Le consultant rugby Richard Dourthe s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique de ce vendredi.

Ce-dernier revient longuement sur la victoire des Bleus contre les Etats-Unis.

Richard Dourthe se pose aussi des questions sur le préparateur physique du XV de France : Thibault Giroud. Selon lui, les nombreuses blessures au sein du groupe France pourraient être la résultante de sa préparation physique trop intense. Extrait:

« J’ai l’impression que tout le monde nous prend de haut dans cette compétition. On parle des Anglais, des Springboks, des Gallois et on crache sur les pompes de ce XV de France. Mais soyons fiers, nom de Dieu ! Levons la tête ! Montrons les dents ! Après deux matchs, je retiens donc de mon côté que le contrat est rempli et qu’Eddie Jones et ses boys ne doivent plus être aussi sereins que l’an passé, quand ils nous observent. Alors oui, je conçois très bien qu’il y a eu du déchet contre les Etats-Unis. Oui, j’admets aussi que notre sélection est encore loin d’être parfaite. Mais je n’oublie pas, non plus, que le parcours d’une équipe de France n’est jamais un long fleuve tranquille en Coupe du monde. Moi, j’ai joué l’édition de 1999 : en poule, nous avions été nuls contre les Fidji, la Namibie et le Canada.

Nuls, nuls, nuls ! Et trois semaines plus tard, nous avions pourtant battu les All Blacks en demi-finale dans le match du siècle ! Alors ? Qui se souviendra de ce match contre les États-Unis dans une semaine, ou même dans trois jours ? Personne… Concernant cette équipe de France, il y a en revanche quelque chose qui me préoccupe à moyen terme. Mercredi, j’ai ainsi trouvé que certains joueurs manquaient un peu de jus, un peu de gaz et à ce sujet, ma question est la suivante : Thibault Giroud a-t-il trop tiré sur la corde lors de la préparation physique ? A-t-elle été trop violente ? À l’heure actuelle, quatre joueurs ont d’ores et déjà quitté le navire sur blessure : Paul Willemse a flanché, Etienne Falgoux également et Geoffrey Doumayrou les ont suivis ; dans la foulée, Wesley Fofana et Demba Bamba sont eux aussi revenus au pays, blessés, meurtris. Pour moi, ce n’est pas anodin et vu de loin, je n’ai pas l’impression que les autres grandes nations aient souffert d’une pareille hécatombe. Plus généralement, les Tricolores n’ont pas été aussi dominants sur les impacts qu’ils auraient dû l’être contre une équipe comme les États-Unis, au système défensif assez naïf, il faut aujourd’hui le reconnaître.

Mercredi dernier, le trou d’air de cinquante minutes dans lequel ont sombré les Français a malheureusement suivi une deuxième mi-temps poussive face aux Pumas, lesquels avaient alors gagné l’immense majorité de leurs duels. Je ne sais pas, aujourd’hui, si la fatigue entraperçue face aux États-Unis et l’Argentine est juste conjoncturelle ou si on paiera plus lourdement ce manque de vitesse et d’explosivité plus tard dans la compétition. Et là, tout de suite, j’ai comme envie de vous dire que je m’en fous : sauf cataclysme, l’équipe de France affrontera le pays de Galles en quarts de finale, Bernard Le Roux est bel et bien le deuxième ligne que le XV de France cherchait depuis des années pour accompagner Sébastien Vahaamahina dans la cage et, bon an mal an, les nuages qui nous pourrissaient la vue depuis des lunes semblent enfin se dissiper. Du gnac, petits Bleus. Faites-nous plaisir, faites-vous plaisir et n’oubliez pas que le plus reste à venir… »