Véritable star mondiale du rugby, Sonny Bill Williams ne connaît pas la même popularité en Nouvelle-Zélande. Le trois-quarts centre des All Blacks doit faire face aux nombreuses critiques sur son comportement.

Sa gestuelle est déconcertante. Ses courses d’une aisance grandiose. En l’espace de trois ans, Sonny Bill Williams (26 ans, 1,91 m, 110 kg, 8 sélections) a bouleversé les codes techniques du rugby. «J’ai encore tellement de choses à apprendre, souligne malgré tout SBW. Je peux faire beaucoup plus. Je veux être meilleur. Il me manque beaucoup de choses…» Mais quoi ? Depuis le début de cette Coupe du monde, Sonny Bill Williams a surclassé ses vis-à-vis en récitant ses fameuses passes après contact (off loads). Auteur de son premier essai international face au Japon (83-7), Sonny Bill a valsé au milieu de la défense nippone en manipulant le ballon tel un hochet. Le destin de l’ancien treiziste, intronisé sous le maillot des All Blacks en 2010, pourrait ressembler à un conte de fée. Et pourtant. Au Pays du Long Nuage Blanc, le trois-quarts centre est loin de faire l’unamité.

Depuis un an, la vox populi multiple les critiques à l’attention de ce prodige. «Il est perçu comme une personne arrogante, explique une journaliste de Sky News. Les Néo-Zélandais l’ont ressenti par exemple lors du match d’ouverture (face aux Tonga, ndlr) lorsqu’il s’est montré torse nu après s’être fait déchirer son maillot.» Pousuivi par les groupies, Sonny Bill Williams est également condamné pour ses combats de boxe. Avec quatre combats professionnels à son actif, le All Black est parvenu à imposer sa passion à la Fédération néo-z (NZRU) en obtenant un passe-droit. Une faveur pas vraiment appréciée des supporters kiwis, consternés à l’idée que Sonny Bill puisse affaiblir le Quinze à la Fougère Argentée en prenant le risque de se blesser. « Renvoyez-le chez lui », « C’est un égocentrique opportuniste » pouvait-on lire dans le New Zealand Herald du 31 août parmi un florilège de Twitt virulents.

«Il est arrogant»

Le réquisitoire anti Sonny Bill Williams ne s’arrête pas là. Vilipendé pour son goût prononcé pour l’argent cultivé par son agent Khoder Nasser, SBW a aggravé son cas après être rentré en conflit avec sa fédération pour litige sur du sponsoring et sa requête de voir son contrat avec la NZRU revalorisé. Un affront vivement condamné. Sur le terrain, ses détracteurs sont aussi nombreux : l’ancien Toulonnais incarne toutes les tares du joueur de Rugby League (rugby à XIII) pour sa défense encore approximative. Le Kiwi irrite. «J’espère qu’il va faire évoluer son jeu. Parce qu’il va à l’encontre des principes du rugby, insistait Pieter de Villiers, le sélectionneur des Springboks, en juin dernier. Ses passes du revers de la main ne sont pas académiques. C’est un mauvais exemple. Maintenant, tout le monde veut faire ce genre d’absurdités au lieu de travailler les choses vraiment importantes de ce jeu.» Annoncé comme la star de cette Coupe du monde, Sonny Bill Williams est avant tout un mal-aimé.

Source: lequipe.fr