Le terrible combat d’une maman qui a perdu son fils, percuté par un jeune rugbyman en état d’ébriété

Le terrible combat d’une maman qui a perdu son fils, percuté par un jeune rugbyman en état d’ébriété

Le vendredi 6 juin 2025 à 15:23 par David Demri

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Un an après un accident de la route qui a coûté la vie à son fils de 24 ans, Michèle Gallien brise le silence.

Dans un message poignant publié sur les réseaux sociaux, cette mère endeuillée dénonce l’inaction et le silence du Sporting Club d’Albi, pointant du doigt les responsabilités du club dans la nuit tragique du 7 avril 2024.

Ce soir-là, sur la rocade d’Albi, une voiture lancée à contresens percute un autre véhicule. À bord : quatre jeunes. Deux sont grièvement blessés, deux autres meurent sur le coup, dont Louis, le fils de Michèle. L’autre victime est le conducteur fautif : un joueur espoir du club de rugby local, âgé de 20 ans, qui circulait avec plus de 3 grammes d’alcool dans le sang.

« Je suis toujours en colère, je voudrais que quelqu’un m’entende », écrit Michèle sur Facebook. « Je ne crains plus rien, j’ai déjà tout perdu. »

Un hommage incompris, une douleur persistante

Quelques jours après le drame, le club publie un message en hommage à son jeune joueur disparu. Une initiative vécue comme une gifle par la mère de Louis. « C’était d’une violence inouïe », confie-t-elle via France 3. « On rendait hommage à l’assassin de mon fils. C’était lui, le coupable, et nous, on nous laissait seuls avec notre chagrin. »

Elle évoque un sentiment d’abandon, une solitude écrasante au milieu du deuil. Depuis, Michèle tente de se reconstruire avec ses cinq autres enfants. Mais l’absence d’excuses officielles continue de l’empoisonner : « Le problème, c’est que jamais le club ne s’est excusé et rien n’a été dit sur la réalité de cet accident. »

Une commotion, une soirée, un drame

Ce soir-là, le jeune joueur ne devait pas être sur le terrain : il était écarté en raison d’une commotion cérébrale. Malgré cela, il est sorti faire la fête. « Ce joueur n’aurait jamais dû prendre le volant ce soir-là », martèle Michèle. « Il avait une commotion cérébrale qui l’empêchait de jouer au rugby. Et pourtant, il est sorti, il a beaucoup bu, il avait plus de 3 grammes d’alcool dans le sang. »

La mère interroge aussi les responsabilités de l’établissement de nuit où il a bu : « Comment peut-on laisser un client boire jusqu’à cet état ? Comment, avec une licence 4, peut-on avoir ce genre de comportement sans que personne ne se rende compte de la gravité ? »

Le club se défend, Michèle accuse

Face à ces accusations, un ancien dirigeant du club se défend. « C’était un jour sans match et, de toute façon, il était écarté du terrain à cause de sa blessure », explique-t-il. « C’est un adulte libre, qui est sorti, a fait la fête et a provoqué ce terrible accident. On ne peut pas être derrière eux en permanence. »

Il affirme avoir tenté de contacter la famille : « J’ai essayé de la joindre via les réseaux sociaux, mais je n’ai jamais eu de retour. » Le club rappelle également que des réunions de prévention sont organisées chaque année par la Fédération française de rugby.

Mais pour Michèle, c’est insuffisant. « Si le club avait pris ses responsabilités ce soir-là, rien ne serait arrivé et mon fils serait toujours à nos côtés. » Elle accuse une culture de l’alcool tolérée au sein de l’environnement sportif local : « Ce n’est pas la première fois qu’il y a un accident grave à cause de l’alcool dans ce club et on a le sentiment qu’ils laissent faire en toute impunité. »

Un combat personnel contre un fléau collectif

Plus d’un an après, Michèle n’a pas porté plainte. « On me dit que ça ne servira à rien », raconte-t-elle. Mais elle refuse de baisser les bras. Désormais, elle s’engage contre ce qu’elle nomme elle-même « un fléau » : l’alcool au volant, surtout chez les jeunes.

« Ça va être mon combat maintenant. »

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  1. Marko 6 juin 2025 at 19h- Répondre

    C’est terrible