
Fabien Galthié décrypte la défaite du XV de France face à l’Irlande
Fabien Galthié décrypte la défaite du XV de France face à l’Irlande
Le dimanche 4 février 2018 à 12:38 par David Demri
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Le manager du Rugby Club Toulonnais, Fabien Galthié était au Stade de France ce samedi après-midi pour commenter le match de l’équipe de France contre l’Irlande, sur France 2.
Ce-dernier s’est confié, dans les colonnes du quotidien L’équipe afin de décrypter la courte défaite des Tricolores. Extrait:
« L’équipe de France ne pouvait gagner que par un exploit ou un hold-up. Elle est passée tout près, et c’est douloureux, surtout si on ajoute les blessures des jeunes joueurs. Dans cette fin de match à rebondissements, la différence entre les Bleus et les Irlandais est celle de l’écart immense de niveau entre les ouvreurs. L’un, Anthony Belleau, bon joueur mais qui n’évoluait pas en Top 14 il y a un an, a raté la pénalité du break. L’autre, Johnny Sexton, grand joueur, expérimenté, a réussi les trois coups de pied qu’il fallait sur la dernière possession irlandaise : le renvoi aux vingt-deux mètres, millimétré, la transversale vers Earls, qui a donné de l’air à son équipe, et le drop de la gagne. Avant cette dernière action, c’est plutôt l’écart de maîtrise collective qui avait sauté aux yeux. C’était prévisible, vu le vécu des deux équipes. Prenez le secteur offensif, par exemple. Les Bleus ont eu du mal à mettre en place quelque chose de cohérent. Ils ont réussi quelques lancements intéressants vers leurs ailiers, dans le but de profiter de leurs qualités athlétiques. Mais ils n’ont pas trouvé la suite, c’est-à-dire réussir à enchaîner les temps de jeu. Il faut du temps avant qu’une animation entre dans la tête des joueurs et se matérialise sur le terrain… De l’autre côté, les Irlandais récitaient intelligemment leur jeu. Ils se rapprochaient les uns des autres et se rassuraient par des petites passes quand les sorties de balle étaient lentes. Si ces dernières étaient plus rapides, les joueurs s’écartaient les uns des autres pour profiter des espaces au large. C’était léché. Comme leur jeu au pied, qui a embarrassé les Français tout le match. Ce n’est pas un problème de mise en place collective, mais d’individus : le trio Palis-Thomas-Vakatawa a été dominé. Dommage, car pour le reste, la défense française a été globalement homogène et dense. Les Irlandais n’ont pas créé de fracture nette dans le rideau bleu. Il y a plusieurs raisons. D’abord, les Bleus se remettaient rapidement en jeu après avoir plaqué. Ensuite, leur montée défensive était rapide, notamment autour des rucks. Par ailleurs, ils ont réussi à ralentir les sorties de balle en mettant les mains sur le ballon. Une séquence illustre bien cette qualité défensive à mes yeux, celle où Jefferson Poirot a piqué deux ballons d’affilée aux Irlandais : à cinq mètres de sa ligne, puis dans les 40 m irlandais, offrant une pénalité à la France. Cela aurait pu être l’action du match. Malheureusement, c’est Sexton qui l’a réussie… »
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1 Commentaire
Très bonne analyse, notamment sur la faiblesse de nos ailiers et de notre arrière clairement pas au niveau sur le jeu au pied irlandais et qui nous coûtent le match bien plus que Belleau ou Jalibert!
Si encore leur faiblesse défensive et la non maîtrise des bases du poste d’ailier et d’arrière étaient compensée par des qualité offensive vraiment forte comme chez un raka qui traverse le terrain tout seul 1 ou 2 fois dans le match. Ce n’est même pas le cas!
Marre de mettre des joueurs de 7 ou des sprinters aux ailes, ça demande tellement plus de rugby que ça. Et je me répète mais Thomas est NUL, son sprint ne prouve rien d’autre qu’une bonne vitesse de pointe. Il ne comprend rien au sport en lui-même.