À 33 ans, Karl Chateau, ancien capitaine emblématique de l’USAP et troisième ligne du RC Vannes, a décidé de tourner la page. Une fin de parcours marquée par l’émotion, une descente quasi actée en Pro D2 pour les Vannetais, et une inquiétude sincère pour son ancien club catalan, encore menacé de relégation.

Invité cette semaine de l’émission 100% USAP sur Ici Roussillon, le joueur a officialisé son départ des terrains :

« Pour moi, le rugby que ce soit en professionnel ou en amateur, c’est fini. »

Une annonce faite à la veille d’une dernière journée de Top 14 aux allures de couperet. Car pendant que Perpignan tentera de sauver sa peau contre Toulouse, Vannes, lui, devra réaliser un exploit quasi surnaturel : s’imposer avec bonus offensif à Bordeaux, tout en espérant une défaite de l’USAP.

Lucide, Chateau n’alimente aucune illusion. « C’est compliqué de dire le contraire, on ne maîtrise pas notre destin et on va chez le champion d’Europe, sûrement la meilleure équipe du monde en ce moment. […] C’est pire qu’une montagne à gravir, c’est l’impossible à réaliser. Oui, on a un pied, même plus, en PRO D2. »

Ce match à Chaban-Delmas, il espère tout de même pouvoir le disputer. Un clin d’œil du destin pourrait en faire une parenthèse poétique :

« J’aimerais avoir ce dernier match à jouer, je ne sais pas encore si ce sera le cas. Ce serait chouette de jouer face à Nans [Ducuing] pour nos dernières minutes. J’étais avec lui pour ses premières, j’aimerais être là pour ses dernières. »

Si les crampons sont raccrochés, Chateau ne quitte pas le monde du rugby. Dès la saison prochaine, il poursuivra l’aventure à Vannes, cette fois sur le banc, auprès des équipes jeunes.

Une transition douce, avant, peut-être, un retour dans les Pyrénées-Orientales :

« Forcément, un jour on reviendra. Ma compagne est catalane, tous mes amis proches sont encore au club ou dans le coin. […] Si je reste dans le rugby, bien évidemment que ça me trottera dans la tête, mais ce n’est pas le moment. »

Celui qui fut l’un des piliers du vestiaire de l’USAP garde une affection intacte pour le club sang et or. « Flo Cazenave m’avait prévenu et m’avait dit que quand tu pars de l’USAP, ce n’est plus pareil. […] Le cœur de ma carrière a été à l’USAP avec un groupe d’amis, et c’est difficile de retrouver ça. Le cœur est à Perpignan et y restera de longues années. »

Avant de refermer ce chapitre, Karl Chateau n’a qu’un souhait : éviter une double peine. « En espérant ne pas pleurer deux fois à la fin de la saison. »

Le message est clair : une descente de Vannes est presque entérinée, mais voir aussi Perpignan basculer en Pro D2 serait un crève-cœur.e »