Il ne sera finalement pas l’invité surprise de cette fin de saison.

À 43 ans, Ma’a Nonu ne disputera pas la demi-finale de Top 14 avec Toulon.  Et pour cause, Gabin Villière effectue son retour sur le banc des remplaçants tandis que Jiuta Wainiqolo et Setariki Tuicuvu débuteront le match.

Quoi qu’il en soit, son incroyable retour est déjà perçu comme une victoire en soi.

Un retour hors du temps

Lorsque Ma’a Nonu a accepté de sortir de sa retraite en février pour répondre à l’appel du RCT, il n’était pas prévu qu’il rechausse les crampons. L’icône des All Blacks, double champion du monde et 103 fois international, avait simplement prévu de s’immerger dans le monde du coaching.

Mais deux semaines après son arrivée, le mythe était de retour sur la pelouse. En mars, contre Castres, il est devenu le joueur le plus âgé à évoluer en Top 14.

L’impact au-delà du terrain

Le manager toulonnais Pierre Mignoni ne cache pas l’importance du Néo-Zélandais dans la dynamique actuelle du groupe : « Quand j’ai fait ce choix-là – c’est venu un peu de moi – j’avais bien vu la bête. Il nous amène exactement ce que je cherchais », confie-t-il. « Qu’il soit sur le terrain, c’est une bonne chose, mais qu’il n’y soit pas, c’est une bonne chose aussi. »

Cette influence dépasse la dimension tactique. Pour les jeunes, comme Matthias Halagahu, Nonu incarne une forme d’excellence à suivre : « Il montre ce que c’est d’être un champion : il a tout gagné ! […] Il a 43 ans, mais il ne se ménage pas : il travaille comme un acharné. »

Et il ajoute : « Quand tu vois Ma’a Nonu autant travailler, tu es obligé de faire pareil, voire plus. […] Tu n’as pas envie de le décevoir, de lui faire honte. Il nous a apporté à tous un regain d’énergie. »

Un joker devenu leader

En quatre apparitions en Top 14 cette saison, Nonu a déjà marqué les esprits, notamment avec un essai face à Castres en barrage. Mais au-delà des statistiques, c’est sa rigueur et son professionnalisme qui ont redonné un souffle au vestiaire toulonnais. Sa simple présence est devenue un moteur collectif.

Demain à Lyon, face à une UBB redoutable, le RCT comptera sur l’aura de Ma’a Nonu, sur le bord du terrain.

À l’heure où beaucoup raccrochent les crampons, Ma’a Nonu prouve qu’avec de la passion, du travail et de l’humilité, l’âge n’est qu’un chiffre. Et Toulon compte bien en profiter jusqu’au bout.