Huit ans. C’est le temps qu’il aura fallu aux supporters toulonnais pour revivre l’adrénaline d’une demi-finale de Top 14. Et à l’approche du choc contre l’UBB, la ferveur rouge et noire a gagné toute la rade.

Cette fois, cap sur Lyon, où le RCT affrontera Bordeaux-Bègles ce samedi soir au Groupama Stadium. Et tout est mis en œuvre pour transformer l’enceinte rhodanienne en bastion varois.

« Depuis la qualification, je ne saurai pas le quantifier mais ça me prend énormément de temps. C’est vraiment génial, beaucoup de présidents de groupe de supporters aimeraient préparer une demi-finale », confie Julien Perpère, président des Fils de Besagne via Midi Olympique.

« J’ai passé mon dimanche noyé sous les demandes. Entre la chasse aux bus, les questions sur les places de match, sur les moyens de déplacement… ça prend beaucoup de temps. »

Un engouement populaire… limité par la logistique

Pour ce match crucial, le club a réagi vite. En plus des billets réservés aux groupes de supporters, le RCT, en partenariat avec la mairie, a débloqué cinq autocars supplémentaires dès lundi, auxquels s’ajoutent deux autres pour les familles de joueurs et les salariés du club. Ce mercredi matin, un pack “déplacement” à 10 euros aller-retour en bus a été mis en ligne. Résultat : complet en quelques heures seulement.

Et ce n’est pas tout : une formule à 45 euros comprenant transport, place au stade et kit supporter (drapeau et maquillage) a également trouvé preneurs à grande vitesse.

Du côté des groupes, les initiatives se multiplient malgré le manque de bus disponibles. « En comptant le club, on peut dire qu’on a, à peu près, 500 personnes qui vont monter avec des bus. Le reste, ça va être du système D. Du covoiturage, je pense à nos amis des Fadas qui lancent une opération covoiturage », explique Julien Perpère, toujours via Midi Olympique. Et de rappeler un atout majeur : « On est le club le plus proche donc évidemment que les supporters vont répondre présents. »

Des places en baisse, la colère monte

Mais derrière l’enthousiasme se cache une frustration grandissante. Avec seulement 2 500 billets alloués par club, les supporters toulonnais dénoncent une politique restrictive de la Ligue Nationale de Rugby. Pour une enceinte qui approche les 60 000 places, ce quota fait grincer des dents.

« J’ai souvenir des matchs de phase finale qu’on organisait il y a 10 ans en arrière, les quotas ont été divisés par deux », s’insurge Perpère. « C’est mon coup de gueule parce que très clairement, aujourd’hui, il y a des abonnés qui vont au stade Mayol toute l’année qui ne pourront pas y aller. Je comprends la logique économique de la LNR mais la politique qui est mise en place se fait au détriment des supporters les plus fidèles et les plus fervents. »

Si le stade Mayol n’était pas totalement plein lors du barrage contre Castres, cette demi-finale réveille l’identité toulonnaise. Samedi soir, le cœur du RCT battra fort à Lyon, dans les tribunes comme derrière les écrans, pour ceux qui n’ont pas pu faire le voyage. Une chose est sûre : la passion, elle, ne connaît aucune limite.