Mourad Boudjellal conseille la LNR dans sa bataille contre l’article 9 de World Rugby

Mourad Boudjellal conseille la LNR dans sa bataille contre l’article 9 de World Rugby

Le mercredi 14 octobre 2020 à 12:27 par David Demri

9 Commentaires

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La Ligue Nationale de Rugby a récemment attaqué World Rugby au sujet de son article 9 concernant la mise à disponibilité des internationaux durant les fenêtres internationales.

Lors d’un entretien accordé au journal L’équipe, l’ancien président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal rappelle avoir attaqué World Rugby à ce sujet en 2015, lorsqu’il était encore à la tête du RCT.

Il rappelle quelle était la problématique et pourquoi il avait décidé d’attaquer World Rugby sur cet article. Extrait:

« J’avais attaqué pour les internationaux étrangers. Quand les joueurs partaient, le club n’était pas indemnisé. Si j’ai attaqué l’article 9, c’était pour dire : nous avons des salariés et nous sommes les seuls habilités à les faire travailler. Après, j’avais évoqué une solution pour faire évoluer la règle. Qu’un joueur parte en équipe nationale, que son club refuse de le payer, que le joueur attaque son club aux prud’hommes et que le club se retourne contre World Rugby et sa règle 9. World Rugby sera obligé de se justifier en disant que le règlement de World Rugby prévaut sur le droit social français. Or cela va être compliqué. Le droit est plus fort qu’un règlement. De plus, l’ambiguïté avec la règle 9, c’est qu’il est écrit que le contrat de travail doit continuer. Qu’est-ce que ça vaut ? Si je mets mon joueur en congés sans solde, le contrat de travail continue non ? Il y a des failles. »

Mais à l’époque, aucun club ne l’avait suivi, l’obligeant à mener cette bataille seul. Selon lui, la LNR n’est jamais dans l’anticipation et c’est son grand problème. Extrait:

« On m’a répondu qu’il y avait un règlement et qu’il fallait le respecter : tu veux faire la guerre, vas-y. Si tu réussis, bravo ! Alors, quand je vois qu’aujourd’hui la LNR a attaqué l’article 9, je me dis que j’avais raison. Le problème de la LNR, c’est qu’elle est dans le constat, jamais dans l’anticipation. Diriger, c’est anticiper. »

Pour conclure, Mourad Boudjellal conseille la Ligue Nationale de Rugby d’aller plus loin dans son attaque. Extrait:

« Il y a d’autres problématiques avec cet article 9. Imaginons le cas d’un joueur qui prend un carton rouge en sélection. Il prend six matches et du coup il ne peut pas jouer en club pendant six semaines. Est-ce normal de le payer pendant cette suspension ? »

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9 Commentaires

  1. RAPIDO 14 octobre 2020 at 12h- Répondre

    c’est d’une logique implacable .. la LNR comme l’otan en mort cérébrale .. tant qu’on restera dans la logique anglo saxonne pour les affaires internationales autant politiques que sportives faut pas s’étonner qu’un jour ou l’autre les incohérences apparaissent .. faites nous confiance la france est le pays qui sait se mettre dans la merde sans le vouloir .. un coq qui est l’emblème d’un pays n’est pas que symbolique .. les gaulois l’avaient bien compris

  2. Michel Fery . 14 octobre 2020 at 13h- Répondre

    J’Adore !.. Commentaire plus qu’apprécié l’Ami @RAPIDO !.. Tiens , +1000 .

  3. Trompette 14 octobre 2020 at 13h- Répondre

    du BON Mourad. il dit pas de conneries, s’en tient aux textes.

  4. Nicolas_TB 14 octobre 2020 at 13h- Répondre

    Il a beau être agaçant ces derniers temps, là sur ce point il a totalement raison. Dans ce combat contre la FFR je suis clairement du côté de la ligue et des clubs. Sans clubs de hauts niveaux il n’y a pas d’équipe de France, et sans joueurs de hauts niveaux il n’y a pas de clubs de hauts niveaux.
    Mais la réflexion doit aller plus loin, parce que cette mise à disposition des joueurs elle ne poserait pas de problème s’il n’y avait pas tout simplement ce calendrier aberrant avec tous ces doublons. Et oui en ce sens là, la ligue est toujours dans la réaction, et jamais dans l’anticipation ou la proposition. Ce règlement pose tout un tas de problème par rapport au droit du travail.

    De même pour les matchs de suspension. Je n’ai jamais compris pourquoi un carton rouge dans un match du top 14 et une sanction infligé à sa suite entraîne la suspension des matchs en coupe d’Europe et internationaux et inversement !

