Lors d’un long entretien accordé au quotidien régional La Provence, le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal a évoqué sa fin d’aventure avec le XV de la Rade.

Dans un premier temps, ce-dernier explique rester cuation des comptes du club jusqu’à la fin du mois de juin.

En attendant la fin de son aventure avec le RCT, il explique faire ce qu’on lui demande de faire et donner quelques conseils de temps en temps. Extrait:

« Je suis autant président du RCT que Reine d’Angleterre, mais comme je ne suis pas monarchiste, je ne vois pas de raison de rester… Je reste caution des comptes du club et responsable civil, voire pénal. Après, je fais ce qu’on me dit de faire. J’essaie d’intervenir dans du conseil et d’assurer la passation de pouvoir. Si je vois qu’ils s’apprêtent à faire une connerie et que je le sais, j’ai le devoir de leur dire mais s’ils veulent la faire, ils la font. C’est maintenant à eux, ils font ce qu’ils veulent. Mais Bernard Lemaître a de la compétence autour de
lui, avec Patrice Collazo et Laurent Emmanuelli, sur qui il va beaucoup s’appuyer et c’est une bonne idée. Il faudra qu’il muscle l’administratif,là où j’ai été un peu laxiste car je partais du principe que quand les gens avaient des lacunes, je les rattrapais. Sur ce point, je pense qu’il est moins rigolo que moi! »

Mourad Boudjellal avoue s’être senti au-dessus des autres à une certaine période où le RCT excellait et remportait tout. Extrait:

« On a l’impression d’exister d’un coup. Je suis arrivé au stade où je suis reconnu dans la rue où que je sois, mais je suis parti du principe que ça ne change rien à ma vie. Je fais mes courses avec mon caddie, comme tout le monde. Mais il y a eu une période un peu compliquée, où je me sentais au-dessus des autres, je le reconnais. Si on est normalement constitué, ça doit durer deux ou trois mois. Bernard a acheté ça. Quand j’ai repris le RCT, un seul journal m’a appelé, c’était le local. J’ai quand même créé un joli monstre! Le ramdam médiatique qu’il y a eu (au moment de l’annonce de son départ) est assez hallucinant mais il est fondé sur une histoire et quelque part, ça me rend fier. Bernard récupère cet héritage et doit exister avec. J’ai incarné la génération Algeco avec tout ce que ça représente, mais la génération Algeco qui a tout gagné, même quand il y avait des multinationales en face. »

Pour conclure, Mourad Boudjellal explique ne plus souffrir devant les matches du Rugby Club Toulonnais et cela le soulage. Extrait:

« Je voulais créer une histoire. Je suis un vendeur de rêve. Je voulais créer un moment de vie et faire rêver les gens sur celui-ci, après advienne ce qui adviendra. J’ai du mal à me projeter à un an, alors me projeter sur dix ans pour un club… Chaque année que je passais au RCT, je me disais que c’était incroyable que je sois encore là. À chaque match, je me disais: »Mais qu’est ce que je fous là? Dégage! » C’était une souffrance. J’ai perdu cette souffrance et c’est très bien. Je suis les matches devant ma télé et je n’ai plus le stress d’avant, c’est bien d’un point de vue médical. »