Les coulisses de la signature de Sébastien Chabal au Racing 92, en 2009 !
Les coulisses de la signature de Sébastien Chabal au Racing 92, en 2009 !
Le dimanche 8 juin 2025 à 11:26 par David Demri
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À l’orée de la décennie 2010, le Racing Métro, fraîchement auréolé de son accession en Top 14, cherche à frapper un grand coup. Ambitieux, déterminé à bousculer la hiérarchie du rugby hexagonal, le club parisien met en place un projet structuré, musclé… et médiatique. Au cœur de ce plan d’expansion : le retour en France d’un phénomène devenu icône mondiale — Sébastien Chabal.
Ce week-end, Midi Olympique revient sur ce transfert retentissant.
La signature du colosse barbu à l’hiver 2009 n’est pas seulement un renfort sportif. C’est un séisme. À l’époque, « la Chabalmania battait encore son plein ». Propulsé star planétaire après ses prestations rugissantes lors de la Coupe du monde 2007, Chabal évoluait alors depuis cinq saisons en Angleterre, sous les couleurs des Sale Sharks, avec qui il avait remporté la Premiership en 2006. Mais l’heure était au retour : « Il souhaitait se rapprocher de sa famille » confie son entourage de l’époque.
Une opération d’image autant que de terrain
Pour le Racing, cette arrivée dépasse le cadre rugbystique. Elle marque l’entrée du club dans une autre dimension. « Sportivement, c’était une très belle opportunité car c’était un joueur de très haut niveau. Et pour la direction, une belle occasion de communiquer de manière positive autour de lui. Tout le monde était gagnant. »
À la manœuvre en coulisses, Jacky Lorenzetti veut asseoir son projet sur des têtes d’affiche. Et qui mieux que Chabal, icône populaire et guerrier des terrains, pour incarner cette nouvelle ère ? Le président sait que ce type de recrutement crée du bruit, attire les sponsors et fait exploser la billetterie. Le message est clair : le Racing ne vient pas pour figurer.
Le rôle clé de Nallet dans l’opération
Mais le dossier ne s’est pas joué uniquement sur le terrain médiatique. Dans cette opération, un autre nom pèse : Lionel Nallet. Le deuxième ligne international est approché au même moment, et son arrivée potentielle va accélérer les choses. Les deux joueurs se connaissent parfaitement, ayant partagé les couleurs de Bourgoin.
« Bien sûr que ça a joué dans notre décision », se remémore Nallet. « Le Racing cherchait un deuxième et troisième ligne costaud. Quand j’ai su que l’heureux élu pouvait être Sébastien, j’étais forcément heureux. Tout s’est fait assez rapidement. »
L’automne 2008 est donc décisif. En pleine tournée internationale avec le XV de France, les discussions s’intensifient. « On a rapidement compris qu’on pouvait faire partie d’un projet intéressant et attractif », raconte Nallet. À l’époque, Pierre Berbizier est en charge de l’équipe, et les moyens sont là pour bâtir un effectif solide, taillé pour durer dans l’élite.
L’officialisation qui fait trembler le Top 14
Le 30 janvier 2009, Midi Olympique révèle ce que tout le monde pressent : un accord est trouvé entre Chabal et le Racing. L’annonce fait l’effet d’une bombe. « Caveman », idole des stades, revient sur les pelouses françaises. Dans la foulée, le champion du monde sud-africain François Steyn rejoint également les Ciel et Blanc. Le message est limpide : le Racing entre dans une nouvelle ère.
Le 15 août 2009, Chabal fait ses débuts sous ses nouvelles couleurs à Albi… et marque un essai dès sa première apparition. Mais tout ne sera pas facile : certains stades l’accueillent avec hostilité. À Mayol notamment, les sifflets pleuvent. « Certains n’étaient pas vraiment heureux de nous voir là », confie Lionel Nallet. « Les supporters des autres clubs jugeaient Jacky Lorenzetti comme un riche qui s’en foutait un peu du rugby. J’ai souvent entendu ce discours, mais ce n’était pas le cas. Le projet était beau et avait pour but de durer pendant de nombreuses années. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé. »
Un pari gagnant à tous les niveaux
Sportivement, l’impact est immédiat : Chabal et Nallet portent le club jusqu’aux phases finales. Un barrage à Clermont dès la première saison, puis une demi-finale en 2011 face à Montpellier. Si le Racing ne décroche pas de titre, il s’installe durablement parmi les puissances du rugby français.
Le transfert de Chabal reste à ce jour l’un des symboles les plus forts de l’ambition francilienne. Plus qu’un simple recrutement, un véritable tournant stratégique. Un moment charnière où sport et marketing ont fusionné pour transformer un club… et marquer l’histoire du Top 14.
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