Jouer une partie de sa saison sur une rencontre n’est pas chose aisée. C’est pourtant ce que vont vivre les Toulonnais ce soir (20 h 45) à Vicarage Road face aux Saracens.

En espace de 80 minutes, ils pourraient perdre le bénéfice de quatre victoires acquises jusque-là en Challenge européen et le rêve de voir Mayol accueillir un quart de finale de coupe d’Europe en avril prochain.

Pour cela, il faudrait que les Anglais s’imposent avec le bonus offensif. Rien d’impossible pour les deuxièmes de leur championnat, d’autant que les Toulonnais ont traversé la Manche avec une équipe plus qu’amoindrie.

Mais si cette observation vaut dans un sens, elle vaut aussi dans l’autre.

Une victoire sur les terres de sa gracieuse Majesté viendrait confirmer le beau parcours des Toulonnais jusque-là.

Un parcours sans accroc. Le mérite en revient à Philippe Saint-André et au staff varois qui n’a souhaité galvauder aucune rencontre, et donc aucune compétition cette saison. Un succès permettrait surtout d’aborder la venue de Castres le week-end prochain en toute décontraction et de faire souffler quelques joueurs qui en ont bien besoin actuellement.

Alors à défaut de pouvoir aligner son « équipe type » PSA misera sur l’envie de revanche de certains peu habitués à fouler les pelouses ces derniers temps, leur fraîcheur et leur fougue pour déstabiliser les coéquipiers de Justin Marshall.

Une seule formation est jusqu’à présent parvenue à dompter Vicarage Road cette saison. Il s’agit des Tigres du Leicester il y a un peu plus de 10 jours. Avant ça, seuls les London Irish et le RCT avaient fait tomber les Saracens. C’était à l’extérieur et non sans mal.

Autant dire que la mission s’annonce délicate voire très compliquée pour les Varois.

La clé du match ? PSA a sa petite idée sur la question. « Si on subit dans les duels, ça va être comme face à Clermont, on va prendre la marée. Les Saracens sont une équipe très forte dans les fondamentaux ? Il faudra répondre présent. »

Autant dire qu’il ne faudra pas s’attendre à de grandes envolées côté anglais. Un jeu minimaliste mais efficace. Bien loin du rugby spectacle recherché par Tana Umaga et les lignes offensives du RCT.

Mais c’est peut-être là qu’il faut creuser pour parvenir à faire déjouer ces Anglais. Castres y était d’ailleurs presque parvenu. Sans complexe, les Anglais avaient dû attendre les 10 dernières minutes et deux pénalités de Jackson pour s’imposer alors que les hommes du duo Travers-Labit avaient dominé toute la partie inscrivant deux essais de toute beauté.