Ancien talonneur du Leinster et international irlandais, Bernard Jackman a brisé le silence sur un chapitre méconnu de sa carrière.

Aujourd’hui retraité, il confesse avoir dissimulé pas moins de 24 commotions cérébrales en une seule saison, au prix de sa santé.

Dans l’émission The Business End sur YouTube, reprise par Planet Rugby, il a raconté sans détour son quotidien d’alors :

« On pouvait être victime d’une commotion cérébrale le samedi, revenir le lundi et recommencer… »

Pour continuer à jouer, Jackman avait mis en place de véritables stratégies de camouflage.

Il simulait des douleurs bénignes ou profitait d’un moment d’arrêt pour retrouver ses esprits.

« En ne déclarant pas ces commotions cérébrales aux médecins et en les gardant secrètes, j’ai eu le sentiment de faire ce qu’il fallait, égoïstement, pour prolonger ma carrière », explique-t-il. « Je n’en suis pas fier, mais je pense aussi que sans cet état d’esprit, je n’aurais peut-être pas tenu aussi longtemps. »

Sa dernière saison, confie-t-il, ressemblait à une fuite en avant. « Je pense que j’ai eu 24 commotions cette année-là. Ce n’étaient pas des KO, mais ce sont bien des commotions. Ça pouvait être juste un choc contre un sac d’entraînement qui me laissait étourdi, avec migraine et déséquilibre. »

Dans son autobiographie, il revient sur cette époque où la culture du rugby minimisait ces blessures, entre bravade et virilité mal placée. Il a été surpris de la réaction de ses anciens coéquipiers et du public, tant cette parole restait taboue.

Malgré ces prises de risques, l’ancien talonneur estime avoir échappé au pire :

« Je n’ai pas eu les séquelles à long terme que beaucoup de mes anciens coéquipiers ou adversaires ont subies. Un scanner cérébral réalisé l’an dernier montre que tout va bien pour mon âge. »