Ce Canadien qui va découvrir le XV de France : « J’étais dans ma chambre, à attendre sans pouvoir quitter des yeux le téléphone »

Ce Canadien qui va découvrir le XV de France : « J’étais dans ma chambre, à attendre sans pouvoir quitter des yeux le téléphone »

Le vendredi 20 juin 2025 à 22:15 par David Demri

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À 24 ans, Tyler Duguid, deuxième ligne de Montpellier, s’apprête à vivre un moment clé de sa carrière : sa première titularisation avec l’équipe de France A, ce samedi, à Twickenham, face à l’Angleterre A.

Un aboutissement pour ce géant d’1m99, formé au Canada, naturalisé dans le cœur et désormais fier ambassadeur du rugby tricolore.

Le téléphone qui change tout

Il y a une semaine encore, Duguid attendait fébrilement un appel qui allait changer sa trajectoire. « J’étais dans ma chambre, à attendre sans pouvoir quitter des yeux le téléphone. J’avais trop peur de rater l’appel », confie-t-il via Le Parisien. L’appel finit par arriver, à 1h du matin. « Laurent Sempéré m’a dit : c’est bien mérité. Tout ce que je trouvais à répondre, c’était : merci beaucoup ».

Une émotion forte, mais aussi une forme de reconnaissance après une saison où il a enchaîné les titularisations à Montpellier, convainquant Fabien Galthié lors d’un passage au club. « Il m’a dit : c’est intéressant ce que tu fais, tu joues beaucoup, tu es souvent titulaire ».

Le rugby, une passion née sur le tard

Au départ, Duguid ne rêvait pas d’ovale. Né à Edmonton, il s’essaye d’abord au hockey sur glace, puis au football américain, où il vise la NFL. Mais tout change avec la découverte du rugby : « Mon rêve quand j’étais jeune, c’était d’aller en NFL. Puis je me suis mis au rugby, à la base pour garder la forme, mais j’ai adoré. Au football américain, tu ne fais qu’une chose. Moi, je devais bloquer les adversaires. Au rugby, tu peux faire tout ce que tu veux. Et c’est trop bon. »

Une opportunité en Roumanie avec les jeunes du Canada lui ouvre les portes de l’Europe. À 18 ans, il débarque seul à Narbonne, sans parler un mot de français. « J’avais peur, j’étais vraiment seul dans un petit appartement. » Il y reste six mois, puis le Covid le ramène temporairement au Canada, avant un retour définitif en France à Montpellier.

Un choix de cœur pour le maillot bleu

Aujourd’hui, Duguid a fait son choix : il portera les couleurs de la France, malgré des racines familiales profondément ancrées dans le rugby canadien. « J’adore la France, ce pays m’a donné beaucoup. C’est un beau pays, la nature est magnifique, et les gens sont très accueillants. Je veux jouer au meilleur niveau, et la France c’est le meilleur niveau. Même si je suis du Canada, ma vie dans le rugby, c’est ici. »

Un engagement total qui passe aussi par un apprentissage du français intensif. À son arrivée à Montpellier, il suit « trois à quatre heures de cours par semaine » et s’imprègne au quotidien. Aujourd’hui, il récite « la Marseillaise dans l’avion » en préparation du match à Twickenham.

« J’ai encore répété les paroles de la Marseillaise dans l’avion en venant à Marcoussis. Je ne suis pas le meilleur chanteur, mais je peux au moins connaître les paroles. »

Un profil au service du collectif

Pas question de se mettre en avant. Duguid se définit comme un joueur de l’ombre, au service du collectif : « Je suis là pour être agressif, et faire avancer les autres. Je suis un avant, donc je fais le travail difficile pour que les trois-quarts puissent faire ce qu’ils veulent après. »

Et pour ceux qui doutaient de son attachement au maillot, sa réponse est limpide : « C’est juste une première étape, mais je suis heureux. »

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1 Commentaire

  1. math1907 20 juin 2025 at 23h- Répondre

    Il a une saison référencée à Edmonton puis 6 mois à Narbonne et enfin 5 ans à Montpellier, le tout à 24 ans et en venant tard au rugby !

    Dire qu’il a été formé au Canada ne me paraît pas très juste !