Thibault Lassalle: « Mon père sera content de me voir jouer à Mayol »

Thibault Lassalle: « Mon père sera content de me voir jouer à Mayol »

24 février 2015 - 9:20

11 Commentaires

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lassalleD’Oloron à Toulon, quelle trajectoire étonnante ! Lorsqu’il a répondu à l’appel d’Oyonnax en 2012 en Pro D2, Thibault Lassalle était loin de s’imaginer rejoindre Toulon trois ans après. Et pourtant, à 27 ans, il se prépare à effectuer le grand saut.

Comment qualifierez-vous votre parcours: chaotique, surprenant, compliqué, logique ?

Surprenant certainement car je n’aurais jamais imaginé me retrouver à Oyonnax, encore moins à Toulon. Jeune, parce que j’étais dans le circuit des sports études, du pôle France et de la filière jeune, j’espérais évoluer au plus haut niveau, mais sans penser quitter un jour mon Sud-Ouest natal. En plus, à Agen, les choses ont été compliquées même si j’ai rapidement joué en équipe première, vers 19 – 20 ans. Ensuite, pas mal de blessures m’ont empêché d’enchaîner et de progresser comme je l’aurais souhaité.

Au final, ces blessures récurrentes vous ont peut-être permis d’avance à votre rythme.

Elles m’ont ralenti, surtout cette rupture du ligament croisé du genou en 2010 alors que nous venions de monter en Top 14 et que j’étais titulaire. Ce fut un coup d’arrêt. Elles m’ont rendu plus fort également car se retrouver seul, avoir le sentiment de ne pas servir à grand chose, être à l’écart du groupe, ça forge le caractère et ça vous fait appréhender la suite de votre carrière avec plus de recul. Depuis, je relativise pas mal tous les petits bobos qui peuvent arriver, comme mes récentes opérations de l’épaule par exemple.

Aujourd’hui, on peut dire que vous êtes dans une bonne passe !

Oui, je suis en quête de retrouver mon niveau de début de saison. Depuis deux ans et demi que je suis à Oyo, le bilan est plus que positif en termes de résultats, de temps de jeu et de plaisir. Pourtant, au départ, rien ne me prédestinait à jouer ici. Pour moi, Oyo, avant, c’était les dix heures de bus qu’on devait faire pour aller jouer en plein hiver dans une atmosphère qui ne donnait pas envie de jouer au rugby. Moi qui suis très attaché à ma région, je n’imaginais pas jouer un jour aussi loin de chez moi. Or, je passe de superbes moments et je suis tombé sous le charme du club.

Vous avez aussi eu la chance d’y arriver au bon moment !

Oui, c’était l’idéal pour relancer ma carrière avec cette montée en Top 14 exceptionnelle qui reste pour le moment comme le plus beau souvenir de ma carrière.

Après avoir assuré le maintien dans la douleur l’an passé, on vous sent plus maître des événements cette saison, on se trompe ?

On a progressé, c’est sûr. Avec les recrues qui ont apporté beaucoup et une année d’expérience de plus, on parvient par exemple à aller chercher davantage de points à l’extérieur. On est plus consistants dans l’ensemble, mais le paradoxe est que nous n’avons pas réussi à reproduire nos grosses performances de l’an passé lorsque nous avons battu Clermont et Toulon, chez nous. Le niveau du Top 14 a aussi progressé, il sera aussi difficile de se maintenir. La saison passée, on savait très tôt que Biarritz allait descendre. Il fallait éviter l’autre place. Cette année, l’incertitude concerne les deux places de relégable. On fait évidemment partie des cinq ou six postulants.

Avec des surprises possibles selon vous ?

Nous sommes habitués à jouer des matches à fort enjeu à domicile, à les appréhender. Nous sommes même programmés pour ça, même si ça ne nous garantit rien. Ce n’est peut-être pas le cas des grosses cylindrées. On verra bien, mais ça risque encore de se jouer lors de la dernière journée.

Il sera alors temps de penser à votre déménagement pour Toulon. A 27 ans, voilà un vrai virage pour vous. N’est-ce pas risqué ?

Le plus gros risque, je l’ai pris en quittant Agen pour Oyonnax, tout seul, un peu dans l’inconnue. Ce fut dur pour moi de partir de ma région et je savais que je prenais un réel risque. Dans ma tête, c’était ça passe ou ça casse. J’ai relevé le pari, désormais je prends la suite de ma carrière comme du bonus. Je ne me voyais pas refuser une telle opportunité à mon âge, vu mon parcours chaotique. Lorsque j’ai signé à Agen, personne n’aurait pensé que je pouvais signer à Toulon trois ans après. Moi le premier !

