Pas sûr que Toulon organise une troisième délocalisation consécutive la saison prochaine face au Stade Toulousain. Après Marseille l’an dernier où Toulouse s’était imposé, c’est à Nice cette année que le club toulousain a terrassé le champion d’Europe.

Et cette victoire est d’autant plus belle qu’elle fut acquise rappelons-le sans la moitié du pack privé de Albacete, Maestri et Dusautoir. Alors, c’est vrai, jusqu’au coup de sifflet final, les supporters toulousains ont tremblé tant leurs joueurs ont perdu, cette saison, des points ou n’ont pas su les gagner dans le money time. Mais celle-là, ils ne pouvaient pas la lâcher après avoir consenti tant d’efforts défensifs jusque-là.

A une minute près, la défense toulousaine dont on vous disait qu’elle restait sur trois matchs consécutifs sans encaisser d’essai a réduit la meilleure attaque du championnat au même traitement que les trois équipes précédentes. L’essai de Juan Smith a mis fin à cette série mais n’encaisser que dix points face à Toulon, c’est déjà une moitié de victoire.

On a su très vite qu’il allait se passer quelque chose à Nice lorsque, juste avant le quart du match, le Stade a démontré un caractère énorme sur une séquence de plus de trois minutes avec de nombreux turn overs. A cet instant du match, la conquête avait également donné des gages de réussite. Avec notamment la mêlée qui récupéra deux ballons sur introduction toulonnaise et qui obligea Jacques Delmas, l’entraîneur des avants varois, à changer ses deux piliers avant même la demi-heure de jeu.

Bien sûr, dans ce bras de fer, Toulouse manqua parfois d’un peu de lucidité en première période en oubliant de se soulager sur deux occasions par du jeu au pied quand la puissance des hommes de Bernard Laporte commença à faire des dégâts dans les rangs toulousains. Mais à la pause, le Stade était devant et le discours d’Ugo Mola allait être suivi à la lettre durant la seconde mi-temps marquée par une baisse logique d’intensité tant les acteurs avaient placé le curseur haut auparavant.

En terme de stratégie, Toulouse a alors davantage occupé le terrain au pied de manière intelligente, a cassé le rythme quand il le fallait, a gardé la main-mise sur la conquête et a conservé la même science de la défense. Dès lors, les Toulonnais furent incapables de mettre du rythme et s’enlisèrent dans le bras de fer. Et comme cette fois, les hommes d’Ugo Mola ajoutèrent la réussite (deux pénalités lointaines de Florian Fritz) à leur investissement et leur état d’esprit irréprochable, ils furent enfin et justement récompensés après un hiver qui s’éternisait. Le sprint final est désormais idéalement lancé.

Source: ladepeche.fr