Le rapport annuel sur les rémunérations en Premiership Rugby lève le voile sur les coulisses économiques du championnat anglais.

Salaires en baisse, disparités selon les postes, retour progressif à la normale après la crise sanitaire : Midi Olympique fait un tour d’horizon d’un marché en mutation.

Pour la quatrième année consécutive, un audit indépendant a été commandité par Premiership Rugby afin d’analyser l’évolution des masses salariales.

Les dix clubs de l’élite anglaise ont dû fournir documents contractuels, pièces comptables et accords commerciaux pour permettre une évaluation détaillée. Ce travail de fond offre un aperçu précis des dynamiques salariales du championnat le plus comparable au Top 14, tant sur le plan sportif qu’économique.

Première tendance marquante : une contraction des salaires et des effectifs sur la saison écoulée. Extrait :

« La saison 2023-2024 avait été la troisième et la dernière soumise au plafond à 5 millions de livres sterling, à la suite de la crise financière due au Covid : par rapport à l’exercice 2022-2023, cette édition avait connu une baisse de 11,4 % des salaires couplée à un resserrement des effectifs de 76 à 73 joueurs (groupe professionnel et académie compris). »

Mais dans le même temps, les jeunes issus des académies ont vu leurs émoluments progresser, signe d’un changement d’orientation dans les politiques de recrutement.

L’accent est mis sur les jeunes talents nationaux. Extrait :

« Du côté des académies, justement, les rémunérations des espoirs ont augmenté de 14,5 %, ce qui témoigne d’un virage dans le développement des jeunes talents. »

Après trois années de restrictions, le plafond salarial est revenu à son niveau d’avant-crise, ouvrant la voie à une hausse possible des rémunérations.

Le contexte économique permet désormais d’envisager une reprise salariale. Extrait :

« À noter que le salary cap a retrouvé, cette saison, son niveau d’avant la pandémie, soit 6,4 millions de livres sterling. Une somme qui peut être portée à 7,8 millions de livres en fonction des primes liées à l’intégration de joueurs locaux et aux sélections nationales (auxquels il convient d’ajouter le “joueur du président” dont le salaire n’entre pas dans le calcul global). »

Les disparités de revenus entre postes restent marquées, avec une hiérarchie bien établie. Extrait :

« Les demis d’ouverture sont encore les joueurs les mieux cotés sur le marché anglais avec un revenu moyen annuel de 231 182 £, soit environ 275 000 €. »

Les numéros 10 devancent les troisièmes lignes (160 908 £) et les centres (160 720 £). En revanche, les demis de mêlée ferment la marche avec 119 614 £ annuels en moyenne, soit près de moitié moins que leurs partenaires de la charnière. L’arrière, longtemps valorisé, a subi une chute de 22 % en un an.

Pour mémoire, en Top 14 c’est le poste de deuxième ligne droit (numéro 5) qui est le mieux rémunéré avec une moyenne de 280 000€ annuel (chiffres révélés par Midi Olympique en décembre)