Malgré de nombreux séismes, Toulouse a su garder le cap et se qualifier pour la finale du Top 14
Malgré de nombreux séismes, Toulouse a su garder le cap et se qualifier pour la finale du Top 14
Le jeudi 26 juin 2025 à 22:41 par David Demri
1 Commentaire
Publicité
Malgré une place en finale pour la troisième année consécutive, la saison 2024-2025 du Stade Toulousain n’aura rien eu d’un long fleuve tranquille. Drames humains, polémiques financières, blessures majeures : zoom sur une année aussi brillante que tourmentée.
« On a vécu une saison en enfer » : Ugo Mola dresse le constat
C’est un message fort que le manager Ugo Mola a livré après la victoire en demi-finale face à Bayonne (32-25) : « On a vécu une saison en enfer. Alors oui, on est meilleure attaque et meilleure défense, mais on a vécu une saison en enfer en termes de blessures et de situations un peu complexes à gérer. Être en finale de cette saison-là, avec ce qui s’est passé, c’est la performance d’un groupe qui ne lâche pas. »
Ces mots, sortis au cœur d’une salle de presse encore sous tension, résument à eux seuls la complexité d’un exercice marqué par les drames autant que par les performances.
Une tragédie en début de saison : la perte de Medhi Narjissi
Le choc est arrivé dès l’été. En août 2024, le club est endeuillé par le décès de Medhi Narjissi, espoir du club emporté par les courants lors d’un stage en Afrique du Sud. L’émotion est immense, d’autant que les circonstances de l’accident révèlent des manquements graves dans l’organisation. Deux encadrants de l’équipe de France U18 sont mis en examen pour homicide involontaire.
« Ça a été fort, voire très fort », a confié Ugo Mola après l’hommage rendu en janvier sur la plage où le drame s’est déroulé. Le Stade Toulousain, marqué à jamais, portera la mémoire de Medhi tout au long de la saison.
Une affaire financière embarrassante : le cas Melvyn Jaminet
Autre crise, plus discrète mais tout aussi sérieuse : le dossier Melvyn Jaminet. En cause, deux emprunts personnels de l’arrière international pour racheter son contrat à Perpignan, censés être remboursés par le club toulousain. Mais l’argent disparaît dans un montage financier opaque, impliquant un avocat et une société tahitienne. Résultat : une amende de 1,3 million d’euros infligée au club pour contournement du salary cap.
Mola admet la difficulté : « Aujourd’hui, on est obligé de laisser parler et interpréter, même si parfois ça nous frustre un peu. Dans ce dossier, la première mi-temps est clairement perdue par le Stade Toulousain sur le plan médiatique. J’ose espérer qu’il y aura une seconde mi-temps où on pourra dire certaines choses. »
Le joueur, lui, a finalement été remboursé, mais l’affaire pourrait encore rebondir avec une éventuelle sanction sportive.
Coup de tonnerre : la blessure d’Antoine Dupont
En mars, c’est un autre coup dur : Antoine Dupont, capitaine emblématique, se blesse gravement au genou face à l’Irlande. Fin de saison prématurée pour le demi de mêlée, dont l’absence pèsera lourd dans les grandes échéances.
« Dupont, c’est déjà un écart de 14 points assuré pour son équipe au coup d’envoi », confiait récemment Fabien Pelous. Le Stade perdra effectivement sans lui face à Bordeaux en demi-finale européenne (35-18).
Aujourd’hui, Dupont poursuit sa rééducation. « Rien de très amusant en ce moment. Je suis toujours en train de travailler physiquement pour regagner de l’amplitude et du volume musculaire avant la reprise de la course », a-t-il expliqué à Canal+.
Des regrets sur la scène européenne
Privé de ses cadres, Toulouse chute en Champions Cup contre l’UBB. Un match sans éclat, qui laisse un goût amer. « Ce qui nous laisse un goût amer dans la bouche, ce n’est pas que Bordeaux soit champion, c’est juste qu’on a la sensation de ne pas avoir été nous-mêmes », reconnaît Mola. « On a traversé ce match sans trop de réactions. Et ça, ce n’est pas notre mantra. »
La question est désormais claire : « Est-ce qu’on est capable de faire cette année ? J’attends de voir. »
Un club entre résilience et ambition
Malgré les turbulences, le Stade Toulousain prouve qu’il sait toujours répondre présent au moment crucial. Son parcours en Top 14, sans son stratège Dupont, témoigne d’une force collective rare.
Et comme souvent dans l’histoire du rugby, la ligne est mince entre chaos et conquête. Ce samedi, une nouvelle page pourrait s’écrire. Et elle pourrait bien résonner comme une revanche sur l’adversité.
Publicité
1 Commentaire
continuons de beurrer la tartine…