Ce samedi soir à Montpellier, l’ASM Clermont a retrouvé des couleurs et de la voix. En s’imposant 23 à 10 dans un GGL Stadium baigné de tension, les Jaunards ont offert à leurs supporters bien plus qu’une victoire : une qualification inespérée pour les phases finales du Top 14.

Cinquièmes au terme d’une saison irrégulière, les Auvergnats affronteront Bayonne en barrage. Et le scénario de cette soirée restera longtemps gravé dans les mémoires.

Dans les travées du stade, les téléphones étaient presque aussi sollicités que les joueurs sur le terrain. Les regards scrutaient fébrilement les scores de Castres et de La Rochelle. Chaque point, chaque bonus défensif ou offensif pris ou perdu ailleurs devenait une donnée capitale pour les Clermontois, suspendus à un dénouement collectif.

Certains joueurs, sur le banc, avaient les yeux rivés sur leur téléphone et tenaient Christophe Urios de l’évolution des scores.

À la mi-temps, alors que la qualification n’était pas encore assurée, l’inquiétude planait. Mais autour de 22h50, tout a basculé. Pau prenait le large face à La Rochelle, et Castres, battu par le Stade Français, laissait filer son précieux bonus défensif. Un frisson traversait la tribune clermontoise, venue en nombre à Montpellier. L’ASM, renvoyée dans le Top 6, venait de valider une remontée aussi inespérée que libératrice.

« Je tiens à remercier tous les supporters qui se sont déplacés. Nous les avons entendus pendant tout le match. Ils nous ont poussés dès les premières minutes. C’est exceptionnel ! Ce soir, il y a beaucoup de bonheur et beaucoup de plaisir. C’est magnifique de pouvoir célébrer cela après le match. De pouvoir leur rendre cette fierté qu’ils méritent tant », savourait Kilian Tixeront, via La Montagne.

En Auvergne, la frustration avait souvent remplacé l’espoir. Les critiques n’ont pas manqué, sur le jeu comme sur les résultats. Mais ce samedi, Clermont a répondu présent. Une victoire maîtrisée, dans un contexte de pression maximale. Et pour Benjamin Urdapilleta, symbole de résilience et de détermination, ce succès a une saveur particulière.

Il s’est confié via La Montagne. Extrait:

« Cette saison a été difficile pour nous. Pour tout le monde. Cela a été tout le temps très serré sauf pour les trois équipes du haut de classement. Nous avons été souvent critiqués. “Clermont n’est pas bon”, “Clermont ne joue pas bien”… Mais au final, nous sommes cinquièmes du classement général. Ce n’est pas trop mal dans un championnat de plus en plus difficile. Ce n’est donc pas anodin. Il y a énormément de joie ce soir. Mais il y a un match de barrage à jouer. »

Le demi d’ouverture argentin, qui ne voulait pas quitter la scène sur cette note, aura bien droit à un dernier acte. Ce sera à Bayonne, pour une place en demi-finale. Et cette fois, Clermont y va avec le cœur gonflé de certitudes retrouvées, porté par un peuple qui n’a jamais cessé de croire.