L’épouse du président du Rugby Club Toulonnais, Linda Boudjellal est actionnaire du club à hauteur de 50%, tout comme Mourad Boudjellal.

Depuis 2009, celle-ci travaille pleinement au club, et plus précisément du côté du merchandising avec la vente des produits dérivés. Elle est la responsable des diverses boutiques du RCT.

Dans son édition du jour, le quotidien L’équipe nous informe qu’en moyenne, Linda Boudjellal permet de ramener entre 2,5 millions d’euros à 4 millions d’euros par an au club en cas de titre en fin de saison, tout cela grâce à la vente des produits dérivés.

En tant que responsable, c’est également elle qui s’occupe du design du maillot avec l’équipementier et des séances photos avec les joueurs pour la promotion des articles.

Le quotidien sportif est allé à sa rencontre à la fin du mois de juillet pour en savoir davantage sur cette femme qui travaille dans l’ombre. C’est dans le bureau de Linda Boudjellal, au centre de Berg, que s’est déroulée l’entretien.

Dans un premier temps, l’épouse de Mourad Boudjellal a dévoilé le nom du joueur qui l’a le plus marquée à Toulon. Il s’agit de Tana Umaga. Jonny Wilkinson arrive juste derrière. Extrait:

« Tana Umaga est un mec exceptionnel, c’est ma plus belle rencontre au RCT. Jonny Wilkinson ? Un autre mec exceptionnel. J’ai démarré avec lui en lançant la marque 10, c’était facile de vendre ! »

Linda l’affirme: elle ne se rémunère pas. Elle travaille de manière bénévole afin d’aider le club à se développer. Elle rappelle d’ailleurs qu’il n’y a qu’un seul patron: c’est Mourad. Extrait:

« Avant de reprendre le club, je travaillais déjà avec Mourad dans la librairie puis l’édition. Ça s’est toujours fait naturellement. C’est Mourad le patron ! Il ne peut pas y avoir deux chefs. »

Linda est également toujours présente lorsqu’il s’agit de parler recrutement. Elle a d’ailleurs déjà refusé que Mourad engage un joueur. Extrait:

« Je dis souvent non ! J’ai dit non pour un joueur. Il est passé près de mon bureau et s’est recoiffé dans la baie vitrée. J’ai alerté Mourad : attention, le mec s’aime ! Mais il n’a pas écouté. Je n’ai pas de compétence rugbystique, mais j’avais raison. Ce joueur a foutu le bordel. Je le répète souvent à Mourad pour le piquer. Vous savez, quand Mourad a tort, on ne l’entend plus ! Une autre fois, une personne nous a planté un couteau dans le dos. J’ai insisté pour qu’il parte. Il est parti ! Plus rancunière que moi, tu meurs ! »

Par ailleurs, elle explique essayer de calmer Mourad lorsqu’il est sur le point de déraper. Extrait:

« Je le connais, je ne suis pas surprise, je sais comment il va réagir à telle ou telle situation. J’ai simplement peur de savoir jusqu’où il va aller. Je lui dis d’arrêter ses conneries ! Ça coûte 75 000 € par-ci, 30 000 € par-là. Mais, à sa place, je pourrais être pareille. Je parais calme, mais j’ai le sang chaud ! »

Parfois, Linda n’est pas d’accord avec Mourad. Par exemple, elle avoue qu’elle aurait laissé davantage de temps à certains entraîneurs au lieu de les licencier rapidement.

L’épouse de Mourad sait également dire stop quand il le faut. Extrait:

« Pour les décisions avec des risques, je mets le holà pour protéger notre famille. Contrairement à ce que tout le monde croit, le RCT nous coûte de l’argent. »

Autre chose: Linda assiste souvent au briefing du coach avant un match. Elle explique se sentir à sa place. Extrait:

« Je suis très sensible au regard des gens, si je ne m’étais pas sentie à ma place, je me serais effacée de moi-même. »

Mais depuis quelques temps, Linda Boudjellal a décidé de prendre du recul. Extrait:

« Je me suis un peu retirée. C’est la première fois que ça m’arrive. Je fais ce que j’ai à faire et puis c’est tout. Je garde quand même une oreille attentive à tout ce qui se passe autour. Mais j’attends la reprise de la saison pour voir si ça repart. Le rugby, ça vous bouffe. Il y a toujours plus de plaisir que de contraintes, mais on ne chantera pas le Pilou Pilou toute notre vie ! Si j’en ai marre et que je décide de me barrer, ça va être compliqué pour Mourad… »