacky Lorenzetti aura sûrement raison demain. Maintenant, il y a l’étape numéro deux. Mais je suis parti du principe qu’on ne va jamais au cinéma pour la qualité du fauteuil, mais pour la qualité du film. Donc je me suis occupé du film et après on s’occupera du fauteuil. Mais je ne pense pas que quelqu’un ici soit allé dans un stade pour la qualité du stade. C’est ce qui est sur la pelouse qui est intéressant. Et sur les dernières années, on n’a pas eu de concurrents sur la pelouse. »

Le président Varois compte bien faire évoluer les installations du club, mais ça ne sera jamais au détriment du contenu. Extrait:

« Je suis un artisan. Donc je souhaite un club artisanal qui fait de grandes choses, qui travaille de façon industrielle, mais toujours avec une relation humaine importante. La différence avec certains, c’est qu’il y a des présidents, le meilleur bouquin qu’ils aient lu dans leur vie, c’est leur dernier bilan. Moi, ce n’est pas le cas. Je cherche autre chose et c’est comme cela que j’ai construit mon club. Le rêve et l’émotion que l’on procure est plus important que le contenant. Mais on va le faire évoluer bien évidemment. Mais ça ne sera jamais au détriment du contenu du club. Quand il y aura quelqu’un d’autre, il fera différemment. Mais tant que je suis là, je ferai comme j’ai envie de faire, c’est normal. Mais c’est comme cela que je conçois le club. »

Mourad Boudjellal conclut en évoquant les centres d’entraînement très prestigieux de certaines équipes. Pour lui, le rugby ne correspond pas à cela. Extrait:

« La dernière fois, il y a les agents de Dan Carter et de Ma’a Nonu qui sont venus à Toulon à l’époque où on négociait ces deux joueurs. Ils me disaient que chez eux, les centres d’entraînement étaient exactement pareils avec des Algecos. Donc eux trouvaient cela tout à fait normal. Ils m’ont dit que le rugby n’était pas un sport de riche mais un sport où les joueurs devaient être un peu dans le dur. Après, il y a des clubs qui ont des installations… on est au Carlton. Il faut presque enlever les chaussures quand on rentre. Mais ce n’est pas cela le rugby pour moi. »