Dans quel esprit abordez-vous ce nouveau challenge ?

Je suis très motivé et en même temps rempli d’appréhension car j’ai ma fierté et je ne veux pas passer à côté. J’ai envie de prouver que je peux exister et rivaliser avec les meilleurs à un niveau de compétition que je n’ai jamais fréquenté, notamment la Coupe d’Europe. Franchement, je n’ai rien à perdre. Si je réussis ce sera énorme. Si j’échoue, je pourrai dire que j’ai essayé et que ce fut une belle expérience, enrichissante. Le but est aussi de ne pas avoir de regrets, de ne pas avoir à se dire plus tard: si j’avais su.

Que vous a conseillé votre père (Jean Lassalle, député de la 4ème circonscription des Pyrénées Atlantiques, vice-président du Modem) ?

Il m’a laissé libre, mais nous en avons beaucoup parlé car il adore le rugby et nous sommes très proches. Il reconnaît que c’était un choix difficile à faire. Lui, m’aurait bien vu rester à Oyonnax pour aller au bout de l’aventure, aider de groupe à aller au maximum de ce potentiel, m’inscrire dans la durée pour marquer l’histoire du club encore davantage. Je lui ai dit que le train risquait de ne pas repasser. J’avais vraiment envie de découvrir ça. Jouer à Mayol, c’est quand même spécial. Il a compris ma décision et je sais qu’il sera content de venir à Mayol me voir jouer (rires) !

Source: Le Journal du Rugby

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11 Commentaires

  1. AYACHOU 24 février 2015 à 09h- Répondre

    reste à savoir s’ils vont le faire jouer ???

  2. arthur 24 février 2015 à 09h- Répondre

    Moi je veux croire en ce jeune, qui pourra bien depanner en cours de saison et qui sait….

    • AYACHOU 24 février 2015 à 16h- Répondre

      il lui faudra du temps de jeu de haut niveau !!

  3. Didier de Sète 24 février 2015 à 10h- Répondre

    Je pense qu’il sera une des bonnes surprises de la saison prochaine, en tout cas il en a le potentiel Il peut etre équivalent à Maestri j’en suis convaincu. Par contre cela veut dire qu’il faut etre bon dans le jeu classique du 2eme ligne, mais avec un « coffre » qui te permet de le faire 60 à 80 minutes par semaine pendant 6 mois, et ça c’est du travail, encore du travail et toujours du travail…c’est la différence entre le bon et l’excelent!! et en top2 et hcup il n’y a de la place que pour l’excellent…les bons servent de « remplaçants de luxe » sur la durée!! Mais je l’en crois capable.En tout cas pas le genre à avoir le « melon »

  4. arm 24 février 2015 à 10h- Répondre

    Il aura du coffre, il vient à pieds avec son père et il sera mort de faim, ils font la grève de la faim…

  5. Moa83 24 février 2015 à 12h- Répondre

    Je crois que c un bon petit …… Malgré son père qui fait de la politique !! Lol

  6. Pomasson 24 février 2015 à 13h- Répondre

    Un sérieux potentiel…et bien plus connu que Ménini lorsqu’il jouait à Biarritz.
    On ne peut que lui souhaiter de suivre la même trajectoire au RCT.
    :yes: :yes: :yes:

  7. tito64 24 février 2015 à 13h- Répondre

    je le redis ce sera le suta blanc

  8. Toulon 15 24 février 2015 à 13h- Répondre

    On ne peut que souhaiter à ce joueur une belle réussite au RCT.
    Il a une trajectoire assez étonnante, mais au vu des progrès qu’il a fait ces derniers temps on peut avoir de belles surprises. Et puis lui au moins il n’aura pas le melon comme certaines « vedettes » qui devraient se remettre en cause!

  9. Julien 24 février 2015 à 16h- Répondre

    Ma grand mère aussi et contente

  10. PatCracker 24 février 2015 à 17h- Répondre

    Pour ma part, j’y crois, et comme il a tenu la baraque à OYO, il tiendra le coup avec Tao, Mikau et Suta, plus nos 2 jeunes espoirs et peut ëtre aussi le Bock après la world cup.