Dans un match couperet face à Castres, les absences de Gabin Villière et Gaël Dréan auraient pu fragiliser le système offensif toulonnais. Il n’en a rien été. Car deux autres dynamiteurs ont saisi leur chance avec panache : Jiuta Wainiqolo et Setariki Tuicuvu, étincelants dans leur rôle d’ailiers, ont renversé les pronostics.

Une performance majuscule qui pose une question brûlante : comment trancher dans une concurrence devenue féroce à l’approche du choc contre Bordeaux-Bègles ?

Des absents vite oubliés, des remplaçants survoltés

Privé de Villière, mis au repos après une commotion, et de Dréan, rentré en Bretagne ces derniers temps pour des raisons personnelles, Pierre Mignoni devait recomposer son triangle arrière.

Loin de s’en inquiéter, le manager varois a misé sur la cohérence d’un groupe habitué aux rotations. Dès le mardi précédent la rencontre, les titulaires étaient fixés. Un choix assumé, guidé par la confiance retrouvée de Wainiqolo et le regain de forme de Tuicuvu.

Pour ce dernier, la titularisation tenait pourtant de la surprise. En mai, Mignoni n’avait pas mâché ses mots : « C’est vrai que Seta joue moins, mais je ne retrouve pas le joueur que j’avais l’an passé. Les choses se méritent. Je veux qu’il donne beaucoup plus, notamment aux entraînements. »

Des propos francs, sur fond de doutes physiques à son retour de blessure. Son temps de jeu avait fondu cette saison (985 minutes, contre 1694 un an plus tôt), signe d’un crédit en baisse.

Mais face au CO, Tuicuvu a renversé la table.

Tuicuvu : discret mais chirurgical

Moins flamboyant dans les chiffres que son compère Wainiqolo, Tuicuvu s’est montré redoutablement efficace. Gagnant plusieurs duels aériens malgré son gabarit, précieux au sol par son sens du contact et toujours juste dans l’avancée, le Fidjien a rappelé qu’il restait un atout stratégique.

Il s’est même permis de sermonner Baptiste Serin en plein match, capté par les caméras de Canal+ : « Arrête de jouer tout seul, tu nous casses les c* ! Pense à l’équipe mon bebew ! »* Une intervention cash, mais symptomatique d’un joueur pleinement impliqué dans le projet collectif.

Wainiqolo : la tornade rouge et noire

En revanche, s’il fallait désigner l’homme du match, le nom de Jiuta Wainiqolo s’impose sans débat. L’ailier olympique a été tout simplement dévastateur. Trois actions décisives dont deux passes décisives (une au pied), une réalisation personnelle, sept défenseurs battus, quatre franchissements et 136 mètres parcourus : des statistiques de feu, les meilleures de la rencontre.

Un dilemme de riche pour affronter Bordeaux

Alors que l’UBB se dresse désormais sur la route du RCT en demi-finale, Mignoni va devoir faire des choix.

Et selon les informations du Midi Olympique de ce lundi, une première tendance se dégage.

Villière devrait faire son retour, fort de son profil combatif. Wainiqolo, intouchable au vu de sa forme actuelle, semble avoir sécurisé sa place.

Dréan, meilleur marqueur de la saison avec 12 essais, pourrait pourtant être sacrifié sur l’autel de la densité. Quant à Tuicuvu, sa polyvalence pourrait le propulser sur le banc, prêt à dynamiter la fin de match.

Affaire à suivre…