Le microcosme du rugby français s’est agité, depuis l’été, autour de Rory Kockott. De son statut de joueur étranger chez les Bleus, un peu. Beaucoup de l’influence qu’il pourrait avoir sur ce XV de France en manque de punch et de leaders. Évoqué de manière moins tapageuse, le nom de Sébastien Tillous-Borde a finalement été retenu pour épauler le maître à jouer de Castres, réputé individualiste mais ô combien talentueux bien qu’auteur d’un début de saison tiède. Tout cela, ce sont les coulisses. La pelouse et les vérités qu’elle livre. Loin de l’applaudimètre, sans faire de vague, c’est bien Tillous-Borde qui a finalement pris les devants sur Kockott, lors de la rencontre inaugurale à Marseille. Il en sera de même, samedi au Stade de France pour le sommet de cette tournée d’automne, face à l’Australie.

LA 13e CHARNIÈRE AURA UNE 2e CHANCE

La récompense est légitime, pour un joueur qui a su attendre son heure. Indéboulonnable derrière le paquet des avants toulonnais pour la quatrième saison consécutive, l’enfant d’Oloron a longtemps vu Parra et Machenaud se partager le gâteau international. Mais également Doussain, Yachvili et Dupuy, tous utilisés quand le demi de mêlée des doubles champions d’Europe rongeait son frein. Mais ne perdait pas son temps.

« Ce retour, il le doit à lui-même et au gros travail qu’il a effectué. On parle souvent du professionnalisme des joueurs étrangers. C’est souvent vrai mais on a aussi des joueurs français très pros. « Titi » en fait partie. Dans le détail de sa préparation, dans son hygiène de vie. Cela paie. Il a énormément progressé sur sa technique individuelle, sa passe et sa qualité d’éjection. Il avait tendance à porter un peu trop le ballon. Nous lui avons demandé des efforts là-dessus et il les a faits », apprécie Pierre Mignoni, son entraîneur à Toulon.

Des progrès qui lui ont permis de retrouver les Bleus, cet automne, pour former avec Camille Lopez la 13e charnière de l’ère Saint-André. Une association qui sera reconduite face à l’Australie. Mignoni rebondit, dans un clin d’oeil : « À ce niveau, on n’a jamais beaucoup d’occasions pour se montrer à son avantage. C’est bien qu’ils puissent enchaîner sur une deuxième rencontre. » Une deuxième apparition pour laquelle Tillous-Borde, comme Camille Lopez, aura pour mission de gérer le tempo du jeu des Bleus. Tout sauf anodin. « En première période, il y a quelques ballons que nous aurions pu lâcher derrière plus rapidement », regrettait Saint-André samedi, après la rencontre face aux Fidji. Des détails à peaufiner, à ces postes clés, pour espérer faire vaciller l’édifice australien

Source: Midi Olympique