Le maire de Bayonne évoque la décision de Philippe Tayeb de boycotter le journal Sud-Ouest

Le maire de Bayonne évoque la décision de Philippe Tayeb de boycotter le journal Sud-Ouest

Le vendredi 13 juin 2025 à 11:21 par David Demri

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A la veille d’un match de barrage historique pour l’Aviron Bayonnais, la ferveur s’empare de toute une ville. Dans ce tumulte festif et tendu, Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne, incarne parfaitement ce mélange entre devoir institutionnel et attachement viscéral au club.

Un élu pris dans l’élan collectif, à la fois garant de l’ordre public… et supporter passionné.

« Je suis un maire pris dans la tourmente »

En ce mois de juin vibrant, difficile pour l’édile de rester insensible à l’effervescence ambiante. « Aujourd’hui, parce que je suis supporter, je suis un maire pris dans la tourmente. Quand on est à ce niveau d’effervescence dans la population, de la ville et du Pays basque, il est difficile d’être insensible. Dans des périodes complexes que nous traversons, on a besoin de ces moments-là. Donc quelque part, oui, je suis complètement supporter. Et comme maire, je me dis que c’est une bonne adrénaline que celle-là », confie-t-il, avec émotion via Sud-Ouest.

Une ville en alerte… mais rôdée

Accueillir des dizaines de milliers de supporters, au stade comme sur les fan zones, implique une logistique millimétrée. Et une vigilance de tous les instants. Mais la mairie, forte de son expérience, garde son sang-froid. « Ce type d’événement incite évidemment à une extrême vigilance. Mais je ne suis pas vraiment inquiet. Je crois pouvoir dire que nous avons une certaine expertise en la matière », affirme Jean-René Etchegaray.

Un partenariat solide entre la Ville et le club

Le lien entre la municipalité et l’Aviron n’est pas nouveau. Il repose sur une collaboration de fond, nourrie par la confiance et la vision partagée du développement. « C’est une relation de confiance. On se rend bien compte de l’importance qu’il y a à faire collaborer une collectivité, qui est dans ses prérogatives, et un club qui s’inscrit dans un contexte de professionnalisation », explique le maire.

C’est dans cet esprit qu’ont été lancés les travaux du stade et de l’AB Campus, en plein Covid, à contre-courant. « Il fallait que cette alchimie soit forte », souligne-t-il, rappelant au passage que les infrastructures ont aussi une vocation collective, ouverte aux Bayonnais. Avec 5,2 millions d’euros investis par la Ville sur un total de 7,2, l’engagement est massif… mais encadré par des conventions claires.

Les critiques sur le financement ? Une question d’équilibre

Face aux tensions budgétaires, certains pointent du doigt les aides au club professionnel. Le maire ne botte pas en touche. « Sur les trois dernières années, la participation de la Ville a baissé de 300 000 euros. Ce n’est pas de gaieté de cœur. Nous avons envie d’aider le club autant que faire se peut. Mais nous devons prioritairement tenir compte de ce que sont nos politiques publiques », assume-t-il.

Et de rappeler que le désengagement de l’État met les collectivités sous pression. « C’est un équilibre à trouver », tranche-t-il.

Le casse-tête des billets et la gestion de l’événementiel

Autre sujet sensible : l’accès aux billets pour les barrages. Une question vite désamorcée par l’élu. « À ce stade du Top 14, c’est la Ligue qui prend les choses en main. Encore une fois, il a suffi de dialoguer pour tout arranger », affirme-t-il, dans un climat tendu où la passion dépasse parfois la raison.

La presse et le silence imposé : un élu, une ligne claire

Alors que les joueurs de l’Aviron Bayonnais ont reçu la consigne de ne plus s’exprimer auprès du journal Sud Ouest, Jean-René Etchegaray, connu pour son attachement aux valeurs démocratiques, ne cache pas sa réserve. « Personnellement, oui, je réponds toujours aux sollicitations de la presse. Cela m’est même parfois reproché. Mais je suis un élu, je suis issu du suffrage universel et il est normal que je raisonne de cette manière », affirme-t-il, avec fermeté. Et d’ajouter : « Je trouve que les matchs sont très bien commentés par les journalistes, quels qu’ils soient d’ailleurs, ‘Sud Ouest’ en particulier, et je lis tous ces articles avec le plus grand intérêt ».

Bayonne, un peuple derrière son club

En ce moment-clé, l’union sacrée est palpable entre la ville, le club et ses habitants. À travers le prisme du rugby, Bayonne vit une parenthèse collective rare, un instant suspendu où la passion sportive révèle la cohésion d’un territoire. Dans ce tumulte, Jean-René Etchegaray incarne un maire pleinement engagé dans la dynamique… et un supporter comme les autres, porté par l’espoir d’un exploit historique.

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