La soirée aurait pu rester dans les mémoires pour sa tension sportive, mais elle a dérapé dans un climat électrique.

Samedi, après la courte victoire de Perpignan face à Grenoble (13-11) dans le match d’accession au Top 14, des débordements ont éclaté au stade des Alpes, gâchant l’issue d’un match pourtant encadré.

Si l’envahissement de terrain par les supporters catalans était autorisé par la Ligue, la situation a rapidement dégénéré. Échauffourées, invectives entre fans, jets de projectiles et altercations entre joueurs et spectateurs ont terni la fin de soirée. À tel point que plusieurs éléments de l’effectif catalan se sont retrouvés menacés physiquement.

« J’ai deux joueurs qui se sont fait poursuivre jusqu’à l’entrée des vestiaires », a témoigné le président de l’USAP, François Rivière via L’Indépendant.

« C’étaient des gars qui, pourtant, étaient dans la zone des vestiaires, donc une zone contrôlée, mais qui voulaient en découdre avec mes joueurs. C’est incroyable, je n’ai jamais vu ça ! Alors que le staff de Grenoble a été parfait et très gentil. »

Le journal régional indique que l’ouvreur italien Tommaso Allan, auteur de la pénalité décisive à la 77e minute, aurait été directement pris à partie par des supporters isérois. La tension était palpable, nourrie par la frustration des 17 500 spectateurs présents.

Le président catalan a lui-même été témoin de scènes d’une rare violence.

« Je suis navré de cette ambiance qui n’en est pas une. J’ai rarement vu dans ma carrière une hostilité pareille. J’ai été frappé par cette ambiance, frappé de voir que tu avais des CRS qui étaient obligés de rentrer casqués sur un terrain de rugby. Ma chemise a été entièrement tachée de sang, parce que je suis venu prêter secours à des supporters en difficulté ! Je n’ai jamais vu ça », a-t-il ajouté, encore sous le choc.

Ce dimanche soir, aucune plainte officielle n’aurait été enregistrée, même si plusieurs témoins évoquent un blessé grave côté USAP.

Ces débordements pourraient entraîner des suites disciplinaires, alors que la Fédération devrait examiner les circonstances très tendues de cette fin de match.

L’USAP repart avec son maintien, mais aussi avec des souvenirs amers d’une soirée qui aurait dû être une fête du rugby.