Le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal s’est présenté en conférence de presse ce jeudi après-midi pour évoquer sa convocation en Commission de discipline de l’EPCR.

C’est un président Varois extrêmement en forme qui s’est présenté devant les journalistes cet après-midi afin de remballer l’EPCR et sa Commission de discipline qui l’a récemment convoqué.

Ce-dernier avait justement comparé cette Commission de discipline à des mormons lorsque Mathieu Bastareaud avait été convoqué suite à son dérapage verbal lors du match Européen contre Trévise.

Ainsi, Mourad Boudjellal a annoncé qu’il ne se rendra pas à sa convocation pour la simple et bonne raison que celle-ci ne respecte pas le droit Européen. Extrait:

« J’ai été convoqué en Commission de discipline de l’EPCR. J’ai reçu la convocation il y a deux ou trois jours. Je ne vais pas me rendre à cette convocation car elle n’existe pas, pour la bonne et simple raison qu’elle ne respecte pas le droit Français et Européen. Cette convocation ne repose sur rien, si ce n’est sur l’intime conviction du commissaire à la citation. Il l’écrit lui même d’ailleurs. Donc cela n’a aucune importance pour moi. Je me suis entretenu avec mes avocats et cette convocation ne respecte ni le droit Français ni Européen. Pour une citation disciplinaire, le droit prévoit que cette citation soit reliée à un article du règlement disciplinaire et que cet article soit relié à une sanction encourue. Cela veut dire qu’aujourd’hui, sur la citation, je ne sais pas de quel article ils se servent pour me citer et je ne sais pas ce que j’encours. Je peux être gracié comme être fusillé. C’est assez large ! Donc je ne vais pas m’y rendre. Je suis convoqué début mars. Donc ils n’auront pas le plaisir de me voir. Eux, ils pourront faire leurs notes de frais et se payer un bon restaurant, tout en n’ayant pas besoin de travailler pour moi. Ils prendront la décision qu’ils veulent et pour moi elle n’aura aucune valeur. Ils se sentent en pleine monarchie. »

Selon Mourad Boudjellal, une personne hautement placée à l’EPCR veut se payer sa tête. Extrait:

« Je sais que cette plainte est voulue depuis longtemps. C’est un dossier qui est vide sur lequel je ne parlais pas d’eux mais je parlais d’Andy Goode. A la limite, j’aurai pu recevoir une plainte des mormons. C’est d’ailleurs ce que j’attendais. C’est un dossier qui me vise car certaines personnes ne m’aiment pas à l’EPCR. Des Français et des étrangers veulent se payer la tête de Boudjellal. Donc on va se défendre. Mais leur convocation est totalement illégale. Ce sont des personnes qui ont énormément de confiance et ils ne se doutent pas que nous aussi nous pouvons avoir des indic chez eux. On peut savoir ce qu’il se passe en interne. Il y a un mec qui ne peut pas me blairer en haut et qui a décidé de me citer. Ce sont des gens qui se donnent un petit pouvoir et ils savent que dans toutes les mesures juridiques qu’ils vont prendre, ça va mettre des années. Ils se disent qu’ils vont emmerder cette personne pendant trois ou quatre ans, et quoi qu’il arrive, ils l’auront bien emmerdé pendant ces années. Et dans quatre ans, même s’ils perdent ils s’en foutent puisqu’ils ne seront plus là. J’ai écrit à la Ligue pour avoir le bilan de l’EPCR. J’ai le droit puisque je participe à la Coupe d’Europe. Donc on va voir si on m’envoie leur bilan. Si on ne me l’envoie pas, j’irai directement à l’EPCR pour avoir le compte détaillé de l’EPCR. Je veux savoir comment l’argent de la Coupe d’Europe est gagné et dépensé. »

Le patron du RCT ne manque pas de remballer également le commissaire à la citation qui l’a cité. Extrait:

« Sur un dossier vide comme cela où il n’y a rien et où un commissaire à la citation dit dans ses conclusions qu’il n’a rien mais qu’il a une « intime conviction »… Mais son intime conviction on s’en fout, sauf s’il est voyant. Il faut que le commissaire à la citation comprenne qu’on n’en a rien à cirer de son intime conviction. Cela ne représente rien ! Il n’est personne pour avoir une intime conviction. J’ai l’intime conviction qu’il se passe des choses bizarres mais ce n’est pas sur cela que je peux attaquer des gens. »

Mourad Boudjellal rappelle d’ailleurs être libre de dire ce qu’il pense grâce notamment à la liberté d’expression, et que personne ne le fera taire. Extrait:

« Je sais qu’ils veulent ma tête et ma peau, c’est clair. Car convoquer un président sur un dossier où il n’y a rien comme celui-ci… C’est ce qu’ils ont fait à une époque avec Delon Armitage qu’ils avaient suspendu je ne sais plus combien de temps sur des suppositions d’un supporter. C’est connu qu’en Angleterre ou en France, tous les supporters sont à 100% de leurs capacités et il n’y a pas un seul supporter qui peut avoir un écart de langage suite à son taux d’alcoolémie. On sanctionne un joueur pour cela. Ensuite, on nous explique que Mathieu Bastareaud a des propos homophobes. Il y a trois membres d’un tribunal dont deux anciennes joueuses de rugby et un ancien joueur, qui se permettent non pas de juger un plaquage cathédrale ou un plaquage haut, mais de juger si des propos sont homophobes. Je suis désolé, mais pour juger cela, il faut avoir lu quelques livres dans sa vie ou avoir un peu de culture. C’est un autre domaine que le sport. Et moi, je me fais retoquer car j’ai dit qu’éventuellement Charabas pouvait être un mauvais médecin. Quel est le rapport avec le sport ? Si j’ai envie de dire que Charabas est un mauvais médecin, c’est mon problème. Cela n’a rien à voir avec le sport. Si j’ai envie de dire que Macron est un mauvais président, j’ai le droit de le dire. Pourquoi je ne peux pas dire que Charabas est un mauvais médecin ? Je ne dis pas que c’est une vérité, mais c’est mon avis et mon avis n’est pas une vérité. Ce monde du sport se veut inclusif, surtout à l’EPCR. Et ils excluent tous ceux qui sont un peu différents. Je suis un citoyen et non pas un sujet de sa majesté. Je suis dans un pays où on a une liberté d’expression qui est assez large. Je suis dans un pays où il n’y a pas si longtemps des gens criaient « Je suis Charlie ». Et si j’ai envie d’avoir des expressions avec des métaphores qui sont propres à ma culture, personne n’a à m’imposer sa culture. J’ai ma façon de parler qui correspond à mon ADN, à ce que j’ai vécu dans la vie, à ce que j’ai lu et aux personnes que j’ai rencontrées. Si ça leur plait c’est bien, et si ça ne leur plait pas c’est pareil. Personne ne peut juger l’autre quand on est différent. Personne ne me jugera. Je suis un citoyen français avec tout ce que cela peut représenter depuis que ce pays existe en terme de liberté d’expression. Je viens d’un monde où l’on s’exprime et où on ne passe pas devant des tribunaux pour trois conneries dans des expressions. »