Mourad Boudjellal : « On est favori » ( Source L’Equipe.fr )

Mourad Boudjellal : « On est favori » ( Source L’Equipe.fr )

11 août 2010 - 19:23

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Mourad Boudjellal, comment appréhendez-vous votre cinquième saison au RCT ?
Ce sera la saison de tous les bonheurs ou de tous les malheurs. Il y aura une grosse déception parmi les équipes favorites et on va faire en sorte que ce ne soit pas nous. La barre est très haute cette année et l’attente énorme. Si on n’est pas champion de France, on va forcément décevoir.

Souvent, la deuxième année au haut niveau est la plus difficile. C’est aussi votre avis ?
Avant, on était attendu car on portait un nom et un passé et aujourd’hui encore plus, parce que nous avons des stars et des résultats. Si ce groupe arrive à passer ce cap, on risque d’avoir quelque chose de pas mal au bout. Il va falloir se mettre dans la peau d’un favori et gérer nos matches comme un favori.

Le RCT a-t-il les moyens de jouer sur les deux tableaux, le Top 14 et la Coupe d’Europe ?
Ce qui est sûr, c’est qu’on va découvrir la H-Cup avec beaucoup d’appétit. On s’est qualifié pour la jouer à fond, pas pour se requalifier l’année prochaine. Si on pense toujours à l’année d’après, on oublie de vivre. La poule est relevée pour tout le monde, car je pense que le Munster et les Ospreys auraient préféré éviter Toulon.

Quels sont vos regrets et vos satisfactions de l’intersaison ?
Je regrette le départ de Sonny Bill Williams, parce qu’avec lui, on aurait été redoutable et j’aurais un peu plus de certitudes aujourd’hui. En même temps, c’est une fierté de se dire que le RCT a sorti un futur All-Black. Pour ce qui est de la satisfaction, c’est que Jonny (Wilkinson, NDLR) ne se blesse pas et reste au club. Pour moi, il est en train de retrouver son niveau de 2003.

Concernant la non-venue du joueur samoan Paul Perez, estimez-vous avoir fait une erreur ?
Non, c’est un bon joueur. Maintenant, on a établi avec Philippe (Saint-André, l’entraîneur, NDLR) un cadre de vie dans lequel la préparation d’avant-saison est très importante. Il devait être à Toulon le 20 juin et le 30 juillet, il n’était toujours pas là. Et puis on s’est aperçu que ses frasques extra-sportives étaient plus graves qu’on ne le pensait (il a été condamné par la justice néo-zélandaise pour avoir battu sa femme enceinte, NDLR). Vu qu’il n’avait pas fait la préparation, on a estimé qu’il ne serait pas au niveau physique et qu’il représentait un danger pour le groupe. Il aurait pu créer une scission entre ceux qui l’auraient apprécié et les autres. J’ai donc pris la décision de ne pas le faire venir.

Va-t-on voir cette année un Mourad Boudjellal assagi ?
La Ligue souhaite mettre fin aux attaques et donc je pars du principe que tout le monde est beau et gentil. On va essayer de prendre de la hauteur. Jusqu’à maintenant, Toulon était un club rebelle, mais si on veut être un grand, il faut s’insérer dans  »l’establishment » et policer son langage.

Etes-vous là encore pour longtemps ou la remise en question est-elle annuelle ?
Par moments, j’éprouve de la lassitude et à d’autres moments, de l’envie. J’ai d’abord une échéance le 30 juin 2011 puisque ma convention avec l’Association RCT pour cinq ans arrive à échéance. Aujourd’hui, le RCT pèse 20 millions d’euros sans moi. Cela peut créer des tentations. C’est une arme à double tranchant d’avoir voulu rendre le club indépendant de moi. Après, si on gagne le championnat et la H-Cup, pourquoi resterais-je ? Pour les regagner ? Ce qui est excitant, c’est de gagner. A l’inverse, si on joue le maintien, je vais me faire cracher dessus et je ne suis pas sûr d’en avoir envie»

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