Président, que vous inspire la confrontation programmée samedi au Stadium ?

C’est une rencontre entre deux concurrents directs, qui sont à la fois semblables et différents. Toulon-Stade Toulousain, c’est une confrontation historique, à plus d’un titre. Il faut d’abord savoir que c’est le Stade qui a donné ses couleurs au RCT, et on se souvient des confrontations d’hommes qui ont eu lieu en 1985 et 1989. Je me souviens de deux finales homériques, toutes deux remportées par le Stade, avec toutes les stars qui étaient présentes dans les deux équipes de l’époque.

Toulon et le Stade, c’est aussi une aventure commune, au travers des joueurs qui ont porté le maillot des deux clubs : Christophe Deylaud, Yann Delaigue, pour ne citer qu’eux, et aujourd’hui Yoann Maestri.

On sent une véritable impatience avant la venue de Toulon ?

C’est un véritable choc qui nous attend samedi au Stadium, et quel parterre de joueurs de classe mondiale seront présents ! Des stars étrangères, françaises, mais aussi chez les jeunes, issues de la formation toulousaine et toulonnaise. J’attends avec une immense impatience tous ces duels, pour une rencontre qui, bien plus que de sentir la poudre, sent avant tout le bonheur.

Et, cerise sur le gâteau, il y a, au delà de deux groupes exceptionnels, deux entraîneurs emblématiques : comment ne pas évoquer la confrontation de deux écoles, symbolisées par Bernard Laporte et Guy Novès ?

Je ne sais pas si nous l’emporterons, et ce sera certainement très difficile. Mais comme le dit Guy Novès, je suis certain qu’en tout cas, nous serons prêts.

J’espère de tout coeur que les supporters toulousains, qu’ils soient de la ville, du département, de la région ou d’ailleurs, sont aussi impatients que moi d’assister à ce spectacle et seront présents au Stadium. Nous en avons véritablement besoin.

Je n’imagine pas perdre le combat des supporters : la saison dernière, Toulon avait fait le plein au Vélodrome en nous accueillant, et je souhaite que nous soyons 35.000 au Stadium samedi.

Toulon et le Stade, ce sont deux clubs qui, dans l’imaginaire collectif, sont diamétralement opposés ?

Nous sommes semblables par les couleurs, comme je l’ai évoqué précédemment, mais aussi par l’histoire qui nous unit et les valeurs que nous partageons. Le Stade et le RCT sont deux clubs enracinés dans leur ville, leur région.

Ces derniers temps, la politique des deux clubs a été, c’est vrai, assez différente. A Toulon, il y a eu l’arrivée de nombreuses stars internationales, mais le Stade a commencé à s’en rapprocher. Et les Varois, à l’image de ce que nous faisons depuis toujours, oeuvre grandement en faveur de sa formation.

Toulon, c’est aussi un président extrêmement médiatique, avec Mourad Boudjellal ?

Nos relations, très sincèrement, sont excellentes. Depuis toujours. Il faut accepter les différences, et aucun club ne peut se bâtir de la même façon. Tout dépend de l’histoire, des opportunités qui se présentent, de son économie, de sa démographie. Le modèle de Toulon, à ce titre, est différent du nôtre.

Si depuis quelques décennies, Toulouse a assuré la pérennité de ses résultats sportifs, Toulon a malheureusement connu des moments plus délicats. Mourad Boudjellal a impulsé une nouvelle dynamique à ce moment-là, et dans tous les secteurs, qu’ils soient sportif ou économique. Et force est de constater que c’est une réussite.

Nos personnalités sont différentes : Mourad communique beaucoup, moi beaucoup moins. Si je le fais aujourd’hui, c’est dans la perspective de cette rencontre au sommet, qui promet tellement. Sinon, je réserve plutôt mes interventions pour les périodes difficiles. Mais grâce à la compétence du staff sportif et de l’équipe dirigeante, cela se produit heureusement rarement.

Si vous pouviez faire venir un joueur toulonnais au Stade, lequel chosiriez-vous ?

Nous avons de notre côté un effectif extrêmement riche, et je n’échangerais sans doute aucun joueur toulousain pour un Toulonnais, en dépit de la qualité de l’équipe varoise. Mais si j’avais la possibilité d’en choisir un, sans contrepartie, ce serait peut-être Bakkies Botha. C’est un joueur qui nous avait intéressé, mais qui a fait le choix d’aller à Toulon.

Mais Yoann Maestri, que nous avons fait venir alors qu’il évoluait à Toulon, est peut-être le meilleur recrutement que nous ayons accompli au RCT. Et il sera samedi le trait d’union entre les deux clubs.

Source: stadetoulousain.fr