    • Manu8320 14 octobre 2020 at 14h- Répondre

      En effet, qu’à fait la LNR à part être la seule au monde à espérer pouvoir faire redémarrer son championnat 2019 / 2020 en avril / mai / juin ?!
      Avant finalement de quémander des aides de l’état afin que les clubs du Top 14 puissent survivre ?!
      Pour un championnat autoproclamé comme étant le plus attractif ou le plus « riche » (dixit Paul Goze il y a quelques mois) la situation est assez comique… non ?

      Que faire pour faire évoluer notre championnat ?
      Que faire pour s’adapter / anticiper / ne pas (ou moins…) subir un changement de paradigme qu’allait forcément nous imposer ce foutu virus… Rien !
      Que faire pour corriger les défauts criants d’un Top 14 aux abois ?
      Pour en finir avec ce calendrier démentiel et ses doublons qui n’ont pas attendu la crise du Covid pour se multiplier… Toujours rien !

      Ah ça… ils en ont fait des réunions… difficile d’en douter tant il y a eu des fuites dans la presse à l’époque ! C’en était presque indécent… et pour quoi faire ? Mystère…

      Il y a bien eu quelques pistes évoquées par certains présidents (et pas forcément par ceux que l’on entend le plus habituellement… c’était d’autant plus intéressant).
      Trop disruptives ? Voire trop ambitieuses ? On ne le saura jamais… en tout cas pas tant que les dirigeants actuels seront en place…

  5. Manu8320 14 octobre 2020 at 14h- Répondre

    Il est de plus en plus souvent « irritant » (le mot est faible…) et la plupart de ces interventions ne sont plus très « heureuses » (ni vraiment drôles – J’étais personnellement « bon client » par le passé, comme beaucoup je le suis moins aujourd’hui…).

    Mais dans le cas présent, il a raison. C’est difficilement contestable.

    Si la LNR l’avait suivi à l’époque, les relations avec la FFR seraient probablement différentes aujourd’hui. Peut-être pas « apaisées » (elles ne l’ont jamais vraiment été) mais sans doute plus « intelligentes ».

    Le sort et le statut des joueurs internationaux auraient certainement évolué (en mieux…) et les relations clubs / ligues / fédérations seraient meilleures ou « moins mauvaises ».
    Covid ou non, d’ailleurs…

  6. Vigneron 14 octobre 2020 at 14h- Répondre

    Mourad a souvent raison.
    D’ailleurs il a gagné tous ses procès il me semble non?
    Comme on dit qui veut la paix prépare la guerre. Il faut toujours avoir un coup d’avance.
    La ffr se cache derrière World rugby mais on est dans un sport pro où les clubs ont des salariés qui ont des droits mais leurs patrons à savoir les clubs aussi.
    Si mon employés veut faire un truc pour lui il pose des congés ou a un congé sans solde.
    Pour moi un international doit pouvoir partir en sélection mais le salaire du joueur devrait alors être pris en charge par qui? C’est comme si tu signes le Michel ange de ton métier tu sais que tu le perd 4 5 semaine par an mais là on t’en rajoute 4 sans rien demandé tu dois le payer ça aide pas a gagner de matchs de perdre les meilleurs bref perdant perdant

  7. Joël 14 octobre 2020 at 15h- Répondre

    Observations justes de Mourad sauf qu’emporté par son élan il en vient à dire que le règlement n’est pas du droit puisqu’il affirme que »Le droit est plus fort qu’un règlement »

    En vérité le règlement est du droit mais ce dont il faut tenir compte c’est de la hiérarchie des normes. LE MOT NORME S’ENTEND ICI DE TOUT TEXTE CRÉANT UNE RÈGLE DE DROIT S’IMPOSANT AUX INDIVIDUS la norme la plus élevée étant la constitution et la convention étant la moins élevée. Et la conséquence la plus immédiate de cette hiérarchie est que chaque norme ne peut en aucun cas être contraire à une norme qui lui est supérieure dans la hiérarchie. Ainsi la loi ne peut être contraire à la constitution, ainsi le règlement ne peut être contraire. Toutefois la convention( c’est à dire un accord entre deux ou plusieurs partie) peut être contraire à une norme (exception faite de la Constitution) qui lui est hiérarchiquement supérieure si cette norme n’est pas d’ordre public.

    En l’occurrence ce qu’a voulu dire Mourad c’est que les lois sociales ( et les règlements qui mettent en application ces lois sociales) prévalent sur tout autre règlement. Ou dit autrement : Aucun règlement ne peut contredire une loi sociale (et ses règlement d’application)

  8. Joël 14 octobre 2020 at 15h- Répondre

    ainsi le règlement ne peut être contraire à la loi