Le jour où Sergio Parisse a vraiment cru qu’il n’allait plus pouvoir jouer : « J’ai eu peur »

Le jour où Sergio Parisse a vraiment cru qu’il n’allait plus pouvoir jouer : « J’ai eu peur »

17 octobre 2020 - 14:29

3 Commentaires

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Le troisième ligne international Italien Sergio Parisse fait le bonheur du Rugby Club Toulonnais depuis le mois de juillet 2019.

Le Varois qui enchaîne sa seconde saison sur les bords de la Rade s’est confié dans les colonnes du journal L’équipe pour évoquer le jour où il a cru qu’il ne pourrait plus jouer au rugby.

C’est suite à un match des Six-Nations avec l’Italie que son corps l’a alerté une première fois. Extrait:

« Un matin je n’ai pas pu me lever. C’était en Italie, le lendemain d’un match des Six Nations face à l’Angleterre, il y a cinq ou six ans. Impossible de me mettre debout tant j’avais mal dans le bas du dos. J’ai eu peur. Je me demandais s’il s’agissait juste d’un nerf pincé, d’une hernie ou pire… J’ai dû avoir recours à des béquilles pour marcher. Je n’ai pas pu jouer pendant deux mois. »

Il indique avoir trop poussé son corps lorsqu’il évoluait sous les couleurs du Stade-Français Paris. Extrait:

« J’ai connu des saisons difficiles au Stade Français. Je jouais parfois avec le dos bloqué. Impossible de m’entraîner jusqu’au jeudi suivant. Et je rejouais le samedi d’après. J’ai trop poussé mon corps. Parce que je me sentais cette responsabilité de toujours répondre présent. Par amour du club, j’ai mis mon corps en danger. Et j’en ai payé les conséquences. »

Il précise que tous les joueurs ressentent toujours des douleurs avant de jouer un match. Extrait:

« Je ne suis pas le seul dans ce cas. On a toujours mal quelque part. Je n’ai jamais commencé un match en me disant nickel, tout va bien ! Sinon je n’aurais pas joué beaucoup de matches. Un mollet raide dès l’échauffement, un dos tendu ou une cheville qui grince… Au coup d’envoi, avec l’adrénaline, on relègue ça au second plan. Mais après la douche, la douleur se rappelle à nous. Plus vive encore. Elle sera là toute notre vie, bien après la fin de notre carrière. »

Alors pourquoi Sergio Parisse ne s’est-il pas mieux géré lors de ses années à Paris ? Car pour lui, cela était inconcevable. Extrait:

« Mieux me gérer ? J’aurais ressenti ça comme une insulte. L’impression de faire les choses à moitié, de tricher. Inconcevable ! Je sais aujourd’hui, avec l’expérience, que j’aurais dû prendre du temps pour moi, parfois. À 20 ans, j’arrivais un quart d’heure avant la séance pour me changer. Maintenant, je dois mettre mon corps à disposition pour m’entraîner. »

De son côté, Alexis Savigny, l’ancien médecin du Stade-Français Paris confirme que Sergio Parisse ne s’est jamais ménagé et s’est même parfois mis en danger. Extrait:

« J’ai suivi Sergio pendant quatorze ans. Entre les matches de Top 14 ou la sélection italienne, il ne s’est quasiment jamais arrêté. Il connaît bien son corps mais, en compétiteur et homme de responsabilités, il a parfois pris sur lui de jouer. Malgré les risques. C’est le plus grand capitaine du Stade Français que j’aie connu. Il prenait les maux du club, joueurs ou staff, sur ses épaules même si ça le minait. Sergio a parfois dit « tant pis, j’y vais quand même ». Je l’ai vu partir en sélection malgré une entorse du coude. Le genre de lésions qui peuvent mettre un mec sur le carreau deux mois et demi. »

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3 Commentaires

  1. Faron 17 octobre 2020 à 14h- Répondre

    Un très grand qui aura son nom au panthéon du rugby !

  2. loule 17 octobre 2020 à 15h- Répondre

    Tout à fait d’accord… et dire que certains se permettent de le critiquer assez durement sur sa prestation d’hier soir. J’aurai tout lu! mais c’est l’époque qui veut ça, de l’immédiateté, sans analyse, sans recul et souvent sans grand respect avec comme seul moteur la frustration du désir déchu.

  3. Denis83 17 octobre 2020 à 15h- Répondre

    Chapeau MONSIEUR PARISSE!!!

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