«Si c’est pour se faire taper vendredi…» (Lefigaro.fr)

«Si c’est pour se faire taper vendredi…» (Lefigaro.fr)

Le samedi 21 août 2010 à 20:04 par David Demri

Publicité

De nouveau souriant après le succès de Toulon à Biarritz (3-13) vendredi soir, Mourad Boudjellal attend la suite avant de se prononcer. Le président varois estime que la saison du RCT n’est pas encore lancée.

Quel est votre sentiment après le succès du RCT à Aguiléra (3-13) ?
Mourad Boudjellal : Je ne m’attendais pas du tout à gagner à Biarritz, tout comme je ne m’attendais pas à perdre contre Bayonne à Mayol. Cette saison commence de façon bizarre. On n’a pas fait le match du siècle, mais on a fait déjouer le BO.

Êtes-vous rassuré après cette victoire ?
Mourad Boudjellal : Ce qui me rassure le plus, c’est la réaction de mes joueurs parce qu’ils ont passé une semaine de m…. comme moi et l’ensemble du staff. Ils avaient envie de regoûter à la victoire. Ce collectif a l’ambition de vivre de grandes choses en commun. C’est ce que je voulais voir. Vendredi soir, il manquait quatre des quinze ou vingt meilleurs joueurs du monde à Toulon, Van Niekerk, Mignoni, Contepomi et Fernandez-Lobbe. Ce n’est pas rien.

Après la défaite contre Bayonne, vous attendiez de voir si le RCT avait recruté de grands joueurs. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Mourad Boudjellal : Je ne suis pas vraiment rassuré. On a gagné à Biarritz, mais pas encore le championnat. On n’a pas survolé la rencontre, on n’a pas donné une leçon de rugby au BO, loin de là. Ce n’est pas une démonstration.

Avez-vous douté durant cette rencontre ?
Mourad Boudjellal : Au début on n’a pas touché un ballon. J’ai aussi douté dans les dernières minutes car l’an dernier si les matches avaient duré 79 minutes, on aurait terminé premier du Top 14. Pour tout vous dire, dans mes mathématiques, je n’avais pas dix points d’avance sur Biarritz, mais dix-sept, parce que c’était mon souhait pour avoir le point de bonus défensif là-bas (rires). Je ne pensais pas prendre quatre points à Aguiléra.

«J’espère que la ville de Bayonne aura l’élégance de nous inviter aux fêtes l’an prochain. On mérite une médaille»

Avec ce succès, allez-vous reparler à vos joueurs cette semaine ?
Mourad Boudjellal : Je suis allé les chercher à l’aéroport samedi pour les féliciter. On a remis les choses en place et on continuera de le faire cette semaine. Notamment, on avait décidé que la distribution des beaux costumes Smalto, ce n’était pas très opportun (rires). Il ne faut pas croire qu’on est arrivé. On est comme un enfant qui s’est fait taper sur la main après une bêtise. Mais un gamin ça peut en refaire. Si c’est pour se faire taper à Mayol par le Racing vendredi prochain, cela ne sert pas à grand-chose…

La saison du RCT est-elle définitivement lancée ?
Mourad Boudjellal : Non on attend encore un petit peu. Il y a aujourd’hui des clubs qui s’emballent car ils ont pris pas mal de points, ce n’est pas le cas chez nous. On sait que la saison est longue et que le championnat n’est pas un 100m, mais un marathon. Vous verrez que dans un marathon, les premiers au début ne sont jamais là à l’arrivée, souvent il faut rester planqué. Toulon est dans son coin et ce n’est pas plus mal.

Qu’en est-il du sms envoyé aux agents sur votre quête de nouveaux joueurs au centre *?
Mourad Boudjellal : J’ai eu beaucoup de réponses, avec certaines choses surprenantes. On verra. Ce n’est pas à l’ordre du jour. J’ai été rassuré vendredi, mais j’attends la suite.

Allez-vous entamer cette semaine les discussions avec les représentants du groupe concernant les primes d’objectif ?
Mourad Boudjellal : Non on attend. Pour l’instant, j’espère que la ville de Bayonne aura l’élégance de nous inviter aux fêtes l’an prochain. On leur donne quatre points et on gagne à Biarritz, leur ennemi. On peut avoir la médaille de la ville de Bayonne. Ils peuvent nous dire merci.

Victoire impérative vendredi contre le Racing ?
Mourad Boudjellal : Oui et accessoirement c’est contre notre meilleur ennemi. On est né quasiment en même temps. On est monté en Top 14 avant eux, ensuite ils sont montés en élite. Nous sommes de vieux ennemis qui se respectent beaucoup. Vendredi sera le choc du renouveau du Top 14, qui était l’affiche en Pro D2 il n’y a pas si longtemps. J’espère qu’on pourra faire la fête contre le Racing-Métro après celle gâchée face à Bayonne. Même si, pour moi, le Racing fait partie des favoris, si ce n’est Le favori du Top 14.

Ce sera aussi l’occasion de retrouvailles avec le président du Racing, Jacky Lorenzetti…
Mourad Boudjellal : Exactement. On verra lequel de nous deux arrivera le premier à son but. Pour l’instant je m’en suis toujours sorti mieux que lui. Une montée en Top 14 une saison avant lui, j’ai joué une demi-finale avant lui (rires). Je sais que ça l’énerve et moi ça m’amuse beaucoup.

Prochaine étape le Brennus cette saison…
Mourad Boudjellal : Contre le Racing en finale, mais je sais que Jacky aimerait bien le faire une année avant moi. J’espère que je vais continuer à l’énerver (rires). Mais il y a un vrai respect entre nous deux, tout comme entre Pierre Berbizier et Philippe Saint-André. Ce sont deux clubs amis, mais vendredi à 19h il n’y en aura plus jusqu’au coup de sifflet final.

*Après la défaite contre Bayonne lors de la première journée, Mourad Boudjellal avait envoyé ce sms aux agents : « Club ambitieux de Top 14, cherche trois quarts centre, salaire motivant, références sérieuses exigées, moins de 100 kg s’abstenir.»

Publicité