Moins d’une semaine après son arrivée à Toulon, Juan Martin Hernandez est remplaçant face à Montpellier. Mais l’Argentin va-t-il retrouver son meilleur niveau et apporter un plus au RCT ?

Christophe Dominici, qui a vu débarquer Juan Martin Hernandez au Stade Français en 2003, est affirmatif : « Il fait partie des dix meilleurs joueurs au monde. Il sera l’attraction de la fin de saison. » Le 22 novembre, lors du test entre la France et l’Argentine, Mourad Boudjellal et Bernard Laporte, qui avaient obtenu l’accord du Puma (52 sélections) deux mois plus tôt, étaient sûrement les deux seuls Français à se frotter les mains après la défaite des Bleus (13-18). « Juan avait été exceptionnel », se souvient l’ancien ailier international, aujourd’hui consultant sur L’Équipe 21. Des chisteras à la pelle, un jeu au pied ultra précis, tout le monde s’était rapidement souvenu pourquoi il avait été surnommé « el Mago » (« le Magicien ») dès ses premiers pas à Paris.

Juan Martin Hernandez (32 ans) a débarqué à Toulon fin décembre après avoir passé un mois en Argentine où il a bossé physiquement. « Je suis prêt », a-t-il assuré. Bernard Laporte n’a pas tergiversé. À la suite de la débâcle de son équipe au Stade Français dimanche dernier (30-6), le manager du RCT a convoqué le remplaçant de James O’Connor, reparti en Australie, pour le déplacement à Montpellier. Que peut apporter Hernandez au RCT ?

DOMINICI : « AU CENTRE, IL PEUT ÊTRE EXCEPTIONNEL »

« Sa fraîcheur, juge d’abord Simon Mannix, qui l’a eu sous ses ordres au Racing-Métro entre 2010 et 2011 et actuel manager de Pau. Il n’a pas beaucoup joué. À cette période de la saison, c’est peut-être le plus important. Ce sera une arme de plus pour le RCT. »

« Sa polyvalence, son expérience, son talent, son instinct », précise Dominici. L’autre question est de savoir à quel poste utiliser Hernandez. Le Puma peut jouer partout. Il a surtout été baladé en 10 et en 15 ces dernières années. Mais c’est au poste de premier centre qu’il vient d’enchaîner avec sa sélection. Pour Simon Mannix, c’est à ce poste qu’il doit jouer au RCT. « Jouer avec un second numéro 10, c’est l’avenir du rugby. Comme Giteau et Wilkinson l’an dernier, la paire Giteau-Hernandez peut être très intéressante car Juan possède un jeu au pied très précis », assure l’ancien ouvreur néo-zélandais.

Un sentiment partagé par Christophe Dominici : « Juan en premier centre, ça peut être exceptionnel. Il a toute la palette technique, mais il sait aussi défendre car il est dur sur l’homme. Il sait également franchir. Il va en faire pâlir beaucoup en un contre un. Sans oublier la longueur de son jeu au pied. Hernandez-Mermoz ou Hernandez-Bastareaud, tu n’es pas loin de la meilleure paire européenne au centre du terrain. » Intermittent du spectacle depuis sa blessure au dos en 2009, suivie de celle à un genou en 2010, dont il ne s’est peut-être jamais vraiment remis, « el Mago » va-t-il de nouveau briller au RCT ? « Juan va s’intégrer très vite car le RCT a une grosse capacité à jouer », pense Mannix. « Il marche à l’affectif , poursuit Dominici. Toulon est un club avec une part émotionnelle importante. Ça va coller. Le meilleur est peut-être devant lui », conclut-il enthousiaste.

Source: lequipe.fr