Perpignan va jouer sa survie contre Toulon

Perpignan va jouer sa survie contre Toulon

19 avril 2014 - 10:35

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usap-hook-rappele-par-le-pays-de-galles_356406_516x343Face à Toulon, qu’il n’a plus battu depuis 2011, l’USAP joue dans le stade olympique de Barcelone son avenir dans l’élite.

Ce jour-là, le 9 avril 2011, en quarts de finale de Coupe d’Europe contre Toulon, Paul Goze, alors président de l’USAP (aujourd’hui de la Ligue), s’est senti aussi léger qu’une plume. La magie du stade de Montjuich de Barcelone avait opéré comme dans un rêve : la qualification pour les demies (29-25), le public (54 000 spectateurs), un paquet de fric (500 000 euros de bénéfices) et, cerise sur le gâteau, l’image clinquante du grand Barça associée à l’événement.

Pour la première délocalisation de son histoire, Perpignan avait vu grand et s’était montré à la hauteur de la fête populaire, exaltation de la catalanité dans tous ses glorieux symboles. Personne n’imaginait alors qu’il s’agirait du dernier moment d’extase des champions de France 2009. Trois ans plus tard, même lieu et même adversaire « bankable » : Toulon, qui revient cet après-midi prendre sa revanche avec la pancarte du champion d’Europe dans le dos.

Mais ce qui devait être une magnifique kermesse de fin de saison s’est transformé en match de la mort pour l’USAP, club centenaire aux sept boucliers de Brennus, qui devra ensuite s’attaquer à l’invincibilité des Clermontois à domicile (76 matches) lors de la dernière journée. Mission impossible ? Montjuich s’annonce magique ou tragique pour le onzième du Top 14 qui ne compte que deux points d’avance sur le premier relégable. « C’est la finale du maintien, on a envie d’en découdre », commente Guilhem Guirado, un capitaine dont la sobriété du style a fait florès jeudi à l’heure du point presse, seule entorse au black-out médiatique imposé depuis trois semaines. Pas de sentimentalisme, zéro déclaration fracassante, les Sang et Or ont discipliné la passion. Le reste se joue entre les murs des vestiaires, tapissés d’articles de presse les condamnant par avance à l’enfer de la Pro D 2. « Je les ai affichés en posters géants dans le vestiaire. On ne nous respecte pas trop depuis des mois. Il y en a marre qu’on nous prenne pour des cons », déclare Marc Delpoux.

Le manager n’est pas en colère. Il a juste beaucoup souffert cette saison, où sa tête n’a tenu qu’à un fil. Le fil du rasoir sur lequel l’USAP avance depuis des semaines, fouetté par la pire des accusations : perdre son identité. Manque de caractère, de puissance, d’agressivité, d’efficacité en somme, tout ce qui fait l’ADN du club depuis des lustres. La révolution de l’USAP ne se fait pas sans souffrance.

Trois ans après « Toulon, acte I », effectivement, tout a changé. Il ne reste plus grand-chose ni grand monde en vitrine, excepté les rescapés Joffrey Michel, David Marty, Bertrand Guiry et Guilhem Guirado. Le Barça, en pleine tourmente lui aussi, ne fait plus partie de l’opération. Quant aux supporters, ils ne devraient garnir que la moitié des 47 000 places. Le tout est pimenté par les affaires Virgile Bruni (1) et Jacques Delmas (2), où respectivement 150 000 et 330 000 euros sont en jeu pour l’USAP. En résumé, Perpignan est seul et contre tous face à son destin. Il n’en fallait pas plus pour que chacun réveille le Tyson qui est en lui. « On s’est beaucoup resserrés. La presse ne nous a pas beaucoup aidés, ça donne de la motivation », promet le deuxième-ligne Romain Taofifenua. Ayant rejoint hier midi sa bulle barcelonaise, l’USAP a embarqué toutes les forces vives dans sa soute. Les trente-sept joueurs de l’effectif sont là, prêts à se transcender pour la survie du club, dans un stade porte-bonheur. Aveu du flanker Bertrand Guiry : « On n’y a que des bons souvenirs. Ça nous met dans un état d’esprit positif. » Car on l’oublie un peu vite. Il y a eu un Montjuich II, le 15 septembre 2012, jour de gloire de l’effectif actuel, qui pulvérisa Toulouse (34-20) avec bonus offensif à la clé. Delpoux plante le décor de cet après-midi : « La bataille des rucks sera la clé du match. » À l’évidence, le succès contre Oyonnax (22-12) a fait sauter les verrous. Les Catalans ont retrouvé orgueil, solidarité et foi en leur jeu. Prêts à renaître l’an prochain. Reste l’inévitable pression… « S’il y avait un colloque sur la pression, on serait champions du monde », balaye Delpoux. Champion du bas de tableau, ça suffira.

Source: lequipe.fr